À Melilia, les agents de police luttant contre l'immigration clandestine mènent une enquête pour déterminer si une mafia est derrière la hausse des parturientes marocaines admises à l'hôpital de l'enclave. La ville de Melilia déclare la guerre aux accouchements des Marocaines dans l'hôpital de la ville. Selon le préfet de la ville, Abdelmalek El Barkani, une «mafia» pourrait être derrière la recrudescence du nombre des parturientes marocaines admises au centre hospitalier de l'enclave. Selon les derniers chiffres publiés par ce centre hospitalier, plus de 60% des accouchements recensés dans cet établissement hospitalier ont été réalisés au profit de patientes d'origine marocaine, non inscrites au régime de sécurité sociale espagnol (SS). Concrètement, sur les 3.001 parturientes enregistrées en 2015 à Mélilia, 1.825 sont marocaines, ce qui équivaut à 60,81% des bénéficiaires de cet acte médical. Durant ce même exercice, 35% des patients hospitalisés sont des citoyens du royaume, non bénéficiaires de la couverture médicale espagnole. Quant au service des urgences, ce dernier a prodigué des soins à 10.507 Marocains, ce qui correspond à 17,09% du total des patients ayant eu accès à ce service. Mais c'est le pourcentage des accouchements, surtout ceux effectués par césarienne, qui préoccupe l'enclave vu la cherté de cette intervention médicale, qui coûte environ 3.000 euros. De fait, les admises délivrent des adresses situées au Maroc, ce qui compliquent le recouvrement des factures émises. Cette hausse a commencé à faire ressentir à partir de 2013, et le trend haussier s'est maintenu durant les derniers exercices. À fin octobre 2016, le numéro des accouchements recensés dans cet hôpital étaient de 2.600, répartis entre les résidentes de l'enclave et les voisines marocaines. Il est prévu qu'un nouveau record sera battu cette année puisqu'il est attendu qu'environ 3.120 femmes donnent naissance dans ce centre hospitalier. Pour accéder à l'hôpital, les parturientes originaires du royaume se dirigent vers le service des urgences où les médecins sont obligés, par la loi, de leur prêter assistance. Certaines accèdent à l'enclave en ambulance depuis le Maroc pour garantir leur entrée vu qu'il est interdit d'interdire le passage d'une ambulance transportant un patient en quête d'assistance médicale. Mais cette pratique sera désormais réglementée, à en croire les autorités de la ville. Un protocole sera mis en place par les agents de police et les médecins de l'hôpital pour «détecter les cas frauduleux et mettre fin aux abus», souligne le préfet du préside. Toutefois, certaines ONG locales dénoncent l'alarmisme des autorités et estiment que ce chiffre correspond aux travailleuses marocaines qui traversent quotidiennement la frontière pour s'y affairer dans des petits boulots, sans être inscrites au régime de sécurité sociale. L'année dernière, l'Etat espagnol avait réclamé une facture salée au Maroc, correspondant aux prestations médicales non payées par les patients marocains dans les établissements hospitaliers du voisin ibérique.