À peine arrivés à la troisième édition, dont l'ouverture a été présidée hier par Aziz Rabbah, ministre de l'Energie, des mines et du développement durable, en présence de plusieurs personnalités, les promoteurs de Smart City Expo nourrissent une nouvelle ambition: faire de la ville de Casablanca un exemple de smart city en Afrique. La Smart City Expo de Casablanca prend de l'ampleur. À peine arrivé à la troisième édition, dont l'ouverture a été présidée hier par Aziz Rabbah, ministre de l'Energie, des mines et du développement durable, en présence de plusieurs personnalités, l'événement a grossi tellement vite que ses promoteurs nourrissent désormais une nouvelle ambition: faire de la ville de Casablanca un exemple de smart city en Afrique. À commencer par Abdelaziz El Omari, président du Conseil de la ville de Casablanca, qui a déclaré, dans son allocution où il a vanté les atouts de la capitale économique du royaume, que «cette nouvelle ambition est tout de même légitime puisque Casablanca est depuis 2015 la première ville du continent à faire partie du réseau des 25 villes intelligentes sélectionnées par l'Institute of Electrical and Electronic Engineers (IEEE), la plus grande association réunissant des professionnels du digital et des technologies de l'information. Casablanca est également une ville pionnière. Cette année, et pour la troisième fois consécutive, elle est la représentante en Afrique du Smart City Expo World Congress, événement de renommée internationale qui porte le message des smarts cities à travers le monde. Engagée ainsi dans une démarche d'attractivité durable, Casablanca dispose d'un grand nombre d'atouts géographiques, financiers, économiques et humains qui lui permettent de jouer pleinement son rôle de leader de la transformation urbaine au Maroc et en Afrique». Une nouvelle ambition partagée Des propos validés par toutes les autres personnalités qui se sont succédé à la tribune. Notamment par Khalid Safir, le directeur général des collectivités locales au ministère de l'Intérieur, qui a souligné que Casablanca a tout pour être une locomotive pour les autres villes marocaines et africaines. Ensuite par Aziz Rabbah, qui a toutefois émis un bémol. Selon le ministre de l'Energie, des mines et du développement durable «Casablanca ne pourra prétendre jouer ce rôle de locomotive continentale dans la smart city que lorsqu'elle parviendra à bâtir un business model qui produit des résultats pour ses citoyens et est facilement duplicable dans les autres régions». Abondant dans le même sens, Mustapha Bakkoury, président du Conseil de la région Casablanca-Settat, a reconnu qu'il y a encore plusieurs défis à relever pour faire de Casablanca une smart city. Heureusement, a-t-il dit, nous avons aujourd'hui à notre disposition plusieurs leviers, à commencer par la technologie dont la bonne utilisation peut permettre de résoudre bien des problèmes qui se posent à l'intérieur et en dehors de la ville. Il s'agit de mettre en place des partenariats intelligents entre les acteurs publics et les startups productrices de ces technologies. Un programme riche en conférences et ateliers C'est là tout le propos de la Smart City Expo Casablanca, dont l'édition de cette année est axée sur le thème «Villes à vivre et innovation citoyenne». Pendant trois jours, ce thème sera visité à travers cinq axes clés déclinés en plusieurs sous-thèmes où toutes les facettes de la smart city seront questionnées. Dans l'axe «Développement durable», il sera question de changement climatique, de technologie propre, de villes résilientes, d'architecture intelligente, d'écologie urbaine, de transports publics, de mobilité intelligente, d'énergie verte ainsi que de consommation et de production responsable. Dans l'axe «Innovation urbaine et nouvelles technologies» seront abordés le financement des villes intelligentes, start-up et entrepreneuriat, l'urbanisme quantitatif, la visualisation et la gestion des données, l'Internet des objets, le big data et les réseaux sociaux. L'axe «Technologie civique» traitera de l'open government, de consommation collaborative, d'e-gouvernement, de services publics, de villes collaboratives, de living labs, d'open data, d'inclusion digitale et de crowdsourcing. Dans l'axe «Participation citoyenne et sociétés collaboratives», on parlera d'innovation sociale, de partenariat public-privé, d'engagement des pouvoirs publics, de ville du partage, de bénévolat et service communautaire et des transports collectifs, de marketing territorial, d'engagement civique. Enfin, dans l'axe «Espaces publics communs», il sera question de qualité des espaces urbains, d'espace public, de design urbain, de développement des transports collectifs, de marketing territorial, de sports, loisirs et qualité de vie et d'espaces publics numériques. Des témoignages d'experts de haut niveau L'Espace Congrès sera également le théâtre d'une intense programmation où vont se succéder des conférences sur les enjeux et perspectives du développement des smart cities en Afrique et dans le monde, animées par des experts et représentants de villes, d'entreprises, de centres de recherches, d'universités, de gouvernements et d'organisations internationales. Il offrira aux principaux acteurs du développement urbain l'opportunité de présenter leurs expériences, savoir-faire et points de vue pour proposer des solutions concrètes aux défis que les métropoles doivent relever. Parmi ces acteurs, on peut notamment citer Jordi Hereu, maire de Barcelone de 2006 à 2011, président et associé d'IdenCity. Maire de Barcelone pendant cinq ans, ex-président du Conseil général du plan stratégique métropolitain de Barcelone, conseiller municipal pour la mobilité, la participation citoyenne, la solidarité et la coopération... Jordi Hereu a développé une vision unique dans le domaine de la smart city. Il préside aujourd'hui IdenCity, société spécialisée dans le développement de plans stratégiques pour la transformation urbaine, et conseille la Banque interaméricaine de développement (BID) pour son initiative «Villes émergentes durables». Ou encore Ethan Kent, vice-président de «Project for Public Spaces». Ethan Kent travaille pour soutenir les organisations, les projets et le leadership dans le domaine de la création de «global placemaking movement» dans le monde. Dédié au projet d'espaces publics pendant plus vingt ans, il a voyagé dans plus de 800 villes et 55 pays pour faire avancer la cause des espaces publics. Ethan Kent a fait partie intégrante du développement du placemaking en tant qu'approche transformatrice du développement économique, de l'écologie, de la planification des transports, de la gouvernance, de la résilience, de l'équité et du design. Ayant travaillé sur plus de 200 projets d'espaces publics, il a dirigé un large éventail de transformations d'espaces sur tous les continents, incluant la participation des services publics, l'analyse des modes d'utilisation, la planification, l'urbanisme et le renforcement des capacités. Shanghai invitée d'honneur Ville invitée de Smart City Expo Casablanca 2018, Shanghai est la capitale économique de la Chine, jumelée depuis 1986 avec Casablanca. À la fois moderne et authentique, Shanghai est riche d'une histoire qui s'étend sur plus de mille ans et participe activement au développement contemporain de la Chine. Elle symbolise l'envolée économique de cette Nation passée, en quelques décennies, du statut de pays en voie de développement à celui de deuxième puissance économique mondiale. Confrontée aux défis écologiques et à la pression démographique, Shanghai, cité la plus peuplée de Chine, a lancé ces deux dernières décennies un plan d'urbanisme emblématique en vue de s'adapter aux contraintes et réalités de son territoire. La métropole a créé des espaces à vivre conçus dans une démarche durable qui fait de l'équilibre entre l'homme, l'environnement et la nature un axe clé de son action.