Adil Bennani, président de l'AIVAM Les Inspirations ECO : Comment qualifiez- vous la baisse des ventes qu'à connues le marché durant le 1er trimestre ? Adil Bennani : En fait, la baisse qu'a connue le marché s'est amorcée depuis le 4ème trimestre de l'année dernière. Il faut d'abord savoir que cette baisse est due au segment du MPV (ndlr : mono spaces et ludo spaces) qui a été impacté par l'arrêt de la subvention aux taxis. Hormis cet aspect, nous n'avons pas d'autre argument objectif pour expliquer la baisse du premier trimestre, si ce n'est que les gens se renseignent et parlent de plus en plus de l'Auto Expo. Il n'est donc que logique qu'une bonne partie des acheteurs retarde son acte d'acquisition pour le Salon. Justement, quels sont les éléments qui feront toute la spécificité de l'Auto Expo 2018 par rapport aux précédentes éditions ? Dans l'édition 2018 et d'un point de vue technique, nous avons travaillé sur l'optimisation de l'espace. Les stands sont quasiment de taille similaire à l'édition de 2016, mais le circuit a été réduit d'environ 200 mètres et cela grâce à la réduction de la largeur des allées qui étaient impactées par une clim' qui soufflait au milieu du passage. Or, nous avons trouvé une solution technique plus ingénieuse pour souffler l'air frais sur les côtés. Résultat : les stands sont un peu plus grands sur un parcours plus fluide, pour un coût de réalisation et d'aménagement moindre. Sur le plan organisation, nous sommes sur un lieu nouveau à savoir, l'ancien aéroport de Casa- Anfa, un site extrêmement dégagé, visible et desservi (ndlr : tramway), puis surtout, pourvu d'un espace de parking très suffisant, ce qui nous avait fait défaut lors de la précédente édition. Autre nouveauté de cette édition, sa date qui intervient en avril, plutôt qu'au mois de mai qui, cette année, coïncide avec le début du ramadan. Enfin, énième élément nouveau, cette édition verra l'organisation de tables-rondes pour faire l'état des lieux du secteur automobile et traiter des problématiques le touchant de près ou de loin. On espère d'ailleurs que ces débats déboucheront sur des pistes de réflexions ou -pourquoi pas- des solutions, que nous synthétiserons par la suite dans une sorte de livre blanc qui viendra alimenter notre feuille de route 2017-2020. Tout cela, l'Aivam le partagera avec toutes les parties prenantes dans le développement et la régulation du secteur de la distribution automobile au Maroc. Si vous deviez passer un message direct au visiteur-acheteur, que lui diriez vous sur l'intérêt premier du Salon ? Le premier intérêt du Salon c'est d'abord de venir à la découverte de ce qui a toujours été un objet de rêve : l'automobile. Découvrir les nouveautés, leurs dernières technologies, puis surtout pouvoir le faire dans un seul lieu qui réunit toute l'offre du marché et seulement trois ou quatre heures. Et cela constitue un superbe avantage, d'autant plus que tant au niveau des prix des véhicules que des formules de financement proposées sur place, l'Auto Expo reste l'opportunité la plus compétitive pour venir acheter une voiture neuve. Pensez vous que le basculement de la demande vers l'essence au détriment du diesel finira par toucher le marché marocain ? L'expérience nous a démontré que tout ce qu'on a pu observer dans le monde en termes de tendance, a fini par toucher le Maroc, aussitôt ou avec du retard. Donc, je pense que oui, cela arrivera. Maintenant, dans quelle intervalle ? Cela dépendra des constructeurs qui sont en train de repenser leur offre et dès lors qu'ils cesseront de produire certaines motorisations pour l'Europe et les Etats-Unis, notre marché, du fait de sa petite taille, ne fera qu'en subir les conséquences. Cela dépendra aussi des pouvoirs publics, car aujourd'hui, le système de taxations sur les carburants est tel qu'il permet de «monitorer» des recettes selon ce que souhaite l'Etat. Donc, si ce dernier veut pousser l'essence, il sait quoi faire et idem pour ce qui est du diesel ou de l'hybride.