L'anniversaire des 70 ans du Festival de Cannes coïncide avec le retour en force de l'actrice australo-américaine Nicole Kidman. Avec 4 films au programme, elle fait le bonheur du tapis rouge et de cette édition 2017, qui se tient jusqu'au 28 mai. Elle en a décliné des projets, ces dernières années, et sa présence à l'écran n'est plus celle d'antan. Pourtant, quand elle revient, elle fait fort. L'exemple le plus frappant est celui de son rôle de mère adoptive dans le touchant Lion, film qui a enchaîné les nominations aux Oscars ou encore la série Big Little Lies. Aujourd'hui, c'est sur les marches de Cannes que l'on retrouve une Nicole Kidman parfaitement à l'aise, comme un poisson dans l'eau. Elle vient au festival non pas pour présenter un film, mais pour en présenter quatre: deux films en compétition (Les proies de Sofia Coppola et Mise à mort du cerf sacré de Yorgos Lanthimos), un long-métrage hors-compétition (How to Talk to Girls at Parties de John Cameron Mitchell) et la série Top of the Lake de Jane Campion en sélection officielle. L'actrice prend des risques et s'essaie à tout. Elle n'a pas peur de changer de style, d'univers, de peau. Dans Mise à mort du cerf sacré du Grec Yorgos Lanthimos, elle participe à un drame familial inspiré du mythe d'Iphigénie, avec Colin Farrell qui joue Steven, un brillant chirurgien qui va prendre sous son aile un petit orphelin, ce qui va chambouler leur existence. Nicole Kidman se met dans la peau d'Anna, l'épouse de Steven, ophtalmologue respectée qui va voir sa petite vie tranquille se transformer en cauchemar. Un film qui a suscité beaucoup de questionnements, lundi 22 mai. À la fois applaudi et hué, nombreux sont ceux qui ont quitté la salle de peur de ne pas résister aux scènes violentes. De ce cinéma glauque, psychologiquement éprouvant, l'actrice passe à un monde punk et décalé, celui de John Cameron Mitchell et son How to Talk to Girls at Parties. D'ailleurs, l'équipe du film a fait sensation dimanche dernier sur les marches de Cannes, avec son ambiance futuriste, fantastique et art déco. Drôle à souhait, un vrai ravissement pour les yeux et les oreilles, le réalisateur nous transporte dans le monde de trois adolescents anglais pas très doués avec les filles. Nicole Kidman prend le micro, crie, ose et nous livre un rôle de Cruella Punk splendide, irrésistiblement féminine mais surtout féministe, avant de se mettre dans la peau d'une mère adoptive aux cheveux gris dans la série Top of the Lake de Jane Campion. Sulfureuse et aérienne, elle ravit le public et les photographes des marches. Actrice aux multiples facettes de 49 ans, elle a à son actif une grande carrière puisqu'elle a commencé à se faire remarquer sur le grand écran à l'âge de 22 ans avec Calme blanc en 1989 et Jours de tonnerre en 1990. Heureuse dans la vie professionnelle comme dans la vie personnelle, puisque formant avec Tom Cruise le couple le plus glamour de l'époque, elle prouve que c'est une grande actrice avec Horizons lointains (1995), Eyes Wide Shut (1999) ou encore The Hours, dans lequel elle interprète le rôle de Virginia Woolf, qui lui permet d'obtenir l'Oscar de la meilleure actrice. Elle est rattrapée par la «malédiction des Oscars» qui voit les actrices s'orienter vers les mauvais choix avec des films tels que Ma sorcière bien-aimée (2005), Australia (2008), Nine (2009), Effraction (2011) ou encore Grace de Monaco (2014). Mais 2017 semble être son année. Après Lion, l'actrice semble avoir retrouvé sa éclat d'antan. Elle est attendue également dans le film Les Proies de Sofia Coppola dans lequel elle retrouve Colin Farell et Kirsten Dunst. Le film, en compétition officielle et qui sera projeté ce mercredi, nous plonge dans la guerre de Sécession via le regard romantique, sensible et romanesque de la fille prodige des Coppola. Espérons que Nicole Kidman ne repartira pas de Cannes les mains vides...