Les résultats du second tour de l'élection présidentielle en Sierra Leone devraient être connus ce mardi. Le duel s'annonce serré entre les deux candidats. Le dépouillement des voix se poursuit en Sierra Leone, après le second tour de l'élection présidentielle dont le déroulement a été jugé satisfaisant par les observateurs de la CEDEAO. Les résultats du scrutin, qui opposait le candidat du parti au pouvoir, l'APC, Samura Kamara, à celui du principal parti de l'opposition, le SLPP, Julius Maada Bio, devaient être connus lundi soir ou ce mardi. Après avoir compté des bulletins de vote dans chacun des plus de 11.000 bureaux de vote, les résultats doivent être acheminés vers 16 centres régionaux, puis vers la capitale, Freetown, un processus qui peut prendre du temps dans ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, dont les routes sont souvent en mauvais état. «Nous estimons que le vote s'est déroulé dans un contexte pacifique, que le processus a été transparent et crédible. La mission est satisfaite du déroulement, malgré certains problèmes», a déclaré, dimanche lors d'une conférence de presse, le chef de la mission d'observation de la CEDEAO, Amos Sawyer. Les observateurs ouest-africains ont relevé que, outre quelques retards à l'ouverture de bureaux de vote, la «présence de membres armés des services de sécurité (police et armée) à proximité de la plupart des bureaux de vote avait été, par endroits, intimidante» et «a causé de la panique parmi les électeurs». Duel serré Selon les analystes, le duel s'annonce serré entre les deux candidats. Au premier tour, le 7 mars, le candidat de l'opposition, l'ancien militaire Julius Maada Bio, avait remporté 43,3% des suffrages, soit une avance de 15.000 voix sur Samura Kamara, homme-lige du président sortant, Ernest Bai Koroma et candidat du parti au pouvoir, qui avait remporté 42,7% des suffrages. Les deux partis peuvent en principe compter sur le soutien de leurs fiefs respectifs, dans un pays où les affiliations politiques coïncident souvent avec l'appartenance ethnique et régionale. La victoire pourrait dès lors se jouer à Freetown, à la population la plus diversifiée, et dans le district diamantifère de Kono, dans l'est du pays, traditionnellement considéré comme un «swing state». Bilan mitigé L'administration sortante a un bilan mitigé : si elle a réussi à attirer les investisseurs pour reconstruire le pays, dévasté par la guerre civile (1991-2002) qui a fait quelque 120.000 morts, l'économie reste fragile après les chocs de l'épidémie d'Ebola en 2014-2016 et de la chute des cours mondiaux des matières premières. Le second tour, entre les deux partis qui se succèdent au pouvoir depuis l'indépendance de 1961, était initialement programmé pour le 27 mars, mais a été retardé de quatre jours par un recours en justice de dernière minute. Fiche pays Sierra Leone Taille 6,4 millions de consommateurs Monnaie Leone PIB/Hbt 577 dollars Croissance 6,1% (2018p.) Région économique CEDEAO Note Coface D (risque très élevé Doing business 2017 160e/189 Croissance en hausse En Sierra Leone, la croissance devrait repartir à la hausse en 2018. La progression du PIB est prévue à 6,1%, soit mieux que les 5,6% réalisés en 2017. La situation économique est censée donc s'améliorer après avoir été confrontée à l'inflation élevée en 2017. Cette année, la croissance sera notamment soutenue par la dynamique des industries extractives. En particulier, la production du minerai de fer, portée par la mine de Tonkolili et l'investissement des entreprises chinoises, devrait continuer à monter en puissance. Les perspectives sont également favorables pour le diamant avec un début de production programmé à la mi-2018 aux mines de Tongo et Tonguma, dans le cadre du projet conjoint signé entre Octea Mining et Stellar Diamonds en avril 2017. L'accélération de la production de rutile devrait également se poursuivre en 2018. Les dépenses publiques d'investissement en capital devraient bénéficier aux autres secteurs de l'économie, à commencer par ceux de l'agriculture, de l'énergie, des transports et de la construction. La croissance de cette dernière devrait être soutenue par les travaux de reconstruction consécutifs au glissement de terrain qui a fait plus de 500 morts à Freetown et des dégâts matériels estimés à 30 millions de dollars.