Le forum parlementaire économique d'Afrique et du monde arabe a mis en place un réseau parlementaire des investisseurs des deux parties. La stratégie afro-arabe devra commencer par la sécurité alimentaire et le développement durable. Des parlementaires d'Afrique et des pays arabes ont tenu durant deux jours au siège de la Chambre des conseillers un forum destiné à mettre en lumière les pistes communes que le continent africain et l'ère géographique vaste occupée par le monde arabe peuvent explorer ensemble dans l'optique d'une coopération plus convaincante. Les mécanismes d'édification d'un modèle intégré de coopération régionale ont été passés en revue par l'ensemble des courants politiques représentant les élus des deux parties. Pour commencer, les parlementaires africains et arabes ont décidé la création du «Réseau parlementaire sur la sécurité alimentaire en Afrique et dans le monde arabe» et du «Réseau parlementaire des femmes et hommes d'affaires d'Afrique et du monde arabe». Ces deux nouvelles structures devront former le noyau dur de la nouvelle orientation de coopération envisagée. En tête de liste des préoccupations évoquées lors de ce forum se trouve la sécurité alimentaire et son rôle de levier pour l'intégration économique. Le plan d'action Les membres des instances élues d'Afrique et du monde arabe ont fixé leur feuille de route en septembre 2017, en retenant les thématiques de «la promotion de l'investissement et l'édification de la paix» comme étant deux objectifs majeurs. Le plan d'action se base sur «l'institutionnalisation d'une diplomatie parlementaire qui permet d'explorer les modalités de coopération économique, selon une vision stratégique de complémentarité et de solidarité», indique le plan d'action des parlementaires arabes et africains. Concernant l'axe de la sécurité alimentaire, les parlemnetaires partagent la vision qui tire la sonnette d'alarme pour les 50 années à venir et pour les deux ères géographiques. «Les études ont montré que la hausse de la production ne correspond pas au taux de la croissance démographique, de même que la sécheresse et la rareté des ressources en eau impacte la stabilité de millions d'habitants», précise la note de cadrage qui a été établie par la Chambre des conseillers. Le rôle assigné aux membres du forum est «de baliser le chemin devant une action commune des gouvernements et des parlements d'Afrique et du monde arabe, qui sera couronnée par la création de réseaux englobant les chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture en vue d'assurer le suivi des recommandations du forum». Pour sortir du stade des déclarations d'intention, les députés arabes et africains comptent aussi intervenir dans la mise en place de partenariats économiques entre les pays membres. Lors du forum, plusieurs interventions ont iévoqué les opportunités non encore exploitées par les pays africains et arabes . Ils ont insisté sur la nécessité «d'instaurer un climat de sécurité juridique pour les investisseurs». La réactivation de plusieurs instances est aussi à l'ordre du jour, lesquelles devront «aboutir à une association active afro-arabe» selon les attentes des participants au forum. Vers une nouvelle génération de lois Le nouveau plan d'action relatif au lancement d'un modèle intégré de coopération afro-arabe se base simultanément sur la révision de plusieurs législations ainsi que l'adoption par les Parlements africains et arabes de nouvelles lois pour accompagner l'intégration. L'adaptation légale reste cruciale pour uniformiser les législations portant sur l'investissement, les échanges ainsi que les incitations réciproques qui devront être instaurées. L'ouverture efficace vers le tissu associatif et le privé, qui demeurent des acteurs incontournables dans le circuit de lutte contre la précarité et la réalisation de la paix civile menacée au sein de plusieurs pays du continent et ceux du monde arabe. Les projets de lois qui seront en mesure de faciliter l'accès au financement seront donc en tête de liste du plan législatif qui sera adopté par les Parlements réunis au sein du forum. En attendant la publication du document final contenant les propositions des députés africains et arabes, les idées communément admises restent liées aux volets relatifs à l'engagement du processus dans les meilleurs délais pour pouvoir activer une phase d'action renforcée avant 2020.