Le HCP jette un autre pavé dans la mare. Les statistiques de l'emploi au Maroc sont loin d'être rassurantes, et l'augmentation du taux de chômage ne fait que confirmer les inquiétudes. Le plus alarmant est le chômage parmi les diplômés qui atteint le record de 25%, ce qui est en soi une bombe à retardement. Que fait donc l'Etat pour les réinsérer dans la société et leur donner de la visibilité ? Il n'y a pas pire qu'un jeune, titulaire de diplômes et de rêves qui se retrouve en marge de la société. Cette donnée statistique s'ajoute à l'autre, dévoilée quelques mois auparavant, plus choquante il faut le reconnaître, avec plus de deux millions de jeunes entre 15 et 25 ans à ne rien faire dans la vie. C'est pourquoi il faut s'inquiéter de ces nouvelles statistiques qui non seulement confirment une augmentation du taux de chômage mais marquent une impuissance des pouvoirs publics à élaborer des solutions structurelles à l'emploi des jeunes. Cela veut dire que cette catégorie de jeunes marocains, qui ne sont ni à l'école ni dans l'univers du travail, va s'agrandir d'année en année, comme une boule de neige, avec tous les risques y afférents. C'est véritablement LA problématique du Maroc d'aujourd'hui. Car un pays avec une jeunesse déboussolée n'a pas d'avenir. L'autre inquiétude, c'est qu'avec l'ampleur de toute cette problématique, le débat public n'en a point fait écho ! Parmi les 36 partis politiques, il n'y en a qu'un seul qui dit, à chaque sortie, qu'il est en train de peaufiner une stratégie pour l'emploi. C'est dire qu'au Maroc, nous avons aussi un problème de priorités et qu'à force de vouloir tout faire, rien (ou presque) n'est fait.