Les autorités de Mélilia veulent intensifier les contrôles aux frontières pour freiner l'arrivée des femmes enceintes marocaines et n'autoriser l'accès qu'aux cas graves. Le gouvernement de Mélilia a lancé l'opération zéro accouchement de bébés marocains à l'enclave. Le président du gouvernement local, Juan Imbroda a affirmé qu'il est urgent de réorganiser l'accès aux soins sanitaires prodigués par l'hôpital de l'enclave, au vu du débordement que connaît ce service. Imbroda a déclaré que les contrôles seront intensifiés et seuls les cas compliqués et urgents, provenant du Maroc vont être admis, barrant de la sorte la route aux femmes enceintes qui se déplacent au préside pour donner naissance à leurs progénitures. La haute autorité de l'enclave a souligné que «les accouchements des Marocaines peuvent être effectués à Nador ou Oujda, où il y a des hôpitaux magnifiques, au lieu de traverser la frontière pour leur donner naissance dans le centre de Mélilia», a souligné Imbroda. Les services sanitaires de la ville se plaignent du fait que les installations médicales ont été pensées pour couvrir la demande d'une population de 86.000 habitants de Mélilia, «alors qu'une partie des voisins marocains recourent à nos services, ce qui ne permet pas d'offrir un service de qualité à la population de Mélilia», a dénoncé le directeur de l'Institut national de gestion sanitaire à Mélilia. Selon ce département, le tiers des lits est occupé par des étrangers non réguliers, en l'occurrence les habitants des villes limitrophes à Mélilia. Toutefois, ces accusations attribuant le dysfonctionnement du système sanitaire de l'enclave aux patients marocains, peuvent être un prétexte pour justifier certains cas de négligence médicale, attribués à la direction de l'hôpital et portés devant la justice espagnole. «Nous devons porter notre aide à celui qui ne peut avoir accès à une assistance médicale dans son pays, mais cela ne peut se faire au détriment de notre système d'assistance», a souligné le directeur d'Ingesa. En effet, la législation espagnole garantie l'accès au service des urgences à toute personne qui y accède, et ceci en dépit de sa situation irrégulière. En 2016, l'hôpital régional de Mélilia a prodigué ses services à 1.772 parturientes marocains non résidentes à Mélilia et sans couverture sociale. Ce chiffre correspond à 60,8% du total des accouchements enregistrés dans ce centre hospitalier. Les autorités de l'enclave parlent d'un réseau mafieux qui monnaye ce service, alors que l'admission dans l'hôpital est gratuite. Le ministère de la Santé espagnol a estimé que chaque accouchement d'un bébé marocain coûte au contribuable espagnol la somme de 3.000 euros en moyenne. Une somme que les services espagnols ne peuvent jamais récupérer vu que les patientes abandonnent la ville juste après l'hospitalisation. Une ex-sénatrice du PP avait proposé de retirer le passeport aux parturientes marocaines qui viennent accoucher pour les obliger à s'acquitter des frais hospitaliers. Une mesure qualifiée de xénophobe et raciste par les socialistes espagnols.