C'est le renouvellement des élites qui sera le véritable challenge des législatives de demain. Les grands partis n'ont pas osé franchir ce cap et ont procédé, pour leur écrasante majorité, à un redéploiement de leurs principales figures parlementaires, préférant ainsi ne pas sacrifier leurs représentants dans un climat où les tendances de vote sont totalement inconnues. Dans la région du Grand Casablanca, l'exiguïté de l'ossature des députés que la métropole a déjà élus en 2007 s'est confirmée, avec pas moins de 70% des têtes de listes des principaux partis qui en sont à leur 3e candidature. «Cela n'est pas négatif en soi, puisque les députés qui se sont représentés ont une assise électorale forte et ne se sont pas sentis concernés par un retrait définitif de la scène politique», confie un député sortant. Les deux partis qui se sont partagé la moitié des sièges en 2007, à savoir le PJD et l'Istiqlal, ont pratiquement reconduit leurs députés à Casa-Anfa et Ben M'sik, opérant certains changements «tactiques» qui visent à conquérir les circonscriptions où les deux partis ne disposaient pas de sièges. C'est le cas de Sâad Eddine El Othmani, qui s'est présenté à Mohammedia après avoir été élu en 2007 à Hay Hassani, ou encore Abdessamad Hiker du même parti, qui va défier Yasmina Baddou du PI et Wadia Ben Abdellah du RNI dans la circonscription de Casa-Anfa. Les alliances ont été pour leur part peu perceptibles, à l'exception de la circonscription de Médiouna où la Koutla tentera de remporter ses deux sièges, comme c'était le cas en 2007 avec Mohamed Moustawi qui a été choisi pour présenter le parti de la balance pour un second mandat consécutif. Pour leur part, le RNI et l'UC, qui ont remporté 8 sièges en 2007, vont chercher au moins à être réélus dans les 9 circonscriptions où ils conservent leurs chances. Deux circonscriptions que sont celles de Aïn Chock et de Médiouna sont les deux zones où le G8 aura le plus de difficultés à s'implanter pour la première fois. Le RNI a par conséquent préféré rester dans ses bases et ne pas trop s'aventurer dans les circonscriptions où la Koutla et le PJD ont toujours été dominants. Du coup, le parti de Salaheddine Mezouar a décidé de ne pas entrer en course autour de 9 sièges parlementaires sur les 34 que compte la région du Grand Casablanca après le renouvellement du découpage électoral. Aux circonscriptions de Moulay Rachid, où se présente Mohamed El Haddadi, et Sidi Bernoussi, où Mohamed Abourahim s'est porté candidat, s'ajoutent celles de Aïn Chock et Hay Hassani où le RNI est absent au profit de ses alliés.