Les résultats sont mitigés concernant le marché de l'emploi au Maroc. Bank Al-Maghrib a rendu public son rapport annuel 2017 sur la question et il est vrai que du chemin reste à parcourir. Un bilan en demi-teinte, c'est le moins que l'on puisse dire pour le marché de l'emploi en 2017 dans le royaume. En effet, l'évolution de la situation ressort mitigée pour l'année écoulée, ce qui survient déjà après une sensible dégradation en 2016. Ce sont 86.000 postes qui ont été générés, beaucoup trop peu compte tenu d'une entrée nette de 135.000 demandeurs d'emploi, assure Bank Al-Maghrib relayée par la MAP. Le chômage n'arrange également rien puisque le taux a augmenté de 0,3 point à 10,2% globalement, avec notamment un accroissement plus affirmé «parmi les jeunes citadins dont plus de quatre sur dix sont sans emploi», précise l'entité dans son rapport annuel 2017. Des efforts à faire dans certains secteurs Sur le volet sectoriel, le document relève qu'«après une perte cumulée de 151.000 postes les deux dernières années, l'agriculture a créé 42.000 postes à la faveur d'une bonne campagne tandis que l'emploi dans le secteur non agricole a continué de pâtir de la lenteur de la reprise de l'activité avec une création limitée à 44.000 postes au lieu de 82.000 en 2016». Concernant les services considérés comme «principal pourvoyeur d'emploi», ce sont 26.000 postes nets qui ont été créés contre une moyenne de 37.000 sur la période 2014-2016. A contrario dans le BTP, seulement 11.000 postes sont nés contre quelque 36.000 en 2016, ajoute la même source. Toujours dans ce sens, la dynamique de l'emploi est restée atone dans l'industrie et ceci même dans l'artisanat. Et pour cause, une augmentation de 7.000 postes a été enregistrée bouclant de ce fait le total des créations depuis 2015, première année de mise en œuvre du Plan d'accélération industrielle à 30.000. Cependant BAM souligne qu'en 2017, «la population active âgée de 15 ans et plus s'est accrue de 1,1% à 11,9 millions de personnes, mais compte tenu d'une croissance de 1,7% de la population âgée de 15 ans et plus, le taux d'activité a poursuivi sa baisse à un rythme toutefois moindre qu'en 2016, revenant ainsi de 47% à 46,7%». Les droits des salariés Par tranche d'âge, le taux d'activité a continué de reculer pour les personnes âgées de 35 ans et plus, avec une baisse de 1,5 point pour les 45 ans et plus et une hausse de 0,4 point pour les personnes âgées de 25 à 34 ans et de 0,7 point pour les jeunes de 15 à 24 ans dont près de trois sur dix ne travaillent pas et ne suivent pas d'études ou de formation, poursuit le rapport qui explique que ce phénomène est dû à l'absence d'intérêt dans 26% des cas, la difficulté d'accès à un établissement d'enseignement dans 20% des cas, l'échec scolaire ou le redoublement dans 14% des cas et le manque de moyens financiers dans 13% des cas. L'analyse des caractéristiques de la population active occupée montre que «sa qualification est structurellement faible avec près de 6 actifs occupés sur dix sans aucun diplôme», fait ressortir BAM dans son rapport. Et le texte de préciser qu'«outre l'absence de diplôme, la formation continue est quasiment inexistante, 97,6% des salariés déclarent n'avoir bénéficié d'aucune formation prise en charge par l'employeur au cours des douze derniers mois». Ceci dit, l'emploi dit non rémunéré reste communément répandu : «avec une part de 16,8% tandis que 77,5% des actifs occupés ne bénéficient d'aucune couverture médicale et que 79% ne sont pas affiliés à un système de retraites». Pour ce qui est de l'adhésion des employés aux syndicats, les chiffres parlent d'eux-mêmes et le taux reste bas. La proportion ne dépasse pas 3,3%, explique le rapport. Le pourcentage est interprété par les auteurs par «le souhait exprimé par 18,5% des actifs occupés de changer d'emploi, essentiellement pour une meilleure rémunération et dans une moindre mesure, des conditions de travail plus favorables, un emploi stable ou plus adéquat à la formation reçue.»