Malgré l'impact négatif de la chute des prix des matières premières, l'économie zambienne entend se relancer en 2017 grâce à une bonne tenue du secteur agricole. L'économie zambienne subit de plein fouet la chute des cours des matières premières. L'année dernière, la croissance a été peu dynamique. En effet, le PIB n'a progressé que de 2,8% en 2016. Cette année, les prévisions tablent sur une reprise à 3,5%, en faveur notamment du regain d'activité dans les secteurs liés à l'exploitation des ressources naturelles. Ainsi, la production minière (15% du PIB environ) pourrait augmenter à nouveau en 2017, après la sévère baisse enregistrée en 2016 suite à la décision de plusieurs compagnies de réduire leurs capacités compte tenu de la chute des cours du cuivre. La mine de Sentinel, dont l'exploitation a débuté en 2015, devrait en effet progressivement monter en puissance. L'activité du secteur industriel pourrait cependant demeurer contrainte par un approvisionnement insuffisant en électricité. La sécheresse qui a touché le pays en 2016 a fortement réduit la production d'énergie, provenant en quasi-totalité des installations hydroélectriques. Agriculture De meilleures conditions climatiques pourraient permettre d'améliorer la fourniture d'électricité en 2017, mais les capacités de production restent très insuffisantes pour couvrir les besoins des entreprises et des ménages. Globalement, le secteur agricole devrait bénéficier d'une météo plus favorable qu'en 2016 et le secteur des services (télécommunications, commerce, services financiers), pesant pour plus de la moitié dans le PIB, devrait contribuer positivement à la croissance économique. Le niveau élevé des taux d'intérêt (15,5 % à fin 2016) et le manque de dynamisme de la demande pèseront sur l'investissement. La consommation des ménages devrait souffrir des conséquences d'une politique budgétaire plus restrictive ainsi que de la hausse des prix. Budget L'inflation devrait être moins élevée en 2017 qu'en 2016, mais demeurer néanmoins nettement supérieure à la cible de la Banque centrale (7%). Les prix des biens alimentaires devraient rester élevés mais ne pas augmenter fortement, sous réserve d'une amélioration des conditions météorologiques après le passage d'El Niño. Par ailleurs, la stabilisation du cours du kwacha pourrait limiter le renchérissement des importations. En revanche, les prix de certains produits (notamment l'essence) devraient progresser en raison de la baisse des subventions. Le déficit public devrait commencer à se réduire en 2017 à la faveur d'un ralentissement de la hausse des dépenses. Après les généreuses augmentations de salaires (+29%) consenties avant les élections d'août 2016, le gouvernement devrait mieux maîtriser l'évolution des dépenses. Par ailleurs, certaines subventions devraient être réduites (notamment sur l'essence), en particulier si la Zambie conclut un accord avec le FMI: l'aide financière de l'institution sera en effet conditionnée par des mesures de discipline budgétaire. Parallèlement à cela, les revenus fiscaux devraient augmenter grâce à la reprise de l'activité du secteur minier (de l'ordre de 12% des revenus de l'Etat). En revanche, le service de la dette publique, dont le stock, libellé à 65% en devises, avait fortement augmenté suite à la dépréciation du kwacha en 2015, devrait peser sur le budget. En outre, les arriérés accumulés par l'Etat vis-à-vis d'entreprises nationales pourraient freiner l'amélioration des finances publiques. Fiche pays ZAMBIE Taille 16,2 millions de consommateurs Monnaie kwacha PIB/Hbt 1.351 dollars Croissance 3,5% (2017p.) Région économique SADC Note Coface D Doing business 2017 98e/189 Contestation politique Edgar Lungu, élu en janvier 2015 pour terminer le mandat présidentiel de Michael Sata, décédé en octobre 2014, a été réélu à la tête du pays en septembre 2016. La victoire du candidat du Front patriotique (PF), avec tout juste 50,3% des voix au premier tour, a été contestée par son principal opposant, H. Hichilema, candidat du Parti uni pour le développement national (UPND), qui avait obtenu 47,6% des suffrages. Les allégations de fraudes et l'arrestation début octobre du leader de l'UPND pour incitation à la violence ont écorné la réputation de démocratie installée de la Zambie. Les difficultés économiques exacerbent le mécontentement de la population, de plus en plus divisée face à la domination du PF. Des mouvements sociaux sporadiques ne peuvent être exclus, notamment dans un contexte de maîtrise des dépenses de l'Etat. Les performances de la Zambie en matière de gouvernance sont globalement meilleures que dans la majorité des pays de la zone et tendent à s'améliorer. Elles restent cependant faibles en matière de lutte contre la corruption (119e sur 209 pays) et d'efficacité du gouvernement (140e).