L'espace européen Schengen de libre-circulation des gens "commence à disparaître" sous la pression de l'immigration, déclare le ministre d'état espagnol des Affaires étrangères,le socialiste Josep Borrell, au sein d'une interview Dimanche au journal El Pais. "Malheureusement, Schengen commence à disparaître. Par derrière et en catimini, la France, l'Allemagne et l'Italie ont rétabli les contrôles à leurs frontières à cause de la crise migratoire", déclare Borrell. L'Italie et son ministre de l'intérieur d'extrême droite Matteo Salvini refusent d'accueillir sur son territoire les réfugiés secourus au large de ses côtes, réclamant qu'ils soient redistribués dans d'autres Etats membres de la communauté européenne. Depuis l'arrivée au pouvoir le 1er juin du socialiste Pedro Sanchez, l'Espagne a accepté d'accueillir dans ses ports plusieurs bateaux d'ONG refusés par l'Italie, en particulier l'Aquarius mi-juin. "Jusqu'ici, la droite dure imposait ses thèses. Le mérite de l'Espagne, c'est d'avoir marqué un tournant dans le débat migratoire avec l'épisode de l'Aquarius", affirme Josep Borrell. Selon l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM), 61.557 personnes ont gagné l'Europe depuis le début de l'année. 1.422 sont mortes ou portées disparues en Méditerranée. La Grèce est la première porte d'entrée, suivie par l'Espagne et l'Italie.