Le feuilleton des festivals se poursuit dans la cité ocre. Après la 11e édition du FIFM, Marrakech se prépare à accueillir, du 9 au 11 décembre, la seconde édition du festival international «Digital Marrakech» : un rendez-vous incontournable dédié aux arts des médias numériques. Dirigé par Abdelaziz Taleb et Abdellatif Benfaidoul, deux cinéastes marocains dont les films ont été présentés dans plusieurs festivals internationaux (Mostra Venise, Rotterdam, Berlinale...), cet événement propose différentes activités en lien avec l'art numérique : projection de films et vidéos numériques, performances multimédias, installations interactives, 3D projection mapping mais également cinéma digital. Dialogue artistique, international et numérique Prévue au Riad El Fenn, cette grand-messe de l'art numérique est conçue de manière à «explorer les événements marocains, tout en révélant, à la fois, les richesses et la diversité de la culture du Maroc, via la projection de vidéos et de films numériques et la présentation d'images dynamiques», expliquent les concepteurs de ce festival. Autrement dit, cet événement offre aux artistes du monde entier un espace de rencontre et d'échange où l'on vient aussi «présenter ses pratiques et recherches technologiques». L'occasion également de partager ses performances et ses acquis dans le domaine des arts numériques, avec les artistes locaux, précise-t-on au niveau de l'organisation. D'ailleurs, nombre de créateurs étrangers participeront à ce rendez-vous marrakchi tels que Dirk Rauscher (Allemagne), Zineb Sedira (Algérie), Laila Hotait, Mariam Agha (Liban), Alae Younes (Jordanie), Jörg Brönnimann (Swisse), Oliver Laxe (Espagne), ou encore Alex Fischer & Ellis Bahl (USA) et Sebastian Diaz Morales (Argentine), pour ne citer qu'eux. À leurs côtés, Swel & Imad Noury, Ahmed Bouaani, Michelle Medina, Abdelaziz Taleb et Abdellatif Benfaidoul seront les dignes représentants de la créativité numérique nationale. Un tremplin digital Figurent aussi au menu la projection de films et documentaires, l'organisation d'ateliers ainsi que d'autres composantes interdisciplinaires. Il s'agit, en fait, d'un programme au demeurant très riche qui traduit, si besoin est, l'évolution croissante et le renouveau constant que connaît la création de l'image audiovisuelle au Maroc ces vingt dernières années. Il faut dire aussi que, comme le relèvent Taleb et Benfaidoul eux-mêmes, «le patrimoine poétique et musical incontournable du Maroc ainsi que ses conditions sociopolitiques ont permis à la création d'être un champ d'expérimentation et de réflexion, dans lequel la fascination de la technologie, cinéma numérique, vidéo et arts des médias sont mêlés à un sens du rythme, de la poésie et de l'usage du silence». Et d'ajouter que «les arts des médias numériques ont la capacité de nous parler directement ou avec métaphore des histoires et des réalités individuelles». C'est dire que «Marrakech Digital» est en phase de devenir une fenêtre interdisciplinaire à même de permettre de s'ouvrir sur toutes les évolutions réalisées dans le domaine des arts numériques.