C'est le plus souvent en termes d'échecs, de conflits culturels, ou encore de marginalisation scolaire que l'on entend le plus souvent parler d'enseignement aux enfants de seconde génération. C'est pour lutter contre ce constat, qui est à nuancer, que le Conseil de l'Union a adopté la semaine dernière des conclusions sur la directive visant la scolarisation des enfants d'immigrants. Le Conseil a ainsi recommandé aux Etats membres « d'agir concrètement pour améliorer le niveau de qualification atteint par les apprenants issus de l'immigration ». Il a appelé à plus d'efforts dans le domaine de l'enseignement pour permettre « aux immigrants et, notamment, à leurs descendants, de mieux réussir et de s'intégrer plus activement à la société ». La directive impose, en effet, aux Etats membres, d'offrir à ces enfants un enseignement gratuit qui comprend un apprentissage de l'une des langues officielles du pays d'accueil, ainsi que de prendre, avec l'Etat d'origine, les mesures appropriées pour permettre aussi l'enseignement de la langue maternelle et de la culture d'origine de ces enfants. Un préalable à la compétitivité Faisant état du pacte européen sur l'immigration et l'asile, dans lequel les Etats membres sont invités à mettre en place des politiques ambitieuses pour favoriser l'intégration des immigrants, le conseil a précisé l'importance de l'existence de dispositifs scolaires adaptés aux besoins des enfants issus de l'immigration, destinés à prévenir l'échec scolaire. Le conseil a constaté que « dans le contexte actuel de mondialisation croissante et d'évolution démographique, le succès de l'intégration des immigrants dans la société demeure une condition préalable à la compétitivité économique de l'Europe, ainsi qu'à la stabilité et à la cohésion sociales ». Pour rappel, une journaliste franco-marocaine a lancé un appel au boycott de l'économie française de la part des immigrés le 10 mars 2010, afin de montrer leur rôle dans la croissance économique.