À défaut d'une campagne électorale digne de ce nom, certaines circonscriptions sortent du lot et offrent plus d'attractivité. Des ténors y jouent leur avenir politique. Les circonscriptions dites de la mort sont une constante des législatives. Celles du 25 novembre ne dérogent nullement à cette règle. Nombreuses sont, en effet, les empoignades entre ténors des formations politiques dans le but d'y arracher les sièges en compétition. Le jeu ne permet pas à tous les candidats de sortir vainqueurs, la chance sourit uniquement à quelques privilégiés. Comme lors des précédentes élections, ces circonscriptions se situent dans les grandes métropoles du Royaume. Ces agglomérations urbaines enregistrent un grand nombre de candidatures. C'est le cas de Casablanca avec notamment les circonscriptions d'Anfa et Ben M'sick, avec respectivement quatre et trois sièges. Comme lors des précédentes élections, ces circonscriptions se situent dans les grandes métropoles du Royaume. Ces agglomérations urbaines enregistrent un grand nombre de candidatures. Baddou contre Zemzmi à Casa-Anfa À Anfa, la ministre de la Santé, Yasmina Baddou, de l'Istiqlal, tente de rééditer les exploits de 2002 et 2007. Elle a pour principaux concurrents : le très controversé, Abdelbari Zemzmi, du parti Renaissance et vertu, le député Ouadiî Benabdellah du RNI, Kamal Dissaoui de l'USFP, le président de l'arrondissement Sidi Belyout et Saâd Abbasi du PAM, qui n'est autre que le fils de l'ancien président de la commune urbaine de Casablanca. Fait nouveau cette année, la présence de Abdessamad Hiker du PJD. En 2007, la Lampe, sous la houlette de Saâdeddine El Othmani n'avait aucun candidat à Anfa dans le but de renforcer les chances de Abderrahim Lahjouji, le président de Forces citoyennes, d'accéder au Parlement. À l'époque, le PJD et FC avaient scellé une alliance. La manœuvre s'était soldée par un échec cuisant pour l'ancien patron des patrons. Une grande majorité des voix des partisans de la Lampe à Anfa étaient pour le candidat Zemzmi. À Rabat, comme lors des législatives de 2007, la zone électorale Chellah est par excellence une circonscription de la mort. À Ben M'sick, les choses ne s'annoncent guère faciles pour les candidats en lice. Le ministre de l'Equipement et des Transports, Karim Ghellab, de l'Istiqlal, croise le fer avec Mohamed Joudar, de l'UC, député et de surcroît président de l'arrondissement. À ces deux prétendants, s'ajoute un troisième concurrent de l'USFP : Redouane Messoudi, président de l'arrondissement de Aïn Sebata. Son prédécesseur à ce poste, entre 2003 à 2009, n'était autre que Ghellab. Cela promet des étincelles. Messoudi vient juste de rejoindre les rangs du parti de la rose en provenance de l'Union constitutionnelle. Lechgar Vs Châabi à Rabat-Chellah Le PJD également tente sa chance dans cette circonscription avec la candidature de Abdelamjid Joubij. À Rabat, comme lors des législatives de 2007, la zone électorale Chellah est, par excellence, une circonscription de la mort. Le ministre des Relations avec le Parlement, Driss Lachgar de l'USFP, après son échec de 2007, y tentera encore sa chance. Il a pour adversaires Omar Bahraoui du MP, Abdeslam Bellaji du PJD et Faouzi Chaâbi, pour ne citer que ceux là. Quand d'anciens alliés s'affrontent En plus des circonscriptions de la mort, il y a également des candidats qui affrontent ceux de leurs ancienne formation politique. A Moulay Rachid-Sidi Othamne, l'ex-PAMiste, Hatim Hajji, autrefois membre du réseau des Cadres du Tracteur à Casablanca, a été écarté de la liste des mandataires du PAM au profit d'une jeune candidate Fatiha Da Ali, qui n'est autre que la fille de Farida Naîmi, conseiller du parti à la 2e Chambre, il a été forcé de l'accréditation sous d'autres couleurs. Actuellement, il est la candidat du parti de l'Unité et de la démocratie, une scission de l'Istiqlal. Toujours à Casablanca, Abdelgahni Marhani, un ex du PJD, affronte à Sidi Bernoussi son ancien « frère » Mohamed Yatim. Comme dans la cas de Hajji, Marhani a été contraint de défendre les couleurs du parti de la Renaissance et la vertu suite à sa mise à l'écart par Abdelilah Benkirane au profit de Yatime. Loin de l'axe Rabat-Casablanca, Tanger -Asilah (cinq sièges) connaît une affluence record des candidatures. Des sources locales affirment que 23 listes sont en lice pour arracher les cinq sièges de la circonscription. Il s'agit notamment de Fouad El Omari, du PAM, le maire de la ville, Ahmed Achehbar, USFP, le bâtonnier local du barreau des avocats, Mohamed Lahmami, PI, un ancien du Tracteur, l'éternel Mohamed Zemmouri, de l'UC, Abderrahma El Arbaîn, sous les couleurs du MP. De 2007 à 2011, il était député RNIste. Najib Boulif contre une femme RNI Justement, la formation de Salaheddine Mezouar a choisi une femme, Saida Chaker, comme mandataire de sa liste. De son côté, le PJD a jeté dans la bataille deux de ces poids-lourds de la région : Najib Boulif en tant que tête de liste secondé par Abdellatif Berrouhou. Les deux sont des députés. A Tanger, la Lampe est habitué à glaner deux sièges, comme en 2002 et 2007. Dans la capitale spirituelle du royaume et plus précisément à la circonscription Fès-Nord ( 4sièges). Hamid Chabat, le maire de la ville, croise le fer avec le ministre de l'Industrie Réda Chami, de l'USFP et le Lokmani du PAM, un ancien de la gauche. Susceptibilités tribales au sahara Pour ces législatives, Laâyoune enregistre la participation de 21 listes en vue de glaner les trois sièges que le découpage électoral a octroyé à la capitale des provinces du sud. Des sources locales nous confient que Hamdi Ould Errachid, Istiqlal, maire de la ville, a les faveurs des pronostics. Face à lui, il y aSaâd Bouh Mohamed de l'USFP, conseiller à l'arrondissement de Marsa présidé par Hassan Derham qui s'est présenté à Dakhla, le PAMiste Noumria, un nouveau dans la bataillon, Gaid El Garhi, MP, un député, El Moutawakkil Diche, du PPS et Bachir Dkhil, de l'UC, l'ancien fondateur du Polisario. Comme on est au Sahara, les susceptibilités tribales sont présentes à l'heure des choix des candidats. Les mêmes sources affirment que Laâyoune connaît un duel entre les Rguibates et les Azerguiyines. Les premiers comptent deux prétendants : Ould Errachid et Dkhil alors que les seconds sont représentés par le PAMiste et El Garhi du MP.