Ismail Ahmed, Fondateur et CEO de WorldRemit Séjournant à Casablanca dans le cadre de la signature d'un accord avec Wafacash, Ismail Ahmed, Fondateur et CEO de WorldRemit, nous a dévoilé quelques détails sur ce partenariat. Les Inspirations ECO : pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre positionnement à l'international ? Ismail Ahmed : Nous sommes le plus important opérateur privé de transfert d'argent en ligne dans le monde, nous assurons les transferts depuis 50 pays en direction de près de 150 pays. Chaque année, nous assurons des transferts d'environ 2,5 milliards de dollars, à raison de plus de 700.000 transactions par mois. Il faut cependant savoir que ce montant est encore très faible quand on regarde les 600 milliards de dollars envoyés par les expatriés et autres migrants dans le monde. Cela dit, nous progressons très rapidement et nous entendons prendre une part plus importante du marché mondial. Sur quoi porte le nouvel accord que vous comptez signer avec Wafacash ? Comme vous le savez, nous somme déjà en partenariat avec Wafacash depuis l'année dernière, partenariat à travers lequel nous avons officiellement lancé nos activités au Maroc. Depuis lors, nous avons enregistré une croissance satisfaisante et comptons, maintenant, étendre ce partenariat à d'autres marchés d'Afrique, dont le Cameroun, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. Ce nouvel accord nous permettra donc de renforcer notre partenariat. Est-ce seulement en termes de marchés couverts ? À ce stade, oui, mais nous prévoyons également augmenter le volume de transferts sous peu. Nous comptons atteindre 100 millions de dollars de transferts par an, en direction du royaume. Il faut rappeler que nous sommes présents sur d'autres pays africains et assurons déjà des transferts de plus de 100 millions de dollars dans au moins cinq pays, dont le Kenya, le Ghana, le Nigeria et le Zimbabwe. Nous espérons atteindre ce chiffre au Maroc bien que nous n'y soyons installés que récemment Pourquoi avoir choisi Wafacash comme partenaire ? Wafacash est la plus grande marque en matière de transfert d'argent au Maroc. Elle possède le réseau le plus vaste et est un partenaire sûr qui offre des services très appréciés par les expéditeurs et récipiendaires. Ce sont là nos critères clés Comment est-ce que ce partenariat sera concrètement mis en œuvre ? Nous disposons de licences de transfert dans les pays d'envoi et vous savez qu'un nombre important de Marocains résident à l'étranger, notamment en France, au Canada, aux USA, en Australie, en New Zealand et Singapour. Autant de marchés où nous sommes présents sur ces pays. Nous permettrons donc à ces résidents d'envoyer de l'argent à partir de ces pays vers le Maroc, argent que les destinataires pourront retirer par le biais de notre partenaire Wafacash. Que pensez-vous du marché du transfert d'argent en ligne au Maroc ? Il existe un énorme marché de transfert d'argent en ligne au Maroc. En plus du nombre important de Marocains résident à l'étranger, nous observons une forte tendance des Marocains à passer des transferts traditionnels basés sur l'espèce en transferts en ligne. Un passage réussi, je pense en grande partie grâce à une bonne promotion des transferts formels. Par ailleurs, l'activité dispose d'une grande réserve de croissance quand on sait que la majeur partie des transferts, provenant de l'étranger surtout de France, est faite par des réseaux informels. Quelle est votre stratégie pour faire face à la concurrence ? Vous savez, les opérateurs de transferts traditionnels basés sur l'espèce sont très coûteux et incommodes pour les expéditeurs et les destinataires, parce qu'ils doivent se rendre dans les agences. Non seulement nous pratiquons des prix aussi bas que ceux des réseaux informels, mais nous offrons également un service plus pratique pour les utilisateurs. Il faut savoir que la plupart de nos clients déclarent effectuer plus de trois transferts par mois maintenant que lorsqu'ils avaient recours aux transferts traditionnels Selon vous, dans quelle phase se trouve aujourd'hui l'activité au niveau mondial ? Au niveau mondial, les transferts en ligne sont en pleine croissance. Aujourd'hui 1 personne sur 7 y a recours et s'ils ne représentent pour l'heure que 10%, ils atteindront 60%, selon nos prévisions dans un avenir proche, et ce, en raison de l'accélération de la digitalisation et de la communication instantanée que connais le monde. En raison de cette tendance, des pays comme le Maroc reçoivent plus d'argent qu'ils n'auraient reçu avec les modes traditionnels. Je voudrais également souligner que la numérisation du transfert d'argent mobile, profite énormément aux économies africaines. J'en veux pour preuve l'exemple du Kenya qui, grâce à cette digitalisation accrue des transferts d'argent, a revu son PIB à la hausse de 25% en 2013. En effet, cette digitalisation permet de mieux mesurer l'activité économique. Par ailleurs, ces transactions permettent à de nombreux entrepreneurs africains d'avoir des opportunités de créer des plateformes et d'offrir une panoplie de services. Avez-vous rencontré des obstacles dans le lancement de votre activité au Maroc ? Je trouve que l'environnement au Maroc est particulièrement favorable, car le pays dispose de banques assez bien établies comme Wafacash. S'agissant de la réglementation, il faut souligner le secteur est partout dans le monde fortement réglementé en particulier pour les transferts internationaux.