Le titre affiche une performance de 7,94% depuis le début d'année pour s'échanger actuellement à 2.855 DH. En outre, l'opérateur affiche des fondamentaux assez solides combinés à des indicateurs commerciaux orientés à la hausse. C'est, entre autres, grâce à ces éléments que la valeur obtient la faveur des professionnels du marché qui recommandent de l'«accumuler» dans les portefeuilles. Afriquia Gaz devrait profiter d'un effet prix positif du fait de l'augmentation des cours du pétrole à l'international, s'accorde à dire l'ensemble des analystes de la place. En effet, le pétrole a atteint cette année ses plus hauts niveaux (autour de 53 dollars/baril) depuis juillet 2015 pour le Brent et depuis février pour le WTI. Et pour cause, la stabilisation du nombre de puits actifs aux Etats-Unis conjuguée au strict respect de l'accord de Vienne par les pays membres de l'OPEP et la Russie. Autre bonne nouvelle, la hausse devrait perdurer durant les prochains mois. À ce sujet, la Banque mondiale prévoit la poursuite de la hausse des produits pétroliers en 2018. En moyenne, le baril de pétrole coûtera 56 dollars en 2018, sous l'effet de l'augmentation constante de la demande, des accords entre exportateurs sur une diminution des volumes de production et de la stabilisation de l'extraction d'huile de schiste aux Etats-Unis. Au niveau national, la filiale d'Akwa Group devrait, entre autres, bénéficier de la décompensation éventuelle des prix du gaz butane favorisant la répercussion de la volatilité des cours de GPL sur les prix de vente. L'année 2015 avait également été bénéfique pour Afriquia Gaz qui a profité de la libéralisation et de la décompensation complètes des prix des carburants, désormais régis par la loi de l'offre et de la demande. Pour certains spécialistes, la décompensation totale du butane devrait avoir un effet négatif limité en termes de volumes, mais positif sur les marges à long terme au vu de la position de leader d'Afriquia Gaz. Pour de nombreux analystes, Afriquia Gaz se positionne clairement comme une valeur de rendement. Son business model intégré et la stabilité de sa marge au niveau de son produit phare (gaz conditionné) sont autant de raisons qui lui confèrent ce statut très recherché par les investisseurs durant les cycles baissiers. De même, d'après certains professionnels du marché, le spécialiste de distribution de GPL arrive à tirer son épingle du jeu dans un contexte sectoriel particulier. Celui-ci a connu, ces dernières années, plusieurs rebonds avec notamment l'arrêt de la Samir, la libéralisation du secteur ainsi que la baisse du cours du baril à l'international. D'ailleurs, Afriquia Gaz continue à se distinguer sur le volet commercial, pour dépasser les 530.000 tonnes vendues au terme du premier semestre 2017, soit une poussée de 2,5%. Pour sa part, le résultat d'exploitation s'est apprécié de 16,5% pour atteindre 350,3 MDH au terme du premier semestre 2017 (contre 300 MDH au premier semestre 2016), grâce entre autres à l'optimisation du cycle d'exploitation. Il en résulte des bénéfices à fin juin 2017, en amélioration de 18,4%. Le résultat net s'affiche à 261,5 MDH pour le premier semestre 2017 contre 221 MDH un an plus tôt. La structure bilancielle de l'industrie se révélerait assez saine avec une capacité de génération de cash importante. Du côté de la Bourse, le titre figure parmi les valeurs les plus performantes de la place, affichant une performance de 7,94% depuis le début de l'année et de 22,27% depuis début 2016. Le rendement de dividende (DY) s'établit quant à lui à 3,8% (contre 4,5% l'année précédente). Côté perspectives, l'opérateur entend continuer à consolider ses positions tout en œuvrant pour que ses indicateurs de performance. L'industriel ambitionnait justement de se développer en Afrique de l'Ouest via la filiale du Groupe AKWA baptisée AKWA Africa, dans laquelle elle détient une participation de 17% acquise en 2014 pour 42,5 MDH. Une première opération réalisée en Mauritanie début 2015 aurait porté sur l'acquisition d'un acteur majeur dans ce pays dans l'hydrocarbure et le gaz butane. Salma Kharbachi Analyste chez AlphaMena Depuis sa création, Afriquia Gaz a réussi à s'imposer en tant que leader marocain de la distribution du GPL, le reste étant partagé principalement entre Total Maroc et Vivo (licence Shell). Cette position de leader est encore et toujours appréciée par le marché. Le caractère défensif que la firme a montré face à un contexte sectoriel en mutation ainsi que ses bonnes performances financières ont également boosté cette confiance boursière. Ainsi, malgré la pression exercée sur les marges d'Afriquia Gaz du fait de la concurrence, le léger repli de ses parts de marché dans l'emplissage et la distribution, la baisse des prix de reprises à l'échelle internationale et la suppression du système de subvention du butane, le distributeur ne cesse d'impressionner, avec un résultat net sur une courbe ascendante durant ces dernières années. Aux cours actuels, le titre se négocie à 8,88x VE/EBITDA vs. 10,1x pour son comparable AlphaMena Total Maroc. L'entreprise compte se diversifier en intégrant le créneau du gaz naturel liquéfié, un secteur porteur auquel l'entreprise se prépare en investissant dans des terminaux de stockage. Pour un montant de 3,8 MMDH, la firme a lancé un plan de développement pour la période 2014-2018 qui s'insère dans le cadre du renforcement de la sécurisation de l'approvisionnement du Maroc en hydrocarbures, et ce, en élargissant la capacité d'importation marocaine avec deux nouveaux points d'entrée pour le GPL. D'autre part, ces efforts d'investissement se sont consolidés par le programme de densification du réseau de stations-services avec l'ouverture de 100 nouvelles jusqu'à 2018.