Les 52e Assemblées annuelles de la BAD ont démarré hier dans la ville indienne d'Ahmedabad, et se poursuivront jusqu'au 26 mai. La première journée a été marquée par la publication du rapport sur les «Perspectives économiques en Afrique», qui appelle à encourager l'entrepreneuriat. Les assemblées annuelles de la Banque africaine de développement ont démarré ce lundi 22 mai dans la ville indienne d'Ahmedabad. C'est la quatrième fois que la BAD tient son rendez-vous phare en dehors du continent. Malgré la distance, la manifestation a attiré beaucoup de monde. «Transformer l'agriculture pour créer de la richesse en Afrique», tel est le thème de cette 52e AG de la première institution financière africaine. Le choix de tenir les travaux de la BAD en Inde en dit long sur la volonté des deux parties de développer leur partenariat économique toujours plus développé. En 2016, les échanges commerciaux entre l'Inde et l'Afrique ont atteint 71 milliards de dollars, contre 56 quelques années plus tôt. À Ahmedabad, ville de 3,5 millions d'habitants située à 926 km au sud-est de New Delhi, il sera donc question des moyens de renforcer le business indo-africain, notamment dans le domaine de l'agriculture, secteur prioritaire pour la BAD. La célèbre Révolution verte de l'Inde sera désormais un nouveau modèle à dupliquer pour les pays africains. Entrepreneuriat Comme à leur habitude, les AG de la BAD sont également marquées par la publication de nombreux rapports, notamment celui portant annuellement sur les «Perspectives économiques en Afrique». L'édition 2017, publiée ce lundi 22 mai, annonce de belles perspectives économiques pour l'année en cours ainsi que pour 2018, après le repli de la croissance enregistré en 2016 (voir encadré). L'autre message clé de ce rapport porte sur la nécessité pour les Etats africains d'encourager l'entrepreneuriat. En effet, «les gouvernements africains doivent miser davantage sur les entrepreneurs africains pour industrialiser leurs économies», note le document. D'après les «Perspectives économiques en Afrique», les entrepreneurs sont «un atout essentiel pour l'Afrique mais largement inexploité». Education: le cas du Maroc Dans 18 pays du continent, les entrepreneurs qui ont créé leur entreprise afin d'exploiter des opportunités spécifiques représentent 11% de la population en âge de travailler, une proportion supérieure à celle des pays en développement d'Amérique latine (8%) et d'Asie (5%). Ils sont toutefois peu nombreux à investir dans les secteurs à forte croissance, à croître suffisamment pour embaucher, ou encore à introduire des innovations sur les marchés. Le rapport annuel revient également sur le développement humain sur le continent. À ce propos, il est à noter que le Rwanda, suivi du Ghana et du Liberia, ont enregistré le plus de progrès dans la lutte contre la pauvreté depuis 2005. Quant au Maroc, ses efforts dans les dépenses de l'éducation ont été mis en avant. En effet, le royaume figure dans le club des pays africains qui consacrent au moins 6% de leur PIB à l'éducation. Akinwumi Adesina Président de la BAD En 2016, la BAD a approuvé au total 10,5 milliards de dollars de prêts. C'est une première dans l'histoire de la banque. 3,3 millions d'Africains ont pu avoir accès à l'électricité en 2016 grâce aux actions de la BAD. Nous avons créé un fonds pour soutenir les PME africaines dans le secteur des énergies renouvelables». Abebe Shimeles Du Département de la politique macroéconomique, de la prospective et de la recherche à la BAD. Bien que les vents contraires de ces deux dernières années semblent avoir altéré la belle histoire d'une «Afrique qui monte», nous sommes convaincus que le continent continue de faire preuve de résilience, avec une croissance continue des économies non-dépendantes des matières premières». Abdoulaye Mar Dieye Directeur du Bureau régional pour l'Afrique du PNUD La clé d'un développement réussi en Afrique est de nourrir la culture naissante de l'entrepreneuriat. Une voie à même de libérer cette créativité débordante et de transformer les opportunités en réussites phénoménales». Croissance africaine : Reprise en 2017 et 2018 Selon l'édition 2017 des «Perspectives économiques en Afrique», la croissance africaine «a marqué le pas» en 2016, atteignant seulement 2,2%. Ce ralentissement s'explique, selon le rapport, par le recul des cours mondiaux des matières premières, la faiblesse de la reprise mondiale et les conditions climatiques défavorables qui ont affecté la production agricole dans certaines régions. Cependant, en 2017, le taux de croissance devrait rebondir à 3,4%, et à 4,3% en 2018, «si la remontée des cours des matières premières, la reprise de l'économie mondiale et les réformes macroéconomiques nationales se confirment», indique la BAD. Dans son rapport, il est souligné que l'évolution du continent offre des perspectives encourageantes. Fait important : «la croissance de l'Afrique repose de plus en plus sur des facteurs intérieurs, ainsi qu'en atteste le dynamisme de la consommation privée et publique qui, à elles deux, ont contribué à la croissance du PIB à hauteur de 60% en 2016».