Le Président de l'Université Hassan II (UH2C) a rassemblé sa communauté de chercheurs autour de la recherche scientifique, le maillon faible de l'enseignement supérieur au Maroc. Le bilan est positif, entend-il, toutefois, beaucoup de choses restent à faire à ce niveau pour relancer la recherche et créer le savoir. L'Université Hassan II de Casablanca a organisé, le mardi 26 juin, la Journée de la recherche scientifique sous le thème : «La recherche scientifique à l'Université Hassan II de Casablanca : Bilan et perspectives à l'horizon 2030». Cet évènement a constitué l'occasion pour les responsables des différentes structures de recherche de l'UH2C, enseignants chercheurs et doctorant, de mettre à l'honneur les travaux des 123 laboratoires de recherche accrédités par le Conseil de l'Université pour la période 2016-2019. Cette journée a servi également de creuset aux partenaires socioéconomiques, académiques, scientifiques et industriels pour partager leurs expériences et identifier leurs besoins futurs en termes de recherche & développement. Une stratégie pour avancer S'inscrivant dans le cadre de son projet de développement pour la période 2015-2018 et dans sa vision stratégique de la réforme 2015-2030, l'UH2C en coordination avec le Conseil de l'université a mis en place une stratégie de recherche à laquelle des moyens pluriannuels ont été programmés. «Cette stratégie vise à répondre aux défis scientifiques, technologiques, environnementaux et sociétaux tout en maintenant une recherche fondamentale de haut niveau. Elle a aussi pour objectif de valoriser les résultats de la recherche et de développer l'innovation et le transfert des technologies», souligne Idriss Mansouri, président de l'UH2C. L'heure est au bilan Le premier bilan de ladite stratégie est globalement positif, c'est du moins ce qu'on retient de la présentation d'Idriss Mansouri mettant en lumière les différentes réalisations de l'université qu'il préside. «L'UH2C doit capitaliser sur ses acquis en termes de structuration de la recherche, surtout après la fusion de l'université de Casablanca et celle de Mohammadia, et faire évoluer ses pratiques relatives notamment à son mode d'organisation, à la formation et l'employabilité des doctorants, aux conditions de travail et de productivité, à la coopération, à la production scientifique et enfin à la visibilité de l'Université sur les plans national et international», a-t-il mentionné. Dans ce sens, il convient de noter que l'UH2C a procédé à l'adoption d'une charte de la recherche et d'une charte de thèse, l'accréditation de 123 laboratoires de recherche pour la période 2016-2019 ainsi que la mise en place d'un concept d'appel à projets dans le cadre des Centres thématiques de recherche afin d'encourager la mutualisation, la multidisciplinarité et l'interdisciplinarité. En outre, l'université a opté pour une organisation de la formation doctorale en 10 centres d'études doctorales (CEDoc) pour lesquels elle a réservé un budget annuel de plus de 20 millions de dirhams. Ces centres sont appelés régulièrement à organiser des journées des CEDoc et des Doctoriales permettant aux doctorants de présenter l'état d'évolution de leurs recherches, d'échanger et de bénéficier de l'encadrement des enseignants-chercheurs. Afin d'améliorer les conditions de travail et de productivité à ses 110.000 étudiants, dont 5.091 doctorants et 3.300 enseignants-chercheurs et personnels administratifs et techniques, l'UH2C a alloué un budget pour les laboratoires, la mobilité et l'acquisition des ouvrages de recherche. En plus, elle a doté ses différents locaux d'un réseau de connexion haut débit et d'un accès aux bases de données. En sus, l'université casablancaise a signé plusieurs conventions de coopération et de partenariat avec des établissements d'enseignement supérieur, entreprises et organismes nationaux et internationaux. Ceci a permis à l'UH2C d'impliquer ses différents laboratoires dans plusieurs projets de recherche se basant sur des sources extérieures de financement : 23 projets prioritaires de recherche PPR ont été financés à hauteur de 34 MDH, 5 projets financés par l'OCP à hauteur de 10MDH. En ce qui concerne la production du savoir, les enseignants-chercheurs et doctorants affiliés à l'UH2C ont publié en 2017 un total de 1.193 articles dans des revues indexées, 148 articles dans des revues avec comité de lecture, 74 ouvrages de recherche, 95 chapitres dans des ouvrages de recherche. En outre, 889 communications ont été présentées dans des congrès nationaux, 1.400 dans des congrès internationaux. Enfin, l'université a organisé 179 manifestations scientifiques, lors de la même année. Grâce aux efforts déployés pour la sensibilisation de sa communauté de chercheurs à l'importance de la recherche scientifique et de la publication dans des revues indexées, l'UH2C a pu renforcer sa visibilité sur les plans national et international. Ainsi, elle occupe la 2e place des meilleures universités marocaines selon le QS Arabe Region 2018 après l'université Al Akhawayn d'Ifrane, la 3e place à l'échelle nationale en nombre de publication sur Scopus. Quid des perspectives En dépit des avancées considérables déjà réalisées, de nombreux avantages de la stratégie de recherche de l'université tardent à se faire sentir. Ainsi, Idriss Mansouri a appelé les différentes parties prenantes à promouvoir la recherche scientifique et l'innovation au sein de la plus grande université marocaine. Pour lui, «l'amélioration de la recherche et de l'innovation passe par l'amélioration du système de gouvernance de la recherche, la mise en place d'un système de management de la qualité de la recherche, la structuration et la promotion de la recherche en sciences humaines et sociales, le renforcement du financement et des infrastructures de la recherche et enfin la valorisation des résultats de la recherche».