La plus grande entreprise marocaine devient 24e d'Afrique. C'est en effet ce qui ressort du classement des 500 plus grandes entreprises du continent édité par Jeune Afrique. Selon l'hebdomadaire, l'OCP, déjà consacré en octobre par «Les 500», version marocaine, comme la plus grande entreprise du royaume, gagne cette année 22 rangs, grâce notamment à la réalisation d'un chiffre d'affaires de 5,1 milliards de dollars. Entre les deux exercices, il faut dire que l'Office a pu améliorer significativement son rang grâce à la tendance haussière qu'ont connue les cours des phosphates sur le marché international. Ceci étant, malgré cette ascension, l'OCP ne réalise que le dixième de ce que génère l'activité du champion africain, Sonatrach. L'entreprise algérienne confirme son rang dans le classement des 500 plus grosses structures africaines, réalisant quasiment le double du chiffre d'affaires de son challenger, l'angolais Sonangol. C'est dire l'emprise des entreprises d'hydrocarbures sur l'économie africaine. Pour le cas du Maroc, le représentant du secteur Samir ne se positionne qu'au 37e rang. Le raffineur national réalise tout de même un bond de 4 places comparativement au précédent classement pour se rapprocher du holding SNI (nommé dans le classement «Groupe ONA»), classé au 33e rang, avec un chiffre d'affairse de 4,6 milliards de DH. Par ailleurs, force est de constater que dans le top 50 du classement, figurent seulement quatre entreprises marocaines. En plus des trois citées, il faudra rajouter Maroc Telecom qui marque le pas et passe de la 33e à la 42e position. Dans ces conditions, le royaume se retrouve deuxième pays le plus représenté dans le top 50, ex-æquo avec l'Egypte. C'est bien évidemment l'Afrique du sud qui domine les 500, avec pas moins de 38 entreprises locales dans les 50 premières. Téléphonie mobile, commerce de détail, extractions minières ou encore l'industrie, le pays de Mandela rafle tout, rappelant ainsi que le Maroc a beau réaliser des progrès économiques, ses entreprises n'ont toujours pas atteint cette taille critique qui leur permettra de rivaliser avec le marché sud-africain. Il y a lieu de noter par ailleurs que Label'Vie est l'entreprise qui a le mieux évolué dans le classement des 500 de Jeune Afrique, gagnant 176 places pour s'établir à la 222e position. Le distributeur confirme ainsi sa marche en avant, entamée il y a cinq ans et qui s'est accélérée ces deux dernières années avec la conclusion du partenariat avec le géant français Carrefour. Par ailleurs, le top ten des entreprises marocaines figurant dans le classement de jeune Afrique différe de celui publié par le magazine marocain Economie et entreprise en octobre dernier (voir www.lesechos.ma), dans le sens où ce dernier n'incluait pas les holdings. Ainsi, hormis SNI qui s'incruste à la deuxième position, reléguant Samir et Maroc Telecom à la troisième et quatrième position, on retrouve également Akwa Holding à la cinquième position, avec un chiffre d'affaires de 2,6 milliards de dollars devant l'ONE, sixième. Ynna Holding est de son côté consacré neuvième plus grosse entreprise marocaine, juste derrière Altadis et RAM, avec des revenus de 1,2 milliard de dollars. Shell Maroc, devenue depuis quelques jours Vivo Energy Maroc, ferme le top ten des entreprises marocaines. Il est à noter la présence en force de l'Etat dans ce classement avec pas moins de trois entreprises (OCP, ONE et RAM) dans les 100 premières entreprises africaines.