En attendant les résultats annuels du groupe, les analystes de la place semblent confiants concernant les réalisations de la compagnie. Ils sont même optimistes quant à l'avenir du groupe. Détails. Avec une part de marché de 12% au terme du premier semestre 2017, Saham Assurance s'est offerte la 4ème position du classement des compagnies de la place en enregistrant un chiffre d'affaires d'environ 2,5 MMDH. Le groupe se distingue de ses concurrents à travers sa branche non vie qui représente 86% de ses revenus. Ce qui lui vaut la position de leader sur cette branche avec une part de marché de 16,8%. La branche Vie a également connu une nette progression au cours du premier semestre. L'activité s'est accélérée de 71,4% pour enregistrer un chiffre d'affaires de 355 MDH. En attendant les résultats annuels, les analystes semblent assez confiants quant aux réalisations du groupe. Les estimations vont bon train: «la compagnie devrait continuer à afficher des résultats bien orientés», est-il indiqué. Et ce grâce en partie à l'amélioration de son positionnement sur la branche Vie à travers son partenariat de distribution exclusive sur 10 ans avec CDM. «Une collaboration qui a rapidement portée ses fruits. La part de marché de la branche Vie de Saham Assurance est grimpé à 4,4% à fin juin 2017 contre 2,6% à la même période un an auparavant», souligne cet analyste. Ceci dit, la compagnie devrait garder un œil sur la «montée en puissance de cette branche et qui serait fortement consommatrice de Fonds propres», estiment les analystes de BMCE Capital Markets, rappelant que la marge de solvabilité de Saham Assurance s'était établit à 180% en 2016. La compagnie devrait également bénéficier de la bonne tenue des ventes automobiles. En effet, l'année 2017 a été marquée par un nouveau record des ventes de véhicules. Selon les derniers chiffres de l'Association des importateurs de véhicules au Maroc (Aivam), 168.593 d'unités, toutes catégories confondues, ont été écoulées à fin décembre, soit une hausse de 3,36% sur une année. Sur un autre registre, le développement d'une stratégie de digitalisation constitue également un volet non négligeable de création de richesse, selon les analystes. D'ailleurs, la Digital Factory, lancée il y a environ un an et demi, est désormais opérationnelle. La nouvelle entité offrira ainsi un espace où des experts en digital travailleront sur l'accélération de la transformation digitale et l'élaboration de solutions pour une expérience client optimale. Quant au potentiel avenir de la compagnie, les analystes misent essentiellement sur le gisement des synergies intra- groupe. À travers, notamment la consolidation de son positionnement sur l'assurance santé, ou encore la diversification via l'activité immobilière de la maison-mère. Sans oublier, la stratégie offensive concernant le déploiement à l'international. L'entrée en vigueur de nouvelles polices obligatoires (TRC, RCD, risques catastrophiques...) générera également de nouvelles affaires pour la compagnie. Une ombre subsiste pourtant, le portefeuille de placement de Saham Assurance est jugé assez «jeune» par les analystes de BMCE Bank. Pour eux, le portefeuille pourrait être exposé aux aléas du marché. Ce qui pourrait fragiliser la croissance du résultat financier.Au niveau de la Bourse, le titre s'échange à 1.720 DH et affiche une croissance annuelle de 11,33%. Sa performance depuis début 2017 s'élève à 48,92%. Ala Badr Analyste chez AlphaMena Le potentiel fondamental de SAHAM (Alléger, Maroc) est négatif se situant à -7,31%. L'assureur vise la place du leader au Royaume, une mission qui n'est pas facile à atteindre en présence de Wafa Assurance et de RMA Assurance. La compagnie avait conclu un partenariat stratégique de bancassurance avec Crédit du Maroc ayant pour but de booster sa branche Vie, qui reste non profitable, en excluant la gestion d'actifs. Le secteur des assurances au Maroc recèle un important potentiel et les réformes annoncées par les autorités viseront à améliorer davantage le taux de pénétration de l'assurance (3,5% en 2016). Selon les premières estimations, les nouvelles obligations d'assurance dont celles des "catastrophes naturelles" devraient booster les primes émises d'environ 600 MDH. Toutefois, l'impact du Takaful ainsi que les assurances constructions sur les revenus du secteur sont pour le moment difficiles à déterminer. L'engouement envers le titre (+14,6% sur les trois derniers mois), est dans une certaine mesure exagéré. Nous pensons que la nouvelle stratégie adoptée par le management ainsi que les réformes du secteur auraient un impact sur les résultats de l'assureur dans les prochaines années. En d'autres termes, il est encore prématuré d'acter ces perspectives dans la valorisation actuelle.