Le groupe a réussi à faire dissiper les inquiétudes des analystes lors de l'acquisition de Barclays Egypt, compte tenu de la dépréciation de la livre égyptienne et d'actifs douteux détenus par la nouvelle filiale. Aujourd'hui, Attijariwafa bank affiche de solides performances grâce au redressement de l'activité bancaire et aux bonnes réalisations d'AWB Egypt... À quelques jours de la fin de l'année, les banques affichent globalement bonne mine. En effet, l'ensemble des établissements bancaires cotés avaient publié, à fin septembre, des revenus consolidés atteignant les 43,3 MMDH, en hausse de 5,3%. Les bénéfices, quant à eux, se sont inscrits en amélioration de 11% à 8,8 MMDH. Attijariwa bank n'est pas en reste. À l'issue du troisième trimestre 2017, la banque a affiché des indicateurs en nette progression, avec un résultat net part du groupe en hausse de 15,8% à 4,08 MMDH. Une croissance qui a été portée par les bonnes performances commerciales, opérationnelles et financières de l'ensemble des pôles d'activité. Suivant la même tendance, le produit net bancaire consolidé s'est renforcé de 10% à 16,2 MMDH. Cette évolution intègre une hausse de 9,4% à 9,5 MMDH de la marge d'intérêt, de 6,9% de la marge sur commissions à 3,5 MMDH et de 18,9% du résultat des activités de marché à 3,1 MMDH. La banque a ainsi profité du redressement de la demande de crédit, ce qui a permis de réduire l'impact de la baisse des taux d'intérêt domestiques. Les résultats trimestriels de la banque laissent apparaître une légère hausse de 1% des crédits à la clientèle consolidés à 274,4 MMDH. En parallèle, les dépôts consolidés gagnent 7,7% à 308,4 MMDH (+5,5% pour les dépôts agrégés). Le groupe a également enregistré une appréciation de 37,9% des actifs financiers à la juste valeur par résultat qui s'établissent à 69,6 MMDH. Les actifs financiers disponibles à la vente ont crû, quant à eux, de 10% à 39,3 MMDH. Ainsi, le coefficient d'exploitation s'est fixé à 44,9% contre 46% à fin septembre 2016. Dans ces conditions, le résultat brut d'exploitation s'est apprécié de 12,2% à 8,9 MMDH par rapport à la même période de 2016, tandis que le coût du risque baisse de 2,7% à 1,6 MMDH. Attijariwafa bank a également démontré qu'il disposait une assise financière plus solide à travers la hausse de 16,7% des fonds propres (49,4 MMDH). D'ailleurs, le groupe entend renforcer son assiette financière à travers l'émission d'un emprunt obligataire subordonné d'un montant de 1,25 MMDH. Une opération qui porte sur l'émission de 12.500 obligations subordonnées d'une valeur nominale de 100.000 DH, cotées à la Bourse de Casablanca et non cotées, et réparties en quatre tranches d'une maturité de 7 ans. La souscription a pris fin le 21 décembre dernier. Pour les analystes de la place, le titre Attijariwafa bank est à «accumuler» dans les portefeuilles pour les opportunités qu'elle présente. Le groupe a d'ailleurs réussi à dissiper les inquiétudes du marché après l'annonce de l'acquisition de Barclays Egypt. Au final, l'intégration d'AWB Egypt dans le périmètre de consolidation du groupe a contribué à hauteur de 111 MDH au RNPG à fin juin 2017, soit 2 mois seulement après l'acquisition. Il s'agit de son plus grand investissement à l'étranger. Il faut dire que pour son expansion, le groupe ne lésine pas sur les moyens. Attijariwafa bank aurait investi pratiquement 1 milliard de dollars au cours des sept dernières années dans le continent africain. Ranya Gnaba, analyste chez Alpha Mena Sur le marché actions marocain, Attijariwafa bank continue son rallye avec une performance de 20% depuis le début de l'année. Un parcours positif boosté par les bonnes réalisations des neuf premiers mois 2017 où le PNB a progressé de 10% et le bénéfice a avancé de 20,2% à 4,993 MMDH. Il est à préciser que l'année 2017 marque l'intégration de l'actif égyptien Attijariwafa bank Egypt (à périmètre constant, la croissance du résultat de la banque serait de 13,2%). Ceci a renforcé les fondamentaux de la banque avec un ROE qui gagne 50 points de base comparé à 2016 pour s'établir à 15%. Nous apprécions les réalisations de la banque qui arrive à rentabiliser une stratégie de croissance plutôt risquée (différents marchés et donc différents profils de risque). Ceci devrait pousser ATW à intensifier ses efforts de couverture, déjà modestes, correspondant à un taux de couverture de 72,4% fin 2016. La contribution de l'actif égyptien est positive, mais nous pensons que cet impact est biaisé par un effet de change favorable. Notre modèle est en cours d'actualisation tenant compte désormais de l'intégration de l'actif égyptien.