Les élus du parti au sein des deux chambres fixent les priorités du prochain budget. La hausse des dotations des secteurs de l'éducation et de la santé, respectivement de 6% et de 10%, sont à l'ordre du jour. Lors de la rencontre avec les groupes parlementaires du PJD au sein des deux chambres du Parlement, le chef de gouvernement a appelé les élus du parti de la lampe à entrer vite dans le vif des travaux parlementaires et continuer à «redoubler d'efforts dans le cadre des constantes nationales ainsi qu'à défendre les institutions, ce qui est une position de principe», a insisté El Othmani devant les députés et les conseillers du parti au lendemain du discours royal de la rentrée. Evoquant les divergences des points de vue avec les partis de la majorité, notamment avec le RNI, le chef de gouvernement a noté que «les membres dudit parti doivent être une partie de la solution et non pas du problème», pour mettre en lumière «les chantiers de la rentrée qui sont structurants et nécessitent de ne pas prêter attention aux querelles», a insisté le chef de gouvernement. La responsabilité est donc partagée quant à l'aboutissement des réformes, essentiellement au niveau parlementaire. Les divergences de points de vue demeurent naturelles mais «ne doivent pas perturber la scène politique gratuitement». Lors de l'avant-dernière rencontre de l'instance de la majorité, les composantes du gouvernement se sont focalisées sur la rentrée et les actions communes qui seront lancées. «Cette majorité est d'accord sur le programme du gouvernement comme pilier de la solidarité», a expliqué El Othmani à propos du rendement du gouvernement. Les urgences de la rentrée «C'est une rentrée sociale par excellence», a indiqué le chef de la majorité, laquelle concerne la lutte contre les inégalités sociales et spatiales. Les chantiers évoqués sont à l'origine de plusieurs tensions sociales «et les parlementaires ont une grande responsabilité», selon El Othmani. La grande priorité concerne essentiellement les objectifs tracés pour la hausse des dotations des secteurs sociaux. «Le PLF 2019 prévoit la hausse du budget de l'enseignement de l'ordre de 6% alors que les dotations du secteur de la santé augmenteront de 10% au lieu de 7% en 2018». «Ce cumul est inégalé», a t-il noté au sujet des montants qui seront alloués par le projet du budget. Après l'évaluation du programme Tayssir, ce sont plus de 1,1 million de bénéficiaires qui sont visés par le PLF 2019 avec 2,1 MMDH. En une année, 1,6 MMDH seront injectés à ce programme qui devra englober l'ensemble des communes rurales pour le primaire et le collégial. Les prévisions de la caisse de compensation indiquent que les charges devront connaître une hausse de l'ordre de 4 MMDH tandis que 40.000 postes budgétaires seront créés par le PLF 2019, qui est «aussi un chiffre jamais atteint auparavant». «Cet effort supplémentaire ne va pas résoudre le problème du chômage mais reste une initiative qui marque la détermination de la majorité». Concernant le dialogue social, le chef de gouvernement a incité les partenaires sociaux à trouver un accord «qui doit intervenir au moment où la majorité promet d'assurer le succès du prochain round du dialogue social. Le bilan du Comité interministériel de la protection sociale indique, pour sa part, que 139 projets sociaux couvrent la période 2018-2019, lesquels devront être conjugués pour faire évoluer le ciblage et faciliter la mise en place de l'identifiant unique», précise la feuille de route de l'assise parlementaire du chef de gouvernement. Au niveau législatif, ce sont la loi cadre sur l'éducation, le projet de loi sur le CRI, la charte de la déconcentration ainsi que la révision de la loi sur le Partenariat public privé (PPP) qui forment le plan législatif de la majorité. «Nous avons confiance dans le succès de ces chantiers et toutes les propositions seront examinées, tout en ayant conscience que les réformes doivent être accélérées et améliorées. Entrer dans le club des pays émergents n'est pas impossible mais nécessite une mobilisation de la classe politique», selon le chef de l'Exécutif qui a rappelé que «le discours royal a donné le signal pour que les partis politiques atteignent la maturité nécessaire pour que les réformes soient efficaces».. Concernant la formation professionnelle, le gouvernement a pris une mesure stratégique qu'est l'instauration de la bourse pour finir avec la double inscription des stagiaires, avec un objectif de 60.000 bénéficiaires durant cette année. L'ossature de la réforme qui sera instaurée par le gouvernement est axée sur «le renouvellement des filières de la formation professionnelle».