La ville ocre a rendu un vibrant hommage au grand couturier, Yves Saint Laurent, en ce mois d'octobre. Avec un musée qui résume son art devenu universel, une projection en plein air de son dernier défilé et des festivités dans toute la ville, l'âme d'Yves Saint Laurent a rodé dans Marrakech, sa ville de cœur. L'émotion était palpable ce vendredi 13 lors de la visite du Musée Yves Saint Laurent à une semaine de son ouverture officielle. Plus qu'un musée mais un véritable centre culturel, la volonté de Pierre Bergé de rendre l'œuvre d'Yves Saint Laurent éternelle est désormais chose faite. «Lorsqu'Yves Saint Laurent découvrit Marrakech en 1966, ce fut un tel choc qu'il décida tout de suite d'y acheter une maison et d'y revenir régulièrement. Il est donc parfaitement naturel, cinquante ans après, d'y construire un musée consacré à son œuvre qui doit tant à ce pays», avait confié Pierre Bergé. Situé à proximité du Jardin Majorelle, acquis par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé en 1980, ce nouveau bâtiment d'une surface totale de près de 4.000 m2 est plus qu'un simple musée. Dédié au couturier et à son œuvre, il accueille une partie de la collection de la Fondation Pierre Bergé- Yves Saint Laurent. Il comprend un espace d'exposition permanente de 400 m2, présentant l'oeuvre d'Yves Saint Laurent dans une scénographie originale de Christophe Martin. Le musée accueille également une salle d'exposition temporaire - la première sera consacrée au peintre Jacques Majorelle, une bibliothèque de recherche rassemblant plus de 5.000 ouvrages, un auditorium de 150 places, une librairie et un café avec terrasse. La conception de ce projet a été confiée à Studio KO, cabinet d'architectes fondé par Olivier Marty et Karl Fournier. En façade, le bâtiment se présente comme un assemblage de cubes, habillés de dentelles de briques, motifs qui rappellent la trame d'un tissu. L'intérieur, telle une doublure de vêtement, est radicalement diffèrent : velouté, lisse et lumineux. Trois semaines après l'ouverture du Musée de Paris, celui de Marrakech met en avant l'amour que portait le grand couturier pour la ville ocre. Il avait d'ailleurs confié : «Bien qu'habitué à la lumière et aux couleurs de l'Afrique du Nord, c'est plus tard, lorsque je découvris le Maroc, que je compris que mon propre chromatisme était celui des zelliges, des zouacs, des djellabas et des caftans. Les audaces, qui sont depuis les miennes, je les dois à ce pays, à la violence des accords, à l'insolence des mélanges, à l'ardeur des inventions. Cette culture est devenue la mienne, mais je ne me suis pas contenté de l'importer, je l'ai annexée, transformée, adaptée». Le Musée Yves Saint Laurent de Marrakech ouvre ses portes au public le 19 octobre.