La reprise espérée dans le secteur de l'immobilier en est aujourd'hui à ses balbutiements. Par rapport à janvier, la baisse globale s'est atténuée malgré le fait que certaines villes comme Agadir ou Rabat peinent à rehausser leur prix du mètre carré à la vente. Marrakech et Tanger semblent toujours épargnés par la crise immobilière profitant toujours pour la ville rouge de sa notoriété apportée par la COP22 et pour la ville portuaire de son attractivité pour les investissements industriels et du souhait de la part du pays d'en faire l'un des carrefours les plus importants dans le secteur de la logistique et du transport. Par ailleurs, la baisse de prix se stabilise au taux de 5% pour le prix moyen du mètre carré pour l'ensemble du royaume et reste plus ou moins constante par rapport au mois de janvier. Cette poursuite de stabilisation du prix global semble peut-être marquer la fin d'une crise qui dure depuis plusieurs années. Néanmoins, il ne faudrait pas crier victoire trop tôt puisque qu'il faut attendre l'été pour pouvoir être fixés sur la santé du secteur immobilier en 2017 sachant qu'il s'agit de la période la plus fructueuse pour les promoteurs. En ce deuxième mois de l'année, plusieurs éléments viennent conforter l'idée que la reprise dans l'immobilier pourra se faire assez rapidement avec l'intention d'achat de la demande qui est au taux record de 76%, l'un des plus hauts enregistrés ces dernières années. De plus, Bank Al-Maghrib a annoncé la mise en place de trois nouveaux produits de crédit : Mourabaha, Ijara et Moucharaka. L'ensemble de ces facteurs enclencheront donc peut-être le pas de la relance du secteur de l'immobilier. Casablanca La capitale économique du royaume affiche en ce début d'année une très légère hausse du prix moyen des appartements à la vente de 0,23%. Comparativement à la même période de 2016, il est plutôt question d'une baisse de 4,12%. Le prix moyen au mètre carré en février passe donc de 17.107 DH à 16.402 DH. Il en est de même pour le quartier populaire de Sidi Othmane qui connaît la plus grande chute de prix (8,34%) par rapport à janvier. Le prix des autres quartiers comme Maârif, Sidi Bernoussi ou Hay Mohammadi baisse également mais d'une façon plus atténuée. Le quartier périphérique casablancais Sidi Maârouf enregistre sa plus grande baisse annuelle de prix au m2 à hauteur de 52% ! Le quartier le plus huppé et prisé de Casablanca, Ain Diab, affiche une baisse 6% par rapport à 2016. Rabat Pour Rabat, la croissance continue toujours avec une variation mensuelle positive de 3,3% pour un prix du mètre moyen à 15.202 DH. En revanche, comparé à 2016, la baisse persiste toujours avec - 