Grosse déception. Le contrat programme logistique, que l'ancien gouvernement revendiquait fièrement, tant il constituait une véritable bouffée d'oxygène pour tout le pays, est aujourd'hui quasiment jeté aux oubliettes. Signé en avril 2010, devant le roi, le contrat a du mal à se concrétiser sachant que ses objectifs sont censés être atteints en 2015. «Jusqu'à présent, nous sommes au point mort», déplorent des opérateurs. Derrière ce blocage, le retard enregistré dans la mise en place de l'Agence de développement de la logistique. Sans cet organisme régulateur, le secteur ne peut avancer positivement d'un iota. Dotée de prérogatives importantes, l'Agence décide des orientalisons stratégiques, définit les cahiers de charges pour l'implantation des plateformes logistiques... Pour rappel, lors de la signature de la stratégie logistique, il a été convenu que tout serait mis en place dans un délai d'un an (Agence de régulation, contrats d'application...), soit le 20 avril 2011. Néanmoins, aujourd'hui, tout le monde attend la mise en place de l'Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL), dont la loi qui a subi des coups et des contre-coups politiques au Parlement, est déjà publiée au BO en juillet dernier. «Depuis cette date, nous sommes dans l'expectative», souligne un logisticien. Ce manque de visibilité a été accentué par le contexte politique. Activer la cadence, et vite ! Aujourd'hui, les professionnels attendent de connaitre les orientations du prochain ministre des Transports pour activer la cadence. S'agissant des contrats d'application (qui portent sur le développement d'acteurs logistiques dans le Grand Casablanca, Tanger-Tétouan et d'autres régions ainsi que sur l'amélioration de la compétitivité des flux agricoles, des flux énergétiques, des flux de distribution interne et des flux import-export, les matériaux de construction et la mise à niveau du transport routier de marchandises), seuls ceux relatifs au développement de la logistique à Casablanca et à la mise à niveau du transport routier ont été signés. Concernant ce dernier point, il faut préciser que c'est la pression exercée par la Fédération des transporteurs routiers qui a été à l'origine de sa signature. Cette dernière ayant, bien avant la conclusion des accords relatifs à la stratégie logistique, mis en place un contrat programme pour les marchandises. Selon les professionnels, les autres fédérations seraient moins impliquées. Ce qui fait qu'aucun contrat d'application concernant leurs secteurs n'a encore vu le jour. Autre obstacle, cette fois-ci, dont la faute incombe au privé : le retard accusé dans la mise en place de l'observatoire du tourisme. «En fait, les deux partis signataires du contrat programme logistique, à savoir l'Etat et la CGEM sont défaillantes», souligne un expert de la logistique. À cela s'ajoute que la commission logistique chargée du suivi du programme ne s'est jamais réunie. Résultat, le coût de la logistique est toujours à plus de 20% du PIB (l'objectif étant de le ramener à 15% à l'horizon 2015). La création de plus de 36.000 emplois, prévue par la stratégie, est également remise en cause. Ceci, sans oublier le grand retard constaté dans la formation (plus de 60.000 personnes devaient être formées à l'horizon 2015). Cela étant, certains acteurs structuré avancent sur leur programme logistique. C'est le cas de la SNTL qui vient de lancer les travaux de la deuxième tranche de sa plateforme logistique de Zenata entre Casablanca et Mohammedia (10 entrepôts supplémentaires sur plus de 60.000 m2 de surface utile). Cette tranche sera livrée fin 2012 (ww.les echos.ma).