Pour sa 23e participation consécutive au plus grand salon de la sous-traitance industrielle, MIDEST 2011, qui s'est déroulé cette année du 15 au 18 novembre à Paris, le Maroc a fait une belle prestation. Un choix stratégique payant pour un secteur qui, en dépit d'un dynamisme certain, est à la recherche de nouvelle niches de développement. C'est d'ailleurs cette quête de nouveaux débouchés qui justifie la participation du Maroc à cet évènement d'envergure mondiale réunissant chaque année plus de 1.750 exposants provenant de plus de 50 pays et représentant tous les métiers de la sous-traitance industrielle. «MIDEST est la meilleure offre mondiale de sous-traitance sur un seul salon et, malgré la crise, il est important d'y participer afin de dynamiser notre secteur», explique à ce titre Abdelhamid Souiri, président de la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (FIMME). Pour l'entrepreneur, le salon se positionne comme une véritable plateforme permettant «une bonne publicité des entreprises et la possibilité de rencontrer de nouveaux donneurs d'ordres, les diversifier et avoir une vision sur les nouvelles technologies industrielles». L'objectif, pour la partie marocaine, était donc de générer du chiffre d'affaires et des contacts à travers notamment une vaste campagne de communication destinée à «développer et renforcer le portefeuille clients et prospects des entreprises participantes et aussi de conforter et d'élargir notre position sur un marché d'envergure internationale», ajoute Ali Alaoui, en charge du développement à la FIMME. La mission qui a été conjointement organisée par la FIMME, la Bourse nationale de sous-traitance et de partenariat du Maroc (BNSTP) et Maroc Export, a été, de tout point de vue, enrichissante au vu de l'intérêt suscité par le potentiel marocain dans le domaine. Cela surtout que cette année, c'est la dynamique de développement des énergies renouvelables, une niche très porteuse pour le secteur, qui a été mise en avant. Dans ce cadre, une conférence s'est tenue en marge du salon sur «le potentiel marocain dans le secteur des énergies renouvelables», au cours de laquelle le président du directoire de l'Agence marocaine de l'énergie solaire (MASEN), Mustapha Bakkoury, et le secrétaire général du ministère de l'Environnement ont exposé la stratégie sectorielle et les perspectives d'avenir. Cap sur les énergies renouvelables Avec une croissance qui varie entre 5 et 9% sur la dernière décennie, le secteur connaît une réelle dynamique qui a connu un nouveau déclic avec la mise en œuvre de la stratégie nationale en matière d'énergies renouvelables. «Le contexte est extrêmement porteur pour les différents intervenants de notre secteur», précise Souiri et ce «grâce aux objectifs ambitieux fixés par la stratégie nationale en matière d'énergie, qui consistent à diversifier les sources d'énergie et à produire 42% de l'énergie consommée à partir des sources renouvelables en 2020». Des perspectives qui inaugurent de nouvelles opportunités de développement et sur lesquelles les opérateurs du secteur comptent pour renforcer la dynamique industrielle du pays. Une série d'initiatives ont été lancées dans ce cadre, notamment le renforcement de la compétitivité du secteur. C'est ainsi que dans la perspective d'accroître sa visibilité auprès des principaux donneurs d'ordres nationaux, la FIMME a mené, récemment, une étude sur l'identification et la valorisation des métiers. L'étude est venue compléter celle effectuée en amont sur le développement de l'offre marocaine exportable. Des leviers de croissance qui, avec les différentes conventions signées lors des assises de l'énergie, permettront aux entreprises du secteur de renforcer leur positionnement et ainsi d'améliorer leur productivité. Abdelhamid Souiri, Président de la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (FIMME). «Le secteur des IMME se porte bien» Les Echos quotidien : Quelles appréciations faites-vous de la participation du Maroc à la 23e édition du salon MIDEST qui vient de se dérouler à Paris ? Abdelhamid Souiri : Le produit et la destination «Maroc» intéressent de plus en plus d'industriels, eu égard aux nombreux projets réalisés, en cours de réalisation ou prévus à court et moyen termes. Ce regain d'intérêt concerne aussi bien les porteurs de projets que les donneurs d'ordres et les sous-traitants. En témoigne l'énorme succès que connaissent les conférences que nous organisons à chaque édition, pour promouvoir le potentiel national dans ce domaine. Les perspectives de développement constant du pays nous acculent par ailleurs à observer une veille industrielle permanente et à procéder à un benchmark régulier. Comment se porte de le secteur au Maroc ainsi qu'au niveau international, marqué par la crise internationale et la concurrence, et quelles sont les principales difficultés ? Le secteur des IMME se porte bien, puisqu'il connaît une croissance annuelle moyenne soutenue depuis une dizaine d'années et qui tourne autour de 5 à 9%. Le développement de nos exportations relate de manière explicite la bonne santé du secteur à l'international également, puisque leur évolution a été tangible durant la dernière décennie. La tendance semble s'être confirmée en 2011 également, et tout porte à croire qu'elle se poursuivra lors des prochaines années. Quelles sont les perspectives et les niches pour le développement industriel du secteur ? Il s'agit principalement du développement des activités des sous-traitants marocains. C'est pourquoi nous devons insister et intensifier les initiatives visant à renforcer notre compétitivité. Cela passe par une veille technologique pour les grands projets au Maroc, particulièrement au niveau du secteur de l'aéronautique, de l'automobile, des énergies renouvelables ou de la construction métallique.