L'opérateur historique affiche des performances honorables malgré une conjoncture difficile. Détails. La libéralisation de la téléphonie sur IP en novembre 2016 continue d'avoir un impact négatif sur les performances de l'opérateur historique. Au terme du premier semestre de l'année en cours, Maroc Telecom enregistre un repli de son chiffre d'affaires consolidé de 2,8%. Une baisse que l'opérateur télécom attribue essentiellement à cette libéralisation, mais aussi à la baisse des tarifs de terminaison d'appels au Maroc et dans les filiales subsahariennes. Les revenus de Maroc Telecom se fixent par conséquent à 17,09 MMDH. Toutefois, l'opérateur tient à préciser que parallèlement à cette baisse, les revenus des services sortants sont en augmentation de 2,1% grâce à la croissance des parcs et à la hausse des usages, notamment de la data. Le plan de départ toujours en marche Dans ce sillage, le résultat opérationnel avant amortissements s'inscrit en stagnation à 8,52 MMDH, «grâce à d'importants efforts dans la maîtrise et l'optimisation des coûts et à l'impact favorable des baisses de tarifs de terminaison d'appel mobile dans les filiales africaines», explique le management de Maroc Telecom dans un communiqué. Il faut d'ailleurs rappeler que l'opérateur a finalisé, au cours de ce premier semestre, son plan de départs volontaires au Maroc et a procédé à la réduction des effectifs à l'international. Au total, 1.068 salariés ont profité de ce plan pour lequel une enveloppe de 620 MDH a été débloquée, dont 235 MDH en 2017. Le montant total des décaissements liés à ces plans de départ a atteint 580 MDH au premier semestre de l'année en cours; le reliquat devrait intervenir au cours du troisième trimestre de 2017. L'opérateur a également procédé au paiement de 410 MDH au titre de la deuxième tranche de la licence globale obtenue en Côte d'Ivoire en mars 2016 pour un montant de 1,6 MMDH, ainsi qu'au décaissement de 28 MDH au titre de la seconde tranche de la licence 3G au Togo. Avec une croissance de 1,9% de la charge d'amortissement résultant de l'important effort d'investissement réalisé au Maroc et à l'international, le résultat d'exploitation ressort à 5,28 MMDH, en léger repli de 0,4%. Un effort d'investissement qui a tout de même reculé de 20% au premier semestre de l'année en cours, se fixant à 3,02 MMDH au lieu de 3,77 MMDH une année plus tôt. Un résultat ajusté en hausse In fine, le résultat net ajusté part du groupe ressort en hausse de 5,7% à 2,92 MMDH. Il y a lieu de souligner que ce résultat net ajusté part du groupe n'est pas un résultat strictement comptable. Selon Maroc Telecom, ce chiffre constitue une information complémentaire illustrant mieux les performances du groupe en excluant les éléments exceptionnels. Le résultat net part du groupe, au terme du premier semestre de 2017, s'élève, en effet, à 2,76 MMDH au lieu de 2,91 MMDH une année auparavant. Le résultat de 2017 a été corrigé des charges de restructuration qui s'élèvent à 161 MDH, tandis que celui de 2016 a été corrigé du niveau des cessions immobilières de l'ordre de 152 MDH. L'amélioration du résultat net ajusté part du groupe découle de la forte progression du résultat net des activités à l'international, notamment au succès de la restructuration des nouvelles filiales Moov qui dégagent maintenant, au global, un résultat net positif. Sur le plan des perspectives, notamment en ce qui concerne le second semestre, le management de l'opérateur s'attend à une légère baisse du chiffre d'affaires due aux nouvelles mesures de régulation (voir encadré ici-bas). Le management s'attend aussi à un résultat d'exploitation stable et à un capex (investissement) d'environ 23% du chiffre d'affaires, hors fréquences et licences. L'asymétrie tarifaire rétablie En 2010, l'ANRT (Agence nationale de régulation des télécommunications) a introduit une asymétrie tarifaire entre les deux opérateurs mobiles considérés comme «puissants». Il s'agit en l'occurrence d'une différence tarifaire entre opérateurs pour le même service. Après un arrêt de plusieurs années, l'ANRT a rétabli cette asymétrie fixée à 20% depuis le 1er mars dernier. La conséquence de cette mesure est que l'opérateur historique touche, pour les appels entrants en provenance de ses concurrents, 20% de moins que ce qu'eux touchent pour les appels entrants en sa provenance.