En 2017, la croissance de l'économie kenyane devrait se maintenir à un niveau assez élevé (6,1%) après la bonne dynamique enregistrée en 2016. Au Kenya, la croissance a gagné en dynamisme en 2016 sous l'effet de conditions climatiques favorables, de la reprise du tourisme (baisse de l'insécurité) ainsi que d'un pétrole bon marché, en plus de la progression de l'investissement public. Le PIB s'est accru à 6%. En 2017, le même rythme devrait être maintenu avec la poursuite de la modernisation des infrastructures (transports et énergie) ; l'approfondissement de l'intégration régionale et l'amélioration de l'environnement des affaires (le Kenya figure depuis deux ans parmi les dix économies qui ont le plus progressé dans ce domaine selon la Banque mondiale). Volatilité La détérioration des conditions de financement extérieures et domestiques, de nature à freiner l'essor de l'investissement privé et public, a toutefois conduit les autorités à revoir à la baisse les perspectives macro-économiques de leur programme (celui-ci bénéficie de l'appui du FMI dans le cadre de deux nouvelles facilités de crédit conclues en mars 2016 toujours à titre préventif). En outre, si le choc ressenti en 2015 (baisse des flux de capitaux et importante attaque terroriste) a laissé place à une situation plus florissante, des aléas baissiers continuent à peser sur le scénario de croissance tels qu'une nouvelle phase de volatilité des marchés, de nouveaux défis sécuritaires, la dépendance aux conditions climatiques et certaines vulnérabilités du secteur bancaire. Ce dernier a connu en fin 2015 une crise temporaire de liquidité. Par ailleurs, la fixation en septembre 2016 d'un taux d'intérêt maximum sur les crédits pèse sur les petites banques. Déficits jumeaux Bien qu'en légère baisse par rapport au PIB, le déficit courant reste élevé du fait notamment du gonflement des importations de biens d'équipement lié à la mise en œuvre des grands projets d'infrastructures (notamment la construction d'une nouvelle ligne de chemin de fer) et à l'exploration pétrolière (l'exploitation des gisements ne devrait démarrer que dans plusieurs années du fait notamment de l'absence d'oléoduc). Les exportations devraient continuer d'augmenter en 2017 en raison de la hausse des ventes de thé, dont le pays est le 3e producteur et 1er exportateur mondial, et de produits horticoles (2e poste d'exportation) ainsi que de l'augmentation des remises de fonds des travailleurs expatriés. En revanche, la facture pétrolière repartirait légèrement à la hausse. Les investissements dans les infrastructures et la hausse des dépenses de sécurité expliquent en grande partie le niveau élevé des déficits budgétaires. Ceux-ci ont toutefois tendance à se réduire du fait de l'amélioration de la conjoncture, de la création de nouvelles taxes et de la baisse de certaines dépenses. Dette publique Le programme gouvernemental prévoit une réduction du déficit de trois points de pourcentage du PIB entre 2016 et 2018 grâce, principalement, à l'achèvement de la première phase du projet de nouvelle ligne de chemin de fer et dans une moindre mesure à un élargissement de l'assiette fiscale, une meilleure perception de l'impôt et une réduction des dépenses courantes au bénéfice des dépenses de développement. Les autorités devront résister d'ici là aux pressions sur les dépenses à l'approche des élections d'août 2017. La dette publique a sensiblement progressé en 2014-2015 sous l'effet d'une émission obligataire souveraine, d'un tirage sur une ligne de crédit octroyée par la Chine et de l'obtention d'un prêt syndiqué mais le pays continue de présenter un faible risque de surendettement. Fiche pays Kenya Taille 44,2 millions de consommateurs Monnaie shilling PIB/Hbt 1 434 dollars Croissance 6,1% (2017p.) Région économique EAC Note Coface A4 Doing business 2017 92e/189 2017, année électorale Le président Kenyatta pourrait se représenter en août 2017 pour un second mandat de cinq ans, avec comme colistier le vice-président Ruto. Tous deux ont vu les charges qui pesaient sur eux, s'agissant des violences inter-ethniques qui avaient été commises à la suite de l'élection présidentielle de décembre 2007, abandonnées par la Cour pénale internationale. Ils ont fusionné leurs formations politiques en septembre 2016 afin de présenter un front uni lors des élections législatives qui se tiendront également en août. La montée en puissance de la campagne et un résultat serré à ces scrutins pourraient favoriser l'agitation bien qu'un accord ait été trouvé entre tous les partis sur une nouvelle loi électorale et la désignation d'une nouvelle commission électorale. La situation sécuritaire intérieure s'est améliorée après les attaques meurtrières perpétrées par les Shebab de Somalie dans le pays en septembre 2013 et en avril 2015. Un contingent kényan qui fait partie de la force de l'Union africaine en Somalie reste engagé dans ce pays.