Les premières conséquences du mouvement de boycott commencent à se faire sentir: après les dégâts économiques, place au paiement de la facture politique. Et c'est le ministre des Affaires générales et de la gouvernance, Lahcen Daoudi, qui en fait les frais, mais Daoudi l'a cherché, multipliant les écarts de langage, envers les citoyens comme les parlementaires. En fin de compte, il a déposé sa démission auprès du chef de gouvernement qui l'a acceptée. Quel que soit le dénouement que connaîtra cette affaire, Daoudi aura eu le mérite de partir. Un exercice rare dans notre pays sur lequel il serait bon de s' attarder car, si en 2011, le Maroc a élaboré une Constitution évolutive, la pratique de la politique n'a pas avancé d'un iota. Pire encore, elle aurait régressé. Et c'est l'occasion de rappeler à nos politiciens, ministres en tête, que lorsqu'on a failli à sa mission, on doit présenter sa démission. On donne ainsi du sens à la politique. Le ras-le-bol ambiant puise son origine, entre autres, dans cette indifférence caractérisée des politiciens envers l'opinion publique. Des ministres qui créent le bad buzz et soulèvent parfois un tollé médiatico-populaire, qui ne sont pas inquiétés et qui ne jugent pas nécessaire de quitter leur poste par respect à la population. C'est pourquoi l'on reste admiratif des modèles démocratiques, sous d'autres cieux, où personne n'est au-dessus de la volonté populaire. C'est donc un mal pour un bien, et cette démission devrait être appréhendée comme un acte politique normal, sans dénigrement ni héroïsme aucun. En revanche, il faut dénoncer l'extrémisme politique car, face à l'exposition démesurée de Daoudi, il y a la disparition des radars. Que chacun assume ses responsabilités!