Royal Air Maroc donne un second souffle à son choix de s'arrimer à l'Europe. Le partenariat que la compagnie a conclu hier avec l'Association des compagnies aériennes européennes (AEA) s'inscrit d'ailleurs dans cette lignée. L'accord permettra à la compagnie marocaine de bénéficier d'un statut de «membre associé», et ainsi d'«être tenue pleinement au courant des dernières évolutions du secteur, notamment en matière de réglementation». En effet, à travers ce partenariat, la compagnie marocaine aura régulièrement accès aux études et analyses réalisées par les experts de l'AEA, et aux mises à jour de la règlementation européenne. «Tout ce qui se passe en Europe a un impact déterminant sur nos résultats», explique Abderrafie Zouitene, directeur général adjoint commercial de la RAM. C'est un atout de plus pour la compagnie, qui traverse une période difficile, notamment avec l'intensification de la concurrence sur ses principaux marchés cibles. Récemment, des compagnies européennes, américaines et du Golfe ont annoncé leur arrivée sur le marché africain en présentant de nouvelles dessertes (lesechos.ma). C'est le cas, en effet, de Emiraties Airline, qui se positionne sur le marché de l'Afrique de l'Est en ouvrant, à partir de février prochain, de nouvelles lignes reliant Dubaï au Zimbabwe et à la Zambie. Si pour l'heure, la compagnie n'investit pas encore les grands marchés de la RAM, à savoir l'Afrique de l'Ouest, les américains Delta Airlines et United Airlines sont déterminés à le faire. La situation se complique donc considérablement. Cependant, face à cette conjoncture difficile, la compagnie marocaine reste confiante, avançant par là les atouts qu'elle présente notamment en termes de qualité de service ou encore de performance des infrastructures aéroportuaires à Casablanca. En ce qui concerne le service, la RAM semble miser sur la fidélisation de sa clientèle africaine, qui reste «très satisfaite» de la qualité des vols de la RAM. Sur un ordre plus stratégique, la Royal Air Maroc poursuit son expansion sur le continent africain contre vents et marées. La compagnie a, dans ce sillage, annoncé l'ouverture de nouvelles lignes à destination de l'Ouganda et à partir du 13 décembre prochain, de la Guinée Bissau. Son réseau reste donc assez large, d'autant plus soutenu par sa mobilisation lors d'évènements clés qui se déroulent sur le continent, avec notamment les évènements sportifs durant lesquels elle reste «très mobilisée». Toutefois, malgré toutes ces considérations faites sur les atouts préférentiels dont jouit actuellement la compagnie, un dossier pour le moins épineux reste à soulever. Il concerne la décision de Sénégal Airlines de «renégocier ses accords aériens avec plusieurs pays, dont le Maroc». Quel sera alors l'avenir de la ligne Casablanca/Dakar, si la compagnie sénégalaise décidait d'investir le marché marocain ? À cela, la RAM répond : «La réglementation en vigueur permet à chaque compagnie d'opérer 14 fréquences par semaine sur ce trafic, Sénégal Airlines n'avait jusque là pas fait le choix d'user de ce droit, et si aujourd'hui elle se décidait à la faire, elle serait la bienvenue». Pour l'heure, Sénégal Airlines n'a toujours rien révélé sur cette renégociation des accords, et la RAM continue d'assurer deux vols journaliers en partance de Casablanca et à destination de Dakar.