Rabat-Salé-Kénitra se penche sur la finalisation de son Plan de développement régional, en définissant avec les différents partenaires les priorités sur la base des choix stratégiques arrêtés. Le Plan de développement régional de Rabat-Salé-Kénitra devrait être adopté en juillet, presque deux ans après les élections régionales. L'élaboration d'un tel document, premier du genre dans l'histoire du Maroc, nécessite une large concertation et surtout du temps, comme tient à le préciser le président de la région, Abdessamad Sekkal. Le responsable régional rejette l'accusation ayant trait au retard pris dans la mise en place du PDR: «Avec le nouveau découpage, on avait besoin du temps pour connaître la nouvelle région car l'information n'était pas facilement disponible. L'approche de la concertation a été privilégiée dans le cadre des commissions du conseil». Le défi, selon Sekkal, est de mettre en place un programme qui répond réellement aux besoins de la région, assez précis pour qu'à la fin du mandat, le taux de réalisation soit satisfaisant. Ce premier PDR devra être un mix entre une approche proprement régionale et une intégration des programmes sectoriels et leur prise en considération dans les programmes. C'est l'un des constats arrêtés sur le plan régional. Pour fédérer toutes les actions, la vision de développement devra être élaborée autour de trois axes déclinés en neuf chantiers. Le premier axe vise à permettre à chacun de bénéficier des mêmes chances de réussite et de qualité de vie à travers : l'accompagnement de la montée en puissance des compétences, la promotion du cadre de vie de qualité et la promotion de la culture. Le second, porte sur la construction du développement (réalisation des grands équilibres environnementaux, accompagnement de la transformation du monde rural et équipement des composantes du territoire). Le troisième s'assigne pour objectif de libérer les énergies et le potentiel de croissance du territoire en soutenant les filières économiques régionales, stimulant l'innovation et dynamisant l'entreprenariat. La vision est claire sur l'ensemble des secteurs. Au niveau économique à titre d'exemple, Rabat-Salé-Kénitra est appelée à revoir son positionnement en organisant ses vocations économiques en pôles structurés et visibles. Bon nombre de chantiers sont définis dans le cadre du plan d'action de la Commission du développement économique, de la promotion des investissements, de l'emploi et de la formation professionnelle. Le premier, vise le renforcement des compétences des habitants à travers le développement d'un programme de formation et d'insertion professionnelle. Un objectif tributaire de plusieurs actions dont l'élaboration d'une feuille de route régionale «Emploi et Formation» avec les partenaires privés et publics du territoire, sa déclinaison en plans d'action annuels et l'activation de la commission régionale de l'emploi et de la formation. Il s'avère également nécessaire de définir des programmes régionaux pluriannuels de formation dans les filières économiques clés : automobile, agriculture, tourisme, artisanat et industries culturelles et créatives. Un autre chantier s'avère d'une importance capitale : l'accompagnement de la transformation du monde rural à travers la promotion des démarches de diversification économique. L'idée est de valoriser le potentiel économique des territoires ruraux et créer de l'emploi, mettre en réseau les acteurs publics, privés et de la société civile, mutualiser les efforts et intégrer les initiatives de développement dans une stratégie globale. À ce titre, plusieurs actions sont à lancer à commencer par la mise en place d'un système d'appel à projets pour le soutien de projets intégrés de diversification économique (auprès des communes, associations, coopératives, groupements d'agriculteurs, d'exploiteurs forestiers et entrepreneurs). Par ailleurs, l'étude élaborée insiste sur la nécessité du développement d'un accompagnement spécifique de la filière automobile afin de consolider l'attractivité territoriale et faire face à la concurrence et fidéliser les entreprises implantées dans la région. Pour réussir ce pari, les actions devront porter notamment sur le développement d'une offre de valeur régionale «Automobile» en faveur des entreprises implantées (accueil, accompagnement, facilitation administrative, formation, recherche et développement, etc.) et la définition d'un programme d'accompagnement de l'Open Lab PSA, à partir de 2019. Mieux encore, la région est appelée à déployer un plan de prospection des IDE spécifique au secteur et favoriser une démarche de promotion d'un cluster à moyen terme, en partenariat avec l'Etat, pour une intégration des PME régionales dans la filière. Pour atteindre les objectifs escomptés, le soutien de la recherche et du développement sur les priorités régionales s'impose en vue de faire émerger des domaines d'excellence de la région. Une instance d'animation et de coordination régionale du monde académique et scientifique devrait être créée en 2017 pour multiplier les projets communs et favoriser les projets innovants. L'offre d'accueil et les initiatives en faveur des projets innovants devront être structurées en élaborant un schéma directeur de développement de l'offre d'accueil de projets innovants (incubateurs, pépinières, accélérateurs,...).