CMT prévoit la construction d'une nouvelle infrastructure minière sur le site de Tighza qui démarrera cette année, avec pour objectif une hausse de la production et une meilleure maîtrise des coûts. Un projet ambitieux de 34 millions d'euros, financé à hauteur de 82% par la BERD (28 millions d'euros ou 1,2 fois l'EBITDA de la compagnie). Les six millions restants seront financés par CMT. Le prêt est étalé sur une durée de 7 ans, avec 2 ans de grâce, et le remboursement se fera semestriellement à partir de la 3e année. Ce projet devrait ainsi permettre à CMT d'augmenter progressivement sa production de 25% durant les premières années d'exploitation. Les retombées du projet Tighza sur les réalisations de CMT ne se feront ressentir qu'à compter de l'exercice 2019. En parallèle, le prêt de la BERD permettra aussi de financer des investissements de maintenance ainsi que des investissements en efficacité énergétique et d'optimisation de la gestion de l'eau. De plus, le partenariat entre les deux parties ne se limite pas au financement. Il se traduira par un passage de la CMT à la comptabilité en normes IFRS en 2 temps, avec une réconciliation jusqu'à 2018 et un passage complet au-delà. Un coup de pouce qui arrive à point nommé pour la minière qui a réalisé en 2016 un résultat net de 162,19 MDH, en recul de 15,41% par rapport à une année auparavant. Le chiffre d'affaires de la compagnie marque lui aussi une baisse limitée à 4,59% pour s'établir à 424,09 MDH, grâce à l'augmentation des cours des métaux durant la seconde moitié de l'année. De même, le résultat d'exploitation en recul de 13,70% se situe à 185,99 MDH, en raison de la baisse du CA et des niveaux de couverture de cours des métaux plus bas que l'année 2015. Pour améliorer sa productivité, le groupe consacre 10 à 15% de ses revenus (soit 20 à 30% de l'EBITDA) aux investissements. Historiquement, les investissements opérationnels en infrastructures et en équipements miniers ont nettement augmenté en 2010. Ils passent de 28,5 MDH à 37,7 MDH en 2015. Les dépenses liées à la recherche & développement ont progressée de 10,2 MDH à 19,7 MDH, avec un pic de 41,6 MDH enregistré en 2013. Pour le groupe, l'effort continu d'investissement en R&D s'est traduit par la découverte de nouvelles réserves et ressources, augmentant ainsi la durée de vie estimée de ces dernières qui a atteint 16,6 ans (en 2015). Recommandée à l'achat, la valeur semble toujours avoir les faveurs des analystes. Certes, dans la perspective de maintien des cours des métaux à leurs niveaux actuels, CMT projette d'améliorer ses résultats en 2017. Pour Attijari Intermediation, à partir de cette année, les réalisations de CMT devraient s'inscrire en nette progression. Selon les estimations de la filiale d'Attijariwafa bank, le RN semestriel s'établirait à 110 MDH, en progression de 72% par rapport au S1-16. Sur une base annuelle, les bénéfices de l'opérateur devraient progresser de 44% pour atteindre les 238 MDH en 2017. Du côté d'Upline, le chiffre d'affaires devrait enregistrer une croissance annuelle d'une moyenne de 4,4% à horizon 2026. Le résultat net social présenterait, quant à lui, un TCAM de 5,9% sur la même période. Plusieurs leviers ont été mis en avant. Il y a, entre autres, les fondamentaux solides du plomb et du zinc, qui représentent plus de 70% des revenus de l'opérateur. Les prix des métaux industriels échangés ont globalement connu une nouvelle semaine de hausse, bien que limitée, sous l'effet de la bonne tenue de la Chine -plus grande consommatrice de métaux au monde- et de la sensible faiblesse du dollar. Et une économie chinoise robuste tend généralement à faire monter les cours des métaux de base. Quant à la baisse du billet vert, cela rend les achats de matières premières libellées en dollar moins onéreux et donc plus attractifs pour les investisseurs munis d'autres devises. Pour les analystes, la société devrait faire un effort, durant les prochains exercices, par rapport à sa politique de distribution. Le coût financier lié à la dette contractée auprès de la BERD ne devrait pas avoir un impact significatif sur la capacité de distribution de la société sur les prochaines années. Aussi, tenant compte de la nouvelle capacité bénéficiaire de la CMT, l'actionnaire de référence serait en mesure de relever sensiblement son niveau de distribution des dividendes. Ainsi, Attijari Intermediation anticipe un DPA moyen supérieur à 80 DH durant la période 2017-2019. Il faut dire que les rendements proposés par CMT ont été très peu attractifs cette année. La minière a distribué un dividende par action de 48 DH, soit le niveau le plus faible depuis son introduction en Bourse en 2008 (l'année dernière, le dividende était à 135 DH). Fatma Charfi, Analyste chez Alpha Mena En dépit du contexte difficile, la CMT affiche une hausse de 17% depuis le début de l'année 2017, surperformant aussi le MASI de 11,9%. En termes de valorisation, CMT est considérée moins chère sur le marché avec un potentiel fondamental de 24% selon notre modèle. Le titre se traite à 13,6x P/R 2017e et un VE/EBITDA 2017e de 7,19x, alors que ses pairs se traitent à un P/E 2017e de 22,1x et un VE/EBITDA 2017e de 10,8x. En revanche, notre valorisation a été boostée par la DCF en tenant compte du renforcement du dollar par rapport au dirham. Nous attendons une croissance des revenus durant 2017-2019 soutenue par un contexte de prix favorable (une hausse du cours d'argent, du zinc et du plomb de respectivement 3,57%, 10,09% et 14,95%).