La Namibie, 4e producteur mondial d'uranium, peut encore compter sur cette ressource pour relancer son activité économique en 2017. Certaines prévisions tablent sur une croissance réelle des exportations d'uranium de 7% l'année prochaine, contre seulement 2,1% en 2016. L'économie namibienne peut compter sur l'uranium pour repartir à la hausse. C'est du moins ce que pronostique le groupe de recherche BMI Research dans son dernier rapport paru récemment. «Même si les prévisions de croissance économique ont été revues à la baisse en 2016 de 3,8% à 1,5% en raison de fortes contractions dans les secteurs de la construction, des mines et de l'agriculture au premier semestre, nous prévoyons néanmoins une forte croissance de 4,5% en 2017», indique BMI Research. Cette forte reprise sera considérablement boostée par la production d'uranium, qui devrait doubler suite au démarrage prévu des opérations de traitement à la mine Husab. «Nous nous attendons à ce que l'uranium devienne un moteur clé des exportations namibiennes au cours des prochaines années. Nous prévoyons une croissance réelle des exportations de 7% en 2017 contre 2,1% en 2016», a ajouté le groupe de recherche. 15 millions de tonnes Le projet Husab, joint-venture entre China General Nuclear Power Holding Corp et Swakop Uranium, produira jusqu'à 15 millions de tonnes d'uranium, production qui sera progressivement augmentée pour atteindre la capacité installée de l'usine de traitement qui est de 50 millions de tonnes par an. Pour l'année 2017, le pays s'attend à ce que la mine, qui devrait faire de lui le troisième plus grand producteur d'uranium au monde, lui permette de doubler sa production uranifère. Toutefois, le groupe de recherche a prévenu dans son rapport que la forte croissance annoncée grâce à l'exploitation de l'uranium devrait être limitée par l'endettement élevé des ménages namibiens. La Namibie est actuellement le 4e producteur mondial d'uranium. Atouts Sur un autre volet, la stabilité politique et une gestion macroéconomique saine favorisent les investissements et maintiennent le taux de croissance élevé de la Namibie. Ses liens étroits avec l'Afrique du Sud lui permettent d'attirer plus d'investissements que la moyenne des pays d'Afrique subsaharienne. Cependant, afin d'accélérer la convergence avec les pays à revenu élevé, conformément aux grandes lignes du plan national de développement actuel, les autorités namibiennes doivent remédier aux blocages structurels restants. Après l'adoption en 2015 d'une nouvelle loi sur les marchés publics, la mise au point de la loi de gestion des finances publiques doit être accélérée afin de renforcer la gouvernance économique. L'assainissement budgétaire, qui inclut la priorisation des dépenses courantes et la rationalisation de la masse salariale du secteur public, devrait compléter les mesures de mobilisation des recettes afin d'améliorer la balance des opérations courantes et le solde budgétaire. Il faut multiplier les efforts visant à améliorer la qualité et la pertinence de l'éducation, et accentuer la lutte contre la corruption afin de retrouver la confiance du public et de renforcer le bilan du pays en termes de gouvernance efficace. Fiche pays NAMIBIE Taille 2,192 millions de consommateurs Monnaie dollar namibien PIB/Hbt 6.188 dollars Croissance 1,5% (2016), 4,5% (2017p.) Région économique SADC Note Coface A4 Doing business 2017 108e/189 Système financier sophistiqué La Swapo, au pouvoir depuis l'indépendance (1990), domine la scène politique. Son candidat, Hage Geingob, a été élu à la présidence avec 87% des voix en novembre 2014, succédant à H. Pohamba qui ne pouvait pas, en application de la Constitution, briguer un troisième mandat. Les mesures en faveur de l'éducation, des dépenses sociales et de l'emploi devraient continuer à contenir les tensions sociales, bien que les progrès en matière de lutte contre la pauvreté, les inégalités et le chômage restent lents. La Namibie est dotée d'un système financier sophistiqué. Le pays figure parmi les pays d'Afrique subsaharienne les mieux classés, selon les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale. Ses performances, qui progressent en matière de respect des lois et de liberté politique, tendent à se dégrader concernant la lutte contre la corruption (79e rang en 2014 contre 72e en 2012) mais restent meilleures que celles de la majorité des pays de la région.