Après la récession de ces deux dernières années, l'économie namibienne devrait retrouver une timide croissance en 2018 grâce à l'augmentation de sa production agricole. Affectée par la sécheresse et la baisse des prix des matières premières, l'économie namibienne a encore souffert en 2017 de la baisse de la dépense publique. Toutefois, après deux années consécutives de ralentissement de l'activité, ponctuées d'une récession en 2017, la croissance devrait retrouver de l'allant en 2018. La progression du PIB devrait ainsi se situer à 2,5% après un exercice négatif de -0,6 l'année précédente. Néanmoins souffrant d'un espace budgétaire toujours restreint, la reprise restera limitée en 2018. Cette hausse de la croissance sera essentiellement impulsée par une nouvelle augmentation de la production agricole et minière qui avait déjà permis de limiter la baisse de la croissance en 2017. Touché par un épisode de sécheresse prolongé, et exacerbé par le phénomène climatique El Niño en 2016, le secteur agricole poursuivra le rebond entamé en 2017. La hausse du salaire minimum pour les salariés agricoles, conséquence de ce rebond dans un secteur qui emploie (directement ou indirectement) près de 70% de la population, devrait avoir un effet bénéfique sur la consommation des ménages. Secteurs productifs Après avoir subi trois années de contraction en 2017, le secteur des industries extractives devrait également confirmer son embellie en 2018. La montée en puissance de la production d'uranium dans la mine de Husab, dont l'exploitation a débuté au début de l'année 2017, devrait permettre au pays, actuellement 5e producteur mondial, de se hisser sur le podium des producteurs d'uranium (derrière le Kazakhstan et le Canada). Les mines de cuivre d'Otjikot et d'or de Tschudi, mises en service en 2015, devraient également soutenir l'activité. Inauguré en juin 2017, le plus grand navire d'exploration de diamants au monde est attendu pour porter un secteur diamantaire qui devrait confirmer sa reprise. La baisse de la consommation publique, qui a pesé sur la croissance, pourrait ainsi être enrayée par une hausse des revenus issus de l'exploitation des ressources minières du pays. Les industries de transformation agricole pourraient notamment en bénéficier. Volatilité La progression de l'investissement privé pourrait être contrainte par la rhétorique des changements radicaux dans l'environnement opérationnel contenus dans le texte du «nouveau cadre d'autonomisation économique équitable» (New Equitable Economic Empowerment Framework - NEEEF). En ligne avec la dynamique descendante de l'inflation en Afrique du Sud, les prix devraient continuer à se modérer progressivement en 2018 mais resteraient vulnérables à la volatilité du rand auquel est ancré le dollar namibien. Une hausse des revenus trouvant sa source dans un rebond des recettes douanières versées par la SACU mais également celle des revenus miniers ont permis au déficit de se réduire durant l'année fiscale 2017/18. Pour l'année fiscale suivante, l'évolution devrait être sensiblement similaire, soutenue par une nouvelle hausse des revenus miniers, qui compensera la baisse attendue des recettes versées par la SACU. Fiche pays Namibie Taille 2,3 millions de consommateurs Monnaie Dollar namibien PIB/Hbt 4.709 dollars Croissance 2,5% (2018p.) Région économique SADC Note Coface B Doing business 2018 106e/189 Les élections de 2019 en ligne de mire pour le Swapo Conforté dans sa position de leader du Swapo en novembre 2017, malgré les divisions internes, le président Hage Geingob a désormais la voie dégagée pour être réélu en 2019. Au pouvoir depuis l'indépendance (1990), le Swapo devrait en effet une nouvelle fois confirmer sa domination sur la scène politique. Toutefois, le soutien pour le principal parti namibien pourrait subir une érosion, alors que les inégalités et le chômage demeurent très élevés dans un contexte d'activité économique au ralenti. L'opposition faiblement structurée ne devrait toutefois pas menacer l'hégémonie du Swapo. Grâce notamment au progrès mesuré dans l'exécution des contrats, la Namibie a mis fin à 10 ans de chutes ininterrompues dans le classement Doing Business. Dans celui de 2018, le pays est ainsi passé du 108e au 106e rang (sur 190 pays). Si le pays reste ainsi dans les 10 pays les mieux classés d'Afrique subsaharienne, l'absence de nouvelles réformes est à l'origine d'une perte de compétitivité de la Namibie vis-à-vis de ses concurrents de la SADC.