Le rapport présenté par le président de la Commission de l'UA est favorable au Maroc et illustre, encore une fois, le retour gagnant de royaume au sein de l'instance panafricaine. Plus de peur que de mal. Le rapport du président de la Commission de l'UA s'est finalement révélé favorable au Maroc. Présenté le 1er juillet en Mauritanie lors du 31e Sommet de l'Union africaine, le document propose d'appuyer le processus de négociations dans le cadre de l'ONU, au lieu d'imposer une initiative parallèle africaine. C'est donc un développement très favorable pour le Maroc qui ne reconnaît que le processus des Nations Unies, actuellement piloté par l'ancien président allemand Horst Köhler. À Nouakchott, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, se contente d'appeler à la mise en place d'un mécanisme africain qui, tout au plus, aurait pour tâche d'appuyer le processus onusien. Ce mécanisme africain serait porté par les dirigeants de l'UA et les chefs d'Etat du continent. Moussa Faki Mahamat souligne «la nécessité pour l'UA d'inscrire sa démarche dans le cadre d'un appui renforcé aux efforts des Nations Unies, pour accroître leur chance d'aboutissement. En d'autres termes, il ne s'agirait pas pour l'UA de développer un processus parallèle à celui des Nations Unies». En outre, le Conseil de paix et sécurité de l'UA (CPS) ne devrait plus avoir voix au chapitre sur cette question, qui serait désormais du seul ressort de la Conférence des chefs d'Etat. Le rapport, et après ? Pour l'UA, cette nouvelle position est probablement le seul moyen de faciliter les négociations en cours sur le dossier du Sahara. L'instance continentale espère ainsi faire évoluer ce dossier qui, selon le président de la commission, «n'a que trop duré». Selon le rapport, «cette situation est entrée dans une phase où, au-delà de ses effets négatifs bien connus au niveau de la région (...), menace aussi le fonctionnement de l'UA et fait obstacle à la mise en œuvre de son agenda. Un tel état de fait ne peut être toléré». Il reste donc à savoir si cette position favorable au Maroc sera acceptée ou non par les différentes parties impliquées. En tout cas, pour l'UA, c'est un pas en avant considérable, sachant que l'organisation panafricaine est habituellement connue pour avoir des positions aux antipodes des intérêts marocains. Il faut aussi le dire haut et fort, cette évolution de la position de l'UA n'est que le fruit du retour du Maroc à l'UA. En effet depuis qu'il a regagné l'instance continentale, le royaume, désormais associé à toute initiative interne concernant le Sahara, parvient très subtilement à faire pencher la balance en sa faveur.