Sur 10.000 ha ciblés, plus de 2.500 ha, soit 25% de la superficie globale, ont été souscrits après le lancement, il y a 15 jours, de l'opération de souscription à l'eau dessalée pour les agriculteurs. Plus de 2.500 ha. Telle est la superficie souscrite actuellement au projet de dessalement de l'eau de mer initié dans la commune d'Inchaden (périmètre agricole de Chtouka-Aït Baha) par le ministère de l'Agriculture et des pêches maritimes. Cette superficie a été enregistrée selon la dernière situation arrêtée au cours de cette semaine après le lancement, il y a 15 jours, de l'opération de souscription à l'eau dessalée pour les agriculteurs en général et les producteurs-exportateurs de primeurs en particulier. «Sur 10.000 ha, plus de 2.500 ha ont été souscrits, soit 25% de la superficie globale ciblée par ledit projet», annonce Hro Abro, directeur de l'Office régional de mise en valeur agricole (ORMVA) Souss-Massa et de la Direction régionale de l'agriculture, lors d'un point de presse dédié à la présentation de l'état d'avancement du projet de dessalement d'eau de mer pour l'irrigation de la zone de Chtouka (qui représente 85% des exportateurs de primeurs). Dans le détail, cette souscription, appelée à augmenter au cours même de cette semaine, concerne plus de 50 agriculteurs. Il va sans dire que plus de 30% de cette souscription concerne des superficies qui varient entre 10 et 20 ha, suivies de parcelles agricoles qui oscillent entre 20 et 50 ha, soit 21% des superficies souscrites, tandis que les superficies de 5 à 10 ha représentent 16%. Le reste concerne respectivement des parcelles agricoles allant de 50 à 100 ha, des superficies de moins de 5 ha et certaines dépassant les 100 ha. Toutefois, l'objectif selon l'ORMVA Souss-Massa est d'atteindre 80% de la superficie ciblée (10.000 ha et 12.000 ha à termes) d'ici 2 ou 3 mois avant d'entamer les travaux de réalisation de la station mutualisée de l'eau de dessalement (eau potable et d'irrigation) qui devrait être lancée par le roi Mohammed VI. «Au cours même de cette semaine, on passera à la vitesse supérieure en termes de souscription puisque le projet a déjà été vulgarisé auprès de nos fonctionnaires. Nous avons aussi procédé, après le lancement de campagnes de sensibilisation, à l'ouverture, dans le cadre d'une approche de proximité, de bureaux au niveau des structures du ministère de l'Agriculture, des communes et des caïdats pour mieux cibler les agriculteurs», ajoute Abro. Le but est d'éviter le scénario d'El Oualidia (salinité des eaux) et de préserver la nappe de Chtouka, dont le déficit hydrique annuel est aujourd'hui passé à 90 millions de m3 contre 60 millions entre 2000 et 2014 et 25,4 entre 1972 et 2000. «En conformité avec le cahier des charges environnemental, les conduites d'amenée d'eau salée et celles de rejet en mer (saumure) seront branchées à 30 mètres au dessous du niveau de la mer», explique Noreddine Kessa, ingénieur en chef, chargé du projet, à l'ORMVA Souss-Massa. S'agissant du réseau de distribution qui reliera la station de dessalement située à 300 m de la côte, il totalisera 464 km de conduites enterrées (réseaux principal et secondaire). Pour ce qui est du tarif de l'eau, il sera appliqué par Aman El Baraka, filiale du groupe espagnol Abdengao (concessionnaire de l'unité de dessalement et producteur de l'eau d'irrigation) à hauteur de 5,4 DH TTC par m3 rendu à la borne (point de contrôle), soit 19.440 DH par an et par hectare souscrit. Toutefois, si le tarif de l'eau sera ajusté trimestriellement pour tenir compte de l'augmentation de l'énergie électrique (45 mégawatts installés au final), le coût pourra être stabilisé par l'alimentation en énergie solaire. Cependant, le tarif de l'eau dessalée est passé de 12 DH/m3 avant qu'il soit fixé à 5,4 DH pour les 1.500 exploitations visées. Cela dit, si le projet venait à ne pas voir le jour, cela serait synonyme d'une perte de 9 MMDH de valeur ajoutée créée par le secteur, de 3 MMDH d'investissement et d'un million d'emplois journaliers et réguliers. En attendant la souscription à l'eau dessalée par les agriculteurs, ces derniers doivent signer un contrat d'abonnement d'une durée fixe de six campagnes, avec la société Aman El Baraka. Les droits de raccordement et de souscription ont été fixés à 10.000 DH/ha non remboursables alors que l'agriculteur devrait s'engager à une souscription de 3.600 m3/ha et par campagne d'irrigation (du 1er septembre au 31 août). Le reste de l'eau d'irrigation sera compensée par les apports du barrage du Youssef Ben Tachfine et de l'eau prélevée dans la nappe.