À l'occasion de la 51e assemblée générale annuelle de la BAD en Zambie, le rapport sur les perspectives économiques en Afrique 2016 vient de voir le jour. Ce document appelle à la libéralisation de l'urbanisation pour booster la croissance. «Il faut libérer le potentiel des villes pour permettre la transformation économique du continent africain». C'est en substance ce qu'on peut retenir du rapport sur les perspectives économiques en Afrique 2016, rendu public ce 23 mai par la Banque africaine de développement (BAfD), le centre de développement de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Le rapport fait savoir que «les formes que prendra l'urbanisation en Afrique seront par conséquent déterminantes pour la croissance et le développement futur du continent. Si deux tiers des Africains, d'ici 2050, devraient vivre dans des villes, les conclusions des perspectives économiques ont relevé que «les performances économiques de l'Afrique se sont maintenues en 2015, en dépit des turbulences mondiales et des chocs régionaux». Résilience exceptionnelle Si le continent connaît un rythme d'urbanisation inégalé durant toute son histoire, il n'en demeure pas moins, selon le directeur par intérim de la recherche et du développement, à la BAD, que les «pays africains ont fait preuve d'une résilience exceptionnelle face à l'adversité économique internationale». Pour Abebe Shimeles, «transformer cette résilience durable en une amélioration des conditions de vie des Africains nécessite une intervention dynamique des pouvoirs publics, visant à promouvoir une croissance plus rapide et plus inclusive». En 2015, les flux financiers nets en direction de l'Afrique ont été estimés à 208 milliards de dollars, soit 1,8% de moins qu'en 2014 sous l'effet d'une contraction de l'investissement. Il est suffisant pour les auteurs du rapport de signaler «l'absence de planification urbaine qui a entraîné une urbanisation sauvage coûteuse». Le rapport estime qu'il y a une «urbanisation méga-tendance qui modifie en profondeur les sociétés africaines». D'où la nécessité, selon le rapport, d'aller vers l'encadrement des politiques appropriées, où l'urbanisation peut contribuer à faire progresser le développement économique. Croissance africaine Ce document est publié dans le cadre de la 51e Assemblée générale annuelle du groupe de la Banque africaine de développement, tenue cette année en Zambie. À cette occasion, il a été souligné que l'Afrique est restée la région économique du monde qui a enregistré la deuxième plus forte croissance, derrière l'Asie de l'Est. La croissance moyenne du continent, d'après les prévisions prudentes du rapport, devrait rester modeste, à 3,7% en 2016, avant de se redresser à 4,5% en 2017, sous réserve d'un renforcement de l'économie mondiale et d'une remontée progressive des prix des produits de base.