L'affaire du marché relatif à l'exécution d'une étude sur «la relance du secteur du tourisme, notamment à travers son volet aérien», ainsi que stipulé dans la mise au point du ministère, ne cesse d'apporter son lot de nouveautés. Le site d'informations Maghreb Confidentiel fait état d'un mail transmis par Abdallah Benmansour, directeur du cabinet de Lamia Boutaleb, secrétaire d'Etat au tourisme, dans lequel il répond à la journaliste du site en confirmant qu'«il y a lieu de préciser que le travail avec le cabinet Southbridge (appartenant à son collègue du parti Hassan Belkhayat) ne fait que commencer. Il ne sera pas question de revoir la Vision 2020, mais plutôt d'une feuille de route pour relancer le tourisme au Maroc dans le cadre de cette vision». Seulement, le même jour (4 septembre 2017), le ministère publie une mise au point dans laquelle il balaie d'un revers de la main les allégations précitées, avançant que «les consultations en vue d'élaborer un plan de relance du secteur sont en cours et qu'aucun contrat n'a été signé avec un quelconque cabinet!». Par ailleurs, au-delà de ces tergiversations, il y a lieu de s'interroger sur la nécessité même de cette avalanche d'études au sein ce département. À cet égard, il faut rappeler qu'en 2012 déjà, le cabinet Benkirane avait hérité de deux études sur le tourisme, notamment sur l'aérien, réalisées par les cabinets Monitor et Roland Berger. Les sources proches du dossier, contactées par Les Inspirations ECO, affirment que le coût de ces deux études se situerait autour de 10 MDH. Le ministère du Tourisme, sous Lahcen Haddad, avait aussi diligenté une étude menée par le cabinet Boston Consulting Group (BCG), qui avait rendu son livrable début 2016. Pourquoi, alors, cette pluie d'études budgétivores pour relancer un secteur dont les solutions sont pourtant connues de tous ? Un expert en tourisme nous confie que le salut du tourisme passe par le dynamisme de l'aérien, et ce, à travers trois piliers. Premièrement, augmenter le nombre de vols hebdomadaires des marchés prometteurs, de 500 à 1.500 vols dispatchés sur les différentes destinations marocaines, et ce en multipliant les contrats avec les plus grands tour-opérateurs. Deuxièmement, développer les vols réguliers et low-cost, tout en préservant les équilibres de la compagnie nationale. Troisièmement, dynamiser le fonds régional, co-financé par l'ONMT et le gouvernement, afin de donner un coup de pouce au tourisme intérieur, dans les régions, et pourquoi pas revenir à la formule d'une compagnie régionale subventionnée. C'est dire que cette affaire n'aurait pas dû voir le jour; il fallait commencer par se retrousser les manches et non se lancer dans des études, sachant qu'il y en a déjà dans les tiroirs !