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Rabat-Salé-Kénitra : La région pénalisée par des disparités sociales et spatiales
Publié dans Les ECO le 12 - 05 - 2017

La région est issue de la fusion de la quatrième région la plus riche du Maroc (Rabat-Salé- Zaër Zemmour) et de la plus pauvre du pays (Gharb-Chrarda-Beni-Hssen). Si la croissance est dans une bonne dynamique, les déséquilibres sont nombreux.
Une croissance démographique soutenue
S'étendant sur une superficie de 18.194 km2, la région Rabat-Salé-Kénitra compte quelque 4,581 millions d'habitants (3,199 millions dans l'urbain et 1,382 million dans le rural), selon le recensement de 2014. Elle est ainsi la deuxième région la plus peuplée au Maroc après Casablanca-Settat (6,862 millions) et devant Marrakech-Safi (4,521 millions). Sa croissance annuelle est estimée à plus de 52.300 par an. C'est une région fortement urbanisée puisque 69,8% de la population régionale vit en milieu urbain en raison notamment de l'exode rural et de la création de nouveaux centres urbain, mais aussi de l'extension des périmètres urbains des villes, comme le précise l'étude du diagnostic stratégique de la région établie dans le cadre de l'élaboration du plan de développement régional. Le nombre de citadins est passé de 2.589.565 en 2004 à 3.198.712 en 2014, ce qui représente un taux d'accroissement démographique annuel moyen de 2,1% au cours de la période intercensitaire 2004-2014.
Des gaps énormes
La région demeure globalement pauvre avec un taux de pauvreté de 13,3% (contre 8,9% au niveau national), selon l'enquête du HCP de 2007. Les disparités internes sont fortes. La proportion de personnes pauvres est trois fois plus forte en milieu rural qu'en milieu urbain. La pauvreté demeure beaucoup plus ancrée dans le milieu rural de la région: elle varie entre 2,23% et 26,48%, quarante fois plus forte dans la province rurale de Kénitra ou de Sidi Slimane que dans la préfecture de Rabat. Par milieu de résidence, le taux de pauvreté dépasse 25% dans 4 communes entièrement rurales (Sidi Bouknadel, Sefsaf, Bahhara Oulad Ayad et Sidi Mohamed Lahmar). Cependant, en milieu urbain, le taux de pauvreté varie entre 0,02% et 24,04%. La région connaît, en effet, de grandes disparités sur le plan spatial, aussi bien au niveau de la répartition démographique que du développement. Alors que la bande littorale est fortement peuplée et urbanisée, l'arrière-pays est plus rural et moins densément peuplé. Les trois provinces de Khemisset, Sidi Kacem et Sidi Slimane présentent des taux d'urbanisation beaucoup plus faibles que les autres (51,8%, 32,3% et 40,9%). Sur le plan régional, les disparités sont énormes entre les territoires urbains (et plus particulièrement Rabat), et les zones rurales en termes de richesses, de niveaux d'équipements et d'infrastructures, de niveaux de services urbains à la population (eaux, assainissement, déchets, etc.).
Enseignement : un taux d'analphabétisme élevé
La région se caractérise par un taux d'analphabétisme important atteignant 29,4% de la population de 10 ans et plus. Le fléau touche 38% des femmes et 50% des ruraux avec des impacts sur l'introduction de technologies avancées dans l'agriculture et la productivité agricole. Au niveau de l'enseignement fondamental, la région enregistre un taux de 95,5% des enfants d'âge primaire scolarisés et une égalité des genres dans ce domaine. En milieu rural, cette proportion est toutefois plus faible (89,9% des filles et 92,3% des garçons sont scolarisés). Sur le plan de l'enseignement supérieur, Rabat-Salé-Kénitra accueille 18,4% des étudiants au niveau national. L'infrastructure d'enseignement supérieur régionale offre une large couverture en termes de disciplines. Toutefois, une forte orientation est constatée vers les sciences juridiques, économiques, sociales, les lettres et les sciences humaines, avec 63% des étudiants contre 30% seulement pour les sciences dites «dures».
