Ammishaddai Owusu Amoah, directeur général de Bank of Africa Tanzanie La filiale tanzanienne de BMCE Bank of Africa essaie de jouer les premiers rôles dans cette bouillonnante économie est-africaine de 50 millions d'habitants. Son directeur général, Ammishaddai Owusu Amoah, présente les activités de son établissement ainsi que les opportunités d'investissements en Tanzanie. Les Inspirations ECO : Quel est le poids de Bank of Africa Tanzanie dans l'économie locale ? Ammishaddai Owusu Amoah : La Tanzanie compte actuellement quelques 53 banques. Et parmi toutes celles-ci, BOA Tanzanie occupe la 7e place. S'agissant du total des actifs, nous sommes 12e. Nous contribuons significativement à l'économie tanzanienne, notamment à travers le secteur des transports. Nous y apportons des financements. La position géographique de la Tanzanie fait que le pays constitue la porte d'entrée de 7 autres pays voisins, surtout pour tout ce qui concerne le transport de biens, en particulier d'hydrocarbures. Notre établissement bancaire œuvre à faciliter les financements pour la réalisation de projets de transport de carburants vers les pays de l'hinterland. BOA finance aussi les projets immobiliers. BOA Tanzanie était impliquée dans 3 projets dont les conventions avaient été signées lors de la visite du roi Mohammed VI à Dar es Salaam. Comment évoluent-ils ? Effectivement, BOA Tanzanie était concernée par 3 conventions. Aujourd'hui, je suis très heureux de vous informer que l'ensemble des projets contenus dans ces conventions ont été exécutés. Le premier portait sur la construction d'un hôpital privé destiné aux plus démunis, financé à hauteur de 3,5 millions de dollars. Cet établissement sanitaire vise à offrir des services de qualité destinés aux couches les plus vulnérables de la société. Elles pourront y bénéficier de soins adéquats à des prix acceptables. Le deuxième projet portait sur le financement d'un champ gazier, qui est aujourd'hui achevé et les professionnels reçoivent déjà le gaz qui est distribué en Tanzanie. Le troisième projet porte sur l'acquisition de 8 tankers pour transporter du fuel de la Tanzanie vers les pays voisins. À l'heure où je vous parle, ces camions de transports opèrent déjà sur les circuits qui leur sont tracés. Quels sont les secteurs porteurs de l'économie tanzanienne qui pourraient intéresser les entreprises marocaines ? Je pense que l'agro-industrie et l'agroalimentaire, notamment des activités liées au traitement et à la conserverie de poissons, les fruits et légumes, constituent des niches et offrent des opportunités à saisir. Nous encourageons donc les entreprises et investisseurs marocains à s'intéresser à ces secteurs. De même, le secteur de l'énergie constitue une autre source d'activités et d'opportunités ainsi que l'immobilier, en plus du transport. En quoi l'étape tanzanienne de l'«Africa Business Connect» a été utile selon vous ? C'est une étape très importante, à plusieurs niveaux. D'abord, elle a permis à Bank of Africa Tanzanie de bénéficier d'une visibilité globale, surtout du fait que le public l'associe désormais au groupe BMCE du Maroc. Ce qui n'était toujours pas le cas auparavant. Ensuite, en termes de mise en relation avec les communautés d'affaires, le forum tenu à Dar Es Salaam le 5 avril a permis d'ouvrir de nouvelles perspectives de business avec les opérateurs présents. En outre, la présence en Tanzanie, de membres du top management de la maison mère de BOA Tanzanie a permis de créer une certaine familiarité avec nos équipes. Enfin, les échanges que nous avons eus avec nos collègues du Maroc nous ont permis d'enrichir notre vision et de nous pencher sur de nouvelles perspectives pour renforcer les échanges commerciaux entre le Maroc et la Tanzanie. Maroc-Tanzanie : 112 MDH d'échanges en 2016 Les échanges commerciaux de biens entre le Maroc et la Tanzanie restent faibles, mais ont constamment augmenté au cours des quatre dernières années, passant de 32,7 MDH en 2013 à 112,2 MDH en 2016. Les exportations du Maroc vers la Tanzanie sont essentiellement constituées de demi-produits, à hauteur de 50,2 MDH et de produits d'alimentation qui se chiffrent à 24,4 MDH. Quant aux importations, elles se composent essentiellement de café non torréfié, soit 61% du total. Lors de l'étape tanzanienne d'African Business Connect, le ministre des Finances de Zanzibar, Khalid Salum Mohamed, a appelé les opérateurs marocains à investir dans le pays, notamment dans les 22 zones économiques spéciales réparties à travers la Tanzanie. «Nous ne voulons plus exporter des matières premières, mais plutôt créer de la valeur ajoutée localement», a insisté le responsable gouvernemental de Zanzibar.