Le rapport final sur l'accès équitable des partis politiques aux médias audiovisuels pendant la période des élections législatives a enfin été rendu public, par la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), dans le cadre de sa mission de veille à la garantie du pluralisme politique au sein des médias audiovisuels. Examinant la période du 12 octobre au 24 novembre à minuit, ce rapport décortique l'accès des partis politiques légalement constitués à ces médias. En effet, la HACA a mis en place tout un dispositif humain et technique afin de mettre en oeuvre les normes édictées par la décision du CSCA (Conseil supérieur de la communication audiovisuelle) relatives à la garantie du pluralisme politique dans les médias audiovisuels pendant la période des élections. Côté résultats, le CSCA réaffirme que «tous les partis politiques ont eu, sans exception, accès aux médias audiovisuels marocains dans le cadre des programmes liés à l'actualité électorale». Dans le détail, le CSCA a constaté que l'expression politique liée à l'actualité électorale a constitué un volume global de l'ordre de 490 heures, à travers 1.840 programmes audiovisuels tous types confondus, dont 405 télévisuels et 1.435 radiophoniques. Le volume a été réalisé à hauteur de 24% par le pôle public (Al Oula, 2M, TV Tamazight et Médi1 TV), de 14% par les radios publiques et de 62% par les radios privées. Ce même volume a été occupé par les interventions des partis politiques concernés à hauteur de 45% pour les partis disposant d'un groupe parlementaire, de 31% pour les partis représentés au Parlement mais ne disposant pas d'un groupe parlementaire et de 24% pour les partis non représentés au Parlement. Toujours sur le plan quantitatif, le CSCA précise «ne pas avoir constaté des déséquilibres majeurs dans l'accès équitables des partis politiques à l'antenne». Cependant, une démarche visant à connaître les rasions des déséquilibres mineurs constatés sera entamée. En termes de contenu, les trois partis boycottant les élections ont bénéficié de plus de 4% du volume horaire lié à l'actualité électorale. Les femmes et les jeunes, eux, ont occupé respectivement 9,5% et 4%. Quant à l'usage linguistique des différentes formations politiques, il se répartit entre l'arabe (47%), l'arabe dialectal (33%), l'amazigh (12%) et le français (8%). Par ailleurs, le Conseil affirme que la grille de diffusion des émissions de la campagne électorale préétablie par voie réglementaire a été respectée par les opérateurs audiovisuels publics. Toutefois, il est à souligner que Médi1 TV, et contrairement aux autres chaînes publiques, ne s'est pas contentée de diffuser les capsules d'expression directe des partis ou de présenter les invités lors des journaux d'information. La chaîne tangéroise a en effet programmé des débats politiques permettant ainsi au citoyen d'avoir une idée plus précise sur le débat public contradictoire. Enfin, le CSCA note dans ce rapport que les élections législatives 2011 ont suscité l'intérêt des opérateurs audiovisuels, beaucoup plus que lors des échéances précédentes.