Les résultats des législatives anticipées dans la région du Grand Casablanca ne vont pas laisser indifférents les décideurs au niveau du Conseil de la ville, à l'agonie depuis deux sessions consécutives. Le raz-de-marée du PJD, qui a actuellement 15 députés répartis sur toutes les zones névralgiques de la capitale économique est une sorte de plébiscite populaire qui vient d'être fait pour le parti qui a été le dernier allié à lâcher le maire Sajid et à provoquer la dislocation de la majorité. Les résultats montrent aussi que plusieurs membres influents au sein du Conseil ont réussi quand même à décrocher leur ticket d'entrée au sein du nouveau Parlement. C'est ainsi que le vice-président du Conseil, Ahmed Brija du PAM, a réussi à passer, tout comme d'autres membres du bureau du Conseil de la ville, essentiellement ceux de l'UC comme Rahal Jbiel à Moulay Rachid et Mohamed Joudar à Ben M'sik. Quant à l'impact que pourrait avoir cette nouvelle carte politique au sein de la région la plus riche du pays, plusieurs membres du Conseil tentent de rester concentrés sur le verdict attendu de l'autorité de tutelle, qui doit mettre fin à l'inaction du Conseil selon la charte communale. «Le PJD est majoritaire et se dirige vers une victoire semblable lors des prochaines communales», explique un élu socialiste au sein du petit Parlement de Casablanca, dont le parti n'a emporté aucun siège pour la première fois de son histoire. «Il sera difficile pour les autres formations de renverser la tendance», ajoute-t-il. Les scores impressionnants obtenus par le parti de la lampe lors du scrutin du 25 novembre confirment ce constat. Sur les 33 nouveaux députés, les 9 premiers sont du PJD et ont tous réussi à franchir la barre des 10.000 voix. Alors que les 18 autres députés représentant le RNI, le PAM, l'UC, le MP et l'Istiqlal ont été élus in extremis. À quand le retour à la normale ? Au niveau du Conseil, le retour à la normale semble dépendre plus que jamais de l'application des suggestions que les élus du PJD ont déjà présentées pour le déblocage de la situation, à savoir le retour des délégations de pouvoir, mais également de nouvelles mesures qui vont être applicables afin d'améliorer les recettes de la ville. L'apurement du contentieux du Conseil sera aussi parmi les priorités de cette nouvelle reconstruction de la majorité, qui doit également exprimer des positions communes par rapport aux deux sujets qui ont embrasé ce dernier dans un climat de chaos depuis la fin de l'année 2010 : les recettes provenant des panneaux publicitaires et la non révision des contrats relatifs à la gestion déléguée. Du point de vue de la charte communale, les élections législatives n'auront aucun effet juridique direct sur le retour à la normale pour la majorité au sein du conseil, composée du RNI, de l'UC et du FFD. Plus de 7 mois après l'expiration des délais prévus par la charte pour l'établissement de comptes financiers et administratifs, la nouvelle répartition des députés au sein de la région pourra inciter l'autorité de tutelle à agir plus vite, surtout à l'approche de la clôture de l'année budgétaire des collectivités locales. Top 10 des députés du Grand Casablanca 1. Abdessamad Hikker, PJD, Casa Anfa, 27.659 voix 2. Mohamed Yatim, PJD, Sidi Bernoussi, 23.588 voix 3. Saad Eddine El Othmani, PJD, Mohammedia, 22.836 voix 4. Rachid Kabil, PJD, Aïn Chock, 20.677 voix 5. Abdelaziz El Omari, PJD, Aïn Sebâa, 19.856 voix 6. Mohamed Najib Amour, PJD, Hay Hassani, 19.233 voix 7. Mohamed Benabdessadek, PJD, Moulay Rachid, 18.269 voix 8. Mohamed KHairi, PJD, El Fida-Mers Sultan, 17.737 voix 9. Abdelamajid Joubij, PJD, Ben M'sik, 14.561 voix 10. Salheddine Aboulghali, PAM, Médiouna, 10.690 voix