Plusieurs recommandations ont été émises par les parlementaires africains lors des travaux de la 25e session de l'APF, tenue du 22 au 24 mai, au Maroc. La lutte contre le terrorisme et le respect des résultats des urnes sont les priorités des membres de l'espace francophone du continent. À l'invitation de la section marocaine de l'Assemblée parlementaire de la francophonie (APF), la 25e Assemblée régionale Afrique de l'APF s'est tenue à Rabat du 22 au 24 mai et a vu la participation de 19 délégations africaines. Durant son allocution prononcée à l'occasion de l'ouverture de cette session, le président de la Chambre des représentants Lahbib El Malki a indiqué qu'«une nouvelle Afrique était en train d'émerger et que les parlements doivent se trouver au cœur de cette émergence et de cette renaissance africaine. Ils ont le devoir de stimuler et de soutenir les réformes nécessaires à l'édification des institutions», a insisté El Malki. L'étape actuelle est donc bien celle où «les parlements doivent mobiliser, acquérir plus de crédibilité auprès de l'opinion publique et jouer pleinement leur rôle dans la cohésion sociale par le développement solidaire». Plusieurs points étaient inscrits à l'ordre du jour de cette session, notamment le rapport d'activités de la région, la situation politique et sécuritaire en Afrique francophone ainsi que «la stabilité et la bonne gouvernance pour un développement durable et harmonieux en Afrique francophone». Il a été aussi question de mener les préparatifs pour la 43e session de l'APF avec le renouvellement des représentants africains au sein du bureau. Lors du débat, les conclusions des pays membres ont tourné autour d'une situation qui est caractérisée par deux faits majeurs ayant focalisé l'attention de l'Afrique francophone en particulier, que sont les questions relatives au terrorisme et aux processus électoraux. Les recommandations émises à propos de l'épineuse question du terrorisme incitent les Etats membres de l'espace francophone africain à «soutenir la création d'une force multinationale pour lutter contre le terrorisme et l'insécurité grandissante dans la zone telle que proposée par les chefs d'Etats des 5 pays du Sahel dit G5», sans oublier «d'attirer l'attention de la francophonie et de l'APF sur le rôle controversé des missions de maintien de la paix en Afrique francophone». Au sujet des processus électoraux, 4 recommandations ont été formulées dont les plus importantes renvoient à ce que «les sanctions contre les institutions étatiques aient un effet dommageable sur les populations» ainsi que «d'exhorter les pays d'Afrique francophone à poursuivre leurs efforts en vue d'établir des régimes démocratiques et l'Etat de droit, conformément aux valeurs et idéaux de la francophonie». Les préparatifs de la 43e session de l'APF Après avoir recueilli l'avis des pays membres concernant les questions d'actualité, les perspectives d'avenir ont été au cœur de la 2e moitié de cette session. «La 43e session de l'APF et la 8e édition du Parlement francophone des jeunes se tiendront bel et bien au Luxembourg du 6 au 11 juillet 2017 de même que le thème du débat général sera : «Diversité linguistique, diversité culturelle, identité(s)», comme l'indique le compte rendu des travaux. À propos du renouvellement du Bureau de l'APF et avant de décréter le huis-clos pour traiter de cette question, le président de l'APF a rappelé aux participants certaines dispositions du règlement intérieur de l'assemblée en rapport avec ce renouvellement du bureau. «Il ressort de ce huis-clos que l'Afrique va briguer le poste de premier vice-président de l'APF avec la candidature de la Côte d'Ivoire ainsi que deux postes de vice-présidents qui reviendront respectivement au Maroc et à Madagascar», souligne-t-on auprès de l'association. Quant aux autres postes au bureau et dans les commissions, «il a été convenu de poursuivre les consultations avant la présentation des résultats à la 43e session de juillet au Luxembourg», ajoute la même source. Recommandations Encourager l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité au sujet de la création d'une force multinationale pour lutter contre le terrorisme. Maintenir la vigilance pour éviter une remise en cause des avancées démocratiques dans les pays où le climat sécuritaire post-électoral demeure encore fragile. L'engagement à conduire une mission de haut niveau composée des parlementaires de toutes les régions de l'APF à Bujumbura dans les prochaines semaines. La prise en compte des aspects microéconomiques des économies africaines L'évolution de l'entreprenariat privé et surtout des entreprises privées à caractère familial qui fait défaut en Afrique. La nécessité pour l'Afrique de financer l'entrepreneuriat avec le capital travail à former et le capital financier à mobiliser parce qu'il est rare et généralement étranger. La nécessité de rétablir la confiance entre les populations et les dirigeants en respectant les exigences d'équité, de lisibilité, de vision, d'innovation et de professionnalisme. Les conditions de rupture de stabilité et de bonne gouvernance sont entre autres la guerre civile, le non respect de l'ordre constitutionnel, le refus de reconnaître le verdict des urnes.