Habitat: de grands efforts à déployer
8% des ménages urbains de la région vivent dans un habitat sommaire ou dans des bidonvilles, alors que la moyenne nationale est de 5,2%. La région est ainsi classée deuxième après Casablanca-Settat. Les efforts déployés dans le cadre du programme Villes sans bidonvilles demeurent insuffisants. Ce programme concerne, entre autres, 9.000 ménages à Rabat, 9.000 ménages à Kénitra et 18.000 à Témara. À Rabat, 9.000 ménages vivaient dans des bidonvilles, 3.000 ménages sont en train d'être relogés (attribution de logements) et 6.000 sont en train d'être recasés (attribution de lots). Par ailleurs, le déficit en logements est estimé à 21% du déficit national. Le besoin se chiffre à 122.000 logements: 41.300 logements liés aux constructions sommaires et bidonvilles, 69.600 logements liés aux logements menaçant ruine et 11.300 logements liés aux cohabitations forcées. La région est davantage concernée par les constructions sommaires, les bidonvilles et les cohabitations forcées que de nombreuses autres.
Transport: encore des insuffisances
Le développement de la mobilité est l'un des enjeux majeurs dans l'agglomération. De grandes insuffisances sont même enregistrées dans les grands centres urbains, la capitale en premier lieu. Le réseau de bus urbain de l'agglomération Rabat, exploitant Stareo, et le réseau de bus urbain de Kénitra, exploitant Karama Bus, ont besoin d'être modernisés et renforcés. De même, les petits et grands taxis jouent un rôle essentiel en complément des transports collectifs publics. L'extension du tramway est très attendue par les populations de Rabat, de Salé et de Kénitra. Le réseau de tramway est composé de deux lignes, pour une longueur totale de 19 km, et recense 30 stations. Des investissements pour 20 km supplémentaires ont été décidés pour la période 2016-2020. Au niveau de la mobilité régionale, la région est parcourue par trois axes ferroviaires nationaux et 11 gares régionales et nationales. Les liaisons de transport public à l'échelle régionale sont assurées par les grands taxis et les autocars. Cependant, le manque de hiérarchie dans le réseau routier et le manque de maillage du réseau aux différentes échelles du territoire régional constitue une réelle contrainte pour la mobilité interne et d'échanges.
Investissements publics: l'équipement en tête
Par ailleurs, en ce qui concerne les projets d'investissements, la loi de Finances prévoit un montant d'environ 7 MMDH pour la région Rabat-Salé-Kénitra. L'équipement se taille la part du lion, notamment le lancement des travaux de construction du port de Kénitra Atlantique moyennant 5 MMDH et le lancement de la réalisation de la ligne ferroviaire du projet Peugeot-Citroën (200 MDH), le programme de maintenance routière (203 MDH), celui des voies express (139 MDH)... Les investissements publics concernent aussi les autres secteurs: l'artisanat, l'enseignement supérieur, la formation professionnelle, l'intérieur ou encore la culture
Moyens financiers
La région Rabat-Salé-Kénitra est la deuxième région dont le PIB est le plus élevé (142 MMDH en 2013) du pays après Casablanca-Settat (290 MMDH), représentant 16% du PIB national. Le PIB par habitant est en nette amélioration de 24.863 DH (quatrième position). Le relèvement graduel des recettes financières transférées par l'Etat (IS, IR et l'impôt sur les contrats d'assurance) permettra à la région Rabat-Salé-Kénitra de se voir octroyer 974 MDH en 2021 (soit +132%). S'agissant des communes du périmètre, elles sont plus riches que celle du territoire national avec 57 communes aux ressources supérieures à la moyenne, positionnant la région au 3e rang (mais au second rang en dépenses). Concernant le périmètre régional, 25% des communes disposent de moins de 500 DH/hab. (contre 1.144DH de moyenne), principalement situées au Nord et à l'Est, ce qui révèle des enjeux de redistribution et de solidarité intra-régionale. l


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