L'analyse des chiffres et statistiques sur la région font ressortir des potentiels économiques, naturels et humains importants qui nécessitent de grands efforts pour leur mise en valeur. Tour d'horizon des principaux indicateurs. Population 2,52 millions d'habitants Selon le Recensement général de la population et de l'habitat de 2014, la région de Béni Mellal-Khénifra compte 2.520.776 habitants dont 49,14% sont urbains. Un taux inférieur à celui enregistré au niveau national (60,36%). La densité, quant à elle, est de 88,8 habitants au km2, très élevée par rapport à la moyenne nationale (47,6 hab/km2). Ce faisant, la région arrive à la 6e position en termes de densité après les régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Marrakech-Safi et Fès-Meknès. La population de la région de Béni Mellal-Khénifra est répartie d'une manière équilibrée entre les provinces, allant de 15% au niveau de Khénifra jusqu'à 22% pour Azilal et Béni Mellal, Fquih Ben Salah concentre 20% et Khouribga regroupe 21% de la population. Urbanisation Un taux de 49,1% La région de Béni Mellal-Khénifra s'étend sur une superficie de 28.374 km2 soit 3,99% du territoire national. Elle regroupe sur le plan administratif cinq provinces : Azilal, Béni Mellal, Fquih Ben Salah, Khénifra et Khouribga, 135 communes dont 16 municipalités et 119 communes rurales. Le taux d'urbanisation dans la région de Béni Mellal-Khénifra a atteint 49,1% en 2014. Plus des 2/3 de la population urbaine de la région sont concentrés dans les trois provinces de Béni Mellal, Khouribga et Khénifra qui abriteraient 75% du total de la population urbaine de la région. Successivement, les trois provinces affichent un taux d'urbanisation de 69,68%, 61,58% et 59,2% selon le recensement de 2014. Par ailleurs, les deux autres provinces ont des taux d'urbanisation divergents allant de 18,17% dans la province d'Azilal à 40,91% dans la province de Fquih Ben Salah. Quatre grands groupements urbains dominent largement l'armature urbaine de la région. Il s'agit de Khouribga, Béni Mellal, Khénifra et Fquih Ben Salah, qui concentrent 57% de la population urbaine de la région Poids économique 6,8 du PIB national Béni Mellal-Khénifra a tous les atouts pour monter en puissance sur le plan économique. Elle réalise actuellement près de 6,8% du PIB national, soit environ 60 MMDH. Une performance qui vaut à la région la 5e place dans le classement des régions du royaume en termes de création de richesses. Par secteur d'activité, le tertiaire crée plus de 36% de la richesse tandis que le secteur primaire ne participe qu'à hauteur de 23% et le secondaire à raison de 41%. La dépense de consommation des ménages s'élève, quant à elle, à près de 6,1% du total national avec une valeur de 33 MMDH. Marché du travail Prédominance du rural Le taux de chômage au niveau de la région varie entre 8,9% au niveau des provinces de Béni Mellal et Fquih Ben Salah et 3,6% au niveau de la province d'Azilal. Selon le milieu de résidence, le taux de chômage atteint un maximum de 13,3% au niveau du milieu urbain des provinces de Béni Mellal et Fquih Ben Salah contre 2,1% seulement dans le rural de la province de Khouribga. En milieu rural dans la région, le taux d'activité est nettement supérieur à celui enregistré en milieu urbain. Il atteint son maximum au niveau de la province de Khouribga avec un taux d'activité global de 73,5% alors que la province d'Azilal est dernière de la liste avec 32,9% en milieu urbain. Développement humain Taux de pauvreté à 10,4% Selon la carte de pauvreté, le taux de pauvreté dans la région de Béni Mellal-Khénifra s'est situé à 10,4% contre 8,9% à l'échelle nationale, soit un écart négatif d'1,5 point. Par milieu de résidence, la pauvreté demeure beaucoup plus ancrée en milieu rural dans la région : 15 communes rurales ont un taux de pauvreté supérieur à 20%, ce qui représente 7,5% de la population. Par ailleurs, le taux de vulnérabilité dans la région demeure supérieur à la moyenne nationale pour les provinces de Khénifra et d'Azilal en raison notamment de leur nature montagneuse. Tout comme pour le taux de pauvreté, les écarts entre provinces sont très marqués (9% de différence entre Khénifra et Khouribga). Santé Une capacité litière de 1.576 lits Le réseau hospitalier de la région est constitué de 9 hôpitaux généraux et aucun hôpital spécialisé, offrant une capacité litière de 1.576 lits. Selon la carte sanitaire de 2013, la région dispose de nombreuses formations sanitaires publiques (117 dispensaires ruraux, 214 centres sanitaires dont 45 centres sanitaires urbains). Outre ces structures, la région dispose d'un secteur privé composé de 26 cliniques, 272 cabinets privés de consultation médicale, 615 pharmacies et 117 cabinets dentaires L'encadrement médical public est assuré au niveau de la région par 826 médecins dont 496, soit 60% exercent au niveau des deux provinces de Béni Mellal et de Khouribga vu l'importance de leur population, suivies de la province d'Azilal qui compte 120 médecins. Transport 1.114 km de routes nationales La région dispose d'un réseau routier moyennement dense constitué de 1.114,63 km de routes nationales, 4283,45 km de routes régionales dont 93,525 km sont revêtues et 2454,79 km de routes provinciales. En matière d'infrastructures ferroviaires, la région de Béni Mellal-Khénifra est desservie par un chemin de fer liant Casablanca à Khouribga, de 154 km, desservant essentiellement l'exploitation phosphatière. Béni Mellal-Khénifra dispose aussi d'un aéroport (l'aéroport de Béni Mellal) situé à 8 km au nord-ouest de la ville, d'une capacité de 150.000 passagers par an, mais malgré sa vaste emprise au sol de 170 ha, le nombre des mouvements d'avions est extrêmement réduit, puisque le trafic régulier ne dépasse pas, en moyenne annuelle, deux vols par jour. Education Le préscolaire fait défaut L'infrastructure scolaire de la région est composée d'un réseau de 707 établissements pour le primaire, 151 collèges (publics et privés) et 175 lycées offrant 37 internats dont 12 seulement sont en milieu rural. L'enseignement préscolaire reste le parent pauvre du système éducatif de la région puisque ce réseau ne compte que 681.015 enfants, encadrés par 38.103 éducateurs et éducatrices. Pour le supérieur, Béni Mellal-Khénifra dispose d'une seule université : l'Université du Sultan Moulay Slimane à Béni Mellal, composée de plusieurs facultés. À cela s'ajoutent d'autres écoles supérieures comme les Classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), le Centre de formation des instituteurs, l'Ecole nationale des sciences appliquées de Khouribga et les centre BTS qui visent à former des techniciens et des techniciens spécialisés. Logement Très forte demande Le nombre des ménages à Beni Mellal-Khénifra s'élève à 520.174 ménages, ce qui se traduit par une forte demande en logements, particulièrement dans les espaces urbains. Cette pression démographique et le rythme accéléré et non maîtrisé de l'urbanisation qu'a connus la région ces dernières décennies, ont provoqué la prolifération de l'habitat insalubre. Dans le cadre du programme «Villes sans bidonvilles», plusieurs projets d'habitats en faveur des couches sociales à faible ou moyen revenus sont en cours de réalisation. Sur les 53 villes déclarées sans bidonvilles (85 visées par le programme), la région compte 8 villes : Bejaad, Béni Mellal, Fquih Ben Salah, Hattane, Kasba Tadla, Khénifra, Khouribga et Oued Zem alors que la ville de Souk Sebt Oulad Nemma ne l'est pas encore. Capital immatériel Un potentiel sous-exploité La région de Béni Mellal-Khénifra dispose d'un patrimoine cultuel riche et diversifié, constitué notamment de moussems et festivals culturels. Il s'agit d'un levier de développement dans la région étant donné sa contribution à la promotion des activités économiques et commerciales génératrices de revenus. Ahidous, Abidat r'ma de Khouribga, Oued Zem et Bejaad ; les moussems religieux comme celui de Sidi Bouabid Cherki qu'abrite la ville de Bejaâd ; le festival du Samaâ Soufi de Bejaâd qui met en valeur le patrimoine historique de la zaouia cherkaouia ; le moussem de Sidi Mohammed Belebsir dans la commune rurale Maâdna d'Oued Zem, qui est devenu un point de rassemblement des déclamateurs du Coran de toutes les régions du Maroc...Ce potentiel culturel et touristique peut constituer un véritable levier de développement économique et social pour ladite région.