La 16e édition du Festival de Mawazine approche à grands pas. Du 12 au 20 mai, Rabat accueille un des plus grands festivals du monde. Entre OLM Souissi, le Bouregreg, Salé, Nahda, le théâtre, le Chellah , le public marocain aura l'embarras du choix. Zoom sur la programmation du Chellah, du Théâtre Mohammed V et de Nahda dévoilée cette semaine. Du 12 au 20 mai, Rabat vivra aux rythmes des musiques du monde. Plusieurs scènes, plusieurs concerts, plusieurs ambiances sont programmées durant une semaine pleine de couleurs et de beaux moments de musique. Après avoir dévoilé les têtes d'affiche de l'OLM Souissi (Lauren Hill à Booba en passant par Rod Stewart, Wiz Khalifa, DJ Snake, Demi Lovato, Nick Jonas et Elie Goulding), le festival aux multiples scènes vient de lever le voile sur la programmation du théâtre Mohammed V, du Chellah, de Salé et de Nahda. Le Théâtre et le Chellah, rencontre des musiques du monde Ce sont probablement les deux sites qui restent le plus fidèles à leur ligne éditoriale pour le moins musicale. Avec une ouverture signée Charles Aznavour, le théâtre a fait fort. À 92 ans, le chanteur français assure le spectacle. Il vient d'en donner la preuve lors de ces deux derniers concerts à Paris. On ne peut, donc, que se féliciter d'avoir l'occasion de recevoir une légende vivante à Rabat pour le vendredi 12 mai et le mardi 16 mai, soit quelques jours avant la célébration de son 93ème anniversaire, le 22 mai ! Samedi 13 mai, ce sera au tour de Badr Rami, un artiste d'origine syrienne né à Casablanca, de briller dans la technique des Mouwachahates (poèmes à forme fixe) et des Koudouds Halabiya (chants d'Alep). Inspiré par son père le célèbre violoniste Mohamed Rami Zeitouni, originaire d'Alep, Badr Rami est une figure de proue de la chanson arabe et du Tarab en particulier. Il s'attache depuis des années à la conservation et à l'interprétation des chansons les plus représentatives de patrimoine arabe, d'une manière singulière et inédite. Le lendemain, dimanche 14 mai, une autre icône, venue de la scène musicale grecque, sera au rendez-vous. Il s'agit d'Eleftheria Arvanitaki, née au Pirée, qui a débuté sa carrière dans les années 1980 en interprétant le grand patrimoine des chants icariotes. Rapidement, sa voix au timbre délicat, à la fois sensuel et léger, son expressivité tendre et profonde, sa douceur et sa finesse en font une référence de la poésie et du chant helléniques, qu'elle mêle aux influences du jazz et de la variété. En août 2004, elle a participé à la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques d'Athènes. Eleftheria a travaillé avec de grands artistes, tels que Javier Limón et Buika, Cesaria Evora et Dulce Pontes ou encore Philip Glass. Lundi 15 mai, c'est un autre grand nom que les festivaliers rencontreront : Shankar, synonyme de musique classique indienne et de sitar. Comme son légendaire père Ravi Shankar, Anoushka Shankar continue de repousser les limites de son instrument, non seulement dans sa forme traditionnelle classique indienne mais aussi en brisant les limites et en travaillant avec de nouveaux sons et formes artistiques. Cela a valu à Anoushka pas moins de cinq nominations aux Grammy Awards. Après le succès de son album, Traces of You, Anoushka Shankar est de retour avec un répertoire novateur évoquant le voyage. En naissant près de Lima, Susana Baca s'est retrouvée dès son plus jeune âge au carrefour de plusieurs cultures : celles des Andes, de l'Afrique et de l'Espagne. À la croisée des influences, cette situation a irrémédiablement influencé sa musique qui mêle guitare espagnole, rythmes africains et instruments andins. Reconnue dans son pays et dans le monde entier, Susana Baca chantera mercredi 17 mai et témoignera, comme elle le fait depuis près de 40 ans, de l'importance de la culture populaire des peuples noirs en Amérique du Sud. En 2011, son engagement lui a permis de devenir ministre de la Culture du Pérou. Jeudi 18 mai, le Tunisien Lotfi Bouchnak dévoilera sa sensibilité et son amour pour la musique traditionnelle tunisienne et orientale, qui en ont un chanteur hors pair dont les possibilités vocales et techniques lui permettent d'atteindre la perfection. Dès son jeune âge, Lotfi s'est intéressé à la musique, reprenant les chansons d'Oum Kalthoum et des maîtres de la chanson égyptienne. Il a intégré par la suite la Jeunesse musicale tunisienne puis La Rachidia, comme premier soliste. Il est ambassadeur de la paix auprès de l'ONU. Vendredi 19 mai, c'est le danseur et chorégraphe espagnol Rafael Amargo qui se produira sur la scène du Théâtre. Célèbre pour réunir, dans ses créations, le flamenco et les tendances les plus avant-gardistes, comme celles enseignées dans l'école de Martha Graham durant son séjour à New York, Rafael Amargo a été soliste dans différentes compagnies et a remporté en 2000 la reconnaissance de la critique avec son premier spectacle Amargo, puis deux ans plus tard pour son plus grand succès, Poeta en Nueva York, désigné meilleur spectacle de la décennie. Rafael Amargo a notamment participé en 2008 en tant que jury et professeur d'expression corporelle dans la saison 8 de Star Academy. Il a également joué son propre rôle dans quelques épisodes de la série espagnole Un, dos, tres. Enfin, pour la soirée de clôture de Mawazine, samedi 20 mai, le Théâtre accueillera Jahida Wehbe, qui excelle autant dans la poésie que dans le théâtre ou la musique. Née en 1969 au Liban, elle apprend le chant oriental, syriaque, lyrique ainsi que le oud au Conservatoire National Libanais de Musique, où elle étudie l'art de la chanson soufi, de la récitation du Coran, de la musique d'avant-garde et de la composition de pièces musicales et poétiques pour théâtre. Ses participations avec de grands metteurs en scène de théâtre libanais et avec la comédienne Nidal al Achkar l'ont rendu très populaire au Liban, où elle est reconnue pour la qualité de sa voix et de son répertoire. Le Chellah propose également une programmation de qualité avec une ouverture très vocale grâce à la chanteuse Chypriote Vakia Stavrou qui porte dans sa musique un héritage de sonorités et de couleurs chaudes. Justin Vali de Madagascar All Stars offrira, lui, une performance inédite de la valiha, une cithare tubulaire en bambou emblématique de la Grande Ile et dont il est un virtuose ou encore Chicuelo & Marco Mezquida, venus des Baléares, proposeront la réunion de deux personnalités artistiques dans un mélange marqué par l'authenticité, l'admiration mutuelle et une dévotion complète à la musique. Scène Nahda et de Salé riches en surprises La scène qui propose de rassembler toutes les stars arabes a encore réussi à proposer de grands noms comme les talentueux Mohamed El Salem, Hussein El Deek, Nawal AL Zoughbi, Sami Youssouf et l'icône de la chanson arabe Georges Wassouf. La scène orientale du festival Mawazine offrira au public marocain deux soirées de grandes émotions, où les voix de la Syrie et de l'Irak seront à l'honneur : Mohamed El Salem et Hussein El Deek se produiront le lundi 15 mai et Georges Wassouf sera en concert de clôture, le samedi 20 mai. La première partie de la soirée du lundi 15 mai sera assurée par le chanteur iraquien Mohamed El Salem.Mohamed El Salem a démarré sa carrière artistique en 2006 et a rencontré le succès en 2011, grâce à son titre Qalb Qalb, mais aussi Ahwak ana et Akhbar al hwy. Ces chansons ont fait de lui le chanteur iraquien qui a atteint le plus de recherches sur Google, en Arabie Saoudite. En 2014, Al Salem a produit de nombreux titres devenus des hits sur YouTube, tels que Mazah Masriyah, et Rabeetah. En 2016, il a lancé les titres Naam Enta et Zak men Zak. Juste après, c'est Hussein Al Deek qui se produira sur la scène Nahda. Né en 1984 en Syrie, Hussein Al Deek est un chanteur populaire issu d'une grande famille d'artistes. Il a démarré sa carrière en 2000 avec le titre Nater Bent Al Madrasa. Il a collaboré avec le maestro Talal Da'our pour faire de sa chanson Petit monde un premier grand succès. En 2013, l'artiste a présenté le titre Ghir ma bakhtar (ce que je choisis), en collaboration avec le parolier Riad Al Ali et le compositeur Talal Da'our. Hussein Al Deek est considéré aujourd'hui comme un des artistes syriens les plus populaires dans le monde arabe, avec à son actif plus de 25 chansons et 10 vidéos clip. Quant à la soirée de clôture de la scène Nahda, elle promet d'être mémorable puisque Georges Wassouf est annoncé. Il est considéré comme un des meilleurs représentants de la chanson arabe. Ses titres ont marqué plusieurs générations. Ce grand artiste commence à se faire remarquer dès l'âge de 10 ans, dans les fêtes de mariage où il interprétait les chansons d'Oum Kalthoum et de Warda. Comme plusieurs artistes arabes, Georges Wassouf participe à l'émission Studio El Fan en 1980 et se fait rapidement un nom dans le milieu. Wassouf demeure l'un des rares chanteurs à avoir attiré des millions de fans en très peu de temps et à un très jeune âge. Parmi les chansons qui ont fait ses débuts et lui ont fait rencontrer le succès : El Hawa Sultan, grâce à laquelle on le surnomme «Sultan El-Tarab», Rohi ya Nesmah, Helif el-Amar et Law Naweit. En 2009, Georges Wassouf sort l'album Allah Karim qui se vend à des milliers d'exemplaires dans le monde, suivant ainsi le succès des autres opus du chanteur tel que Kalamek Ya Habibi en 2007 ou encore Salaf Wi Deine, en 2003, et qui fut un énorme succès en Moyen-Orient. À 55 ans, Georges Wassouf a réussi une carrière artistique extraordinaire avec plus de 30 albums et de nombreuses tournées mondiales. Du côté de la scène, et toujours à la chaîne, plus de 40 artistes nationaux fouleront le stage de Salé. De Orchestre Regragui à Rabah Mariwri, en passant par Cheba Maria, Mehdi Nassouli, Hamid Serghini , Batoul Marwani, l'orchestre Charkani sur la scène de Salé, Masta Flowou encore le rappeur Bigg et La Fouine. Un nom qui a surpris sachant que son rival, Booba est programme à l'OLM. Salé ne se contente pas de ces artistes cités, la scène marocaine convie à se joindre à cette jolie liste une certaine Latifa Raafat ou encore Fatima Tabaamrant, Hamid El Kasri , Zina Daoudia, Saida Charaf, Issam Kamal, Abdellah Daoudi, Asmae Lamnawar et Hatim Ammor.