Ça se passe à Riace, le petit village de Calabre qui accueille, depuis près de 20 ans, des centaines de migrants pour redonner vie à sa communauté sur le déclin. Ce modèle adopté par le village depuis deux décennies semble être dangereux pour le gouvernement populiste italien qui remet en question le système d'accueil des migrants dans les petites structures. L'Etat a donc procédé à l'interpellation du maire de Riace, Domenico Lucano, le 2 octobre dernier dans le cadre d'une affaire d'aide aux clandestins via des mariages blancs. Le maire, assigné à résidence, a vu des milliers de personnes, venues de toute l'Italie pour lui apporter soutien devant chez lui. Depuis l'intérieur de sa maison où il a improvisé une conférence de presse, Domenico Lucano témoigne: "Je n'aurais jamais imaginé que tant de gens se rassemblent sous mes fenêtres. Je pense que ça vaut la peine de continuer à caresser le rêve d'une utopie sociale". L'arrestation du maire n'a pas été au goût de plusieurs Italiens qui ont salué le "modèle" adopté par Domenico Lucano affirmant que cela a redonné vie au village qui se dépeuplait au début des années 2000. En solidarité, le prêtre Don Pino De Masi déclare : "Nous avons toujours regardé Riace avec admiration : c'est un laboratoire à recréer ailleurs. Avec la situation actuelle, ce qui me dérange c'est que l'espoir meurt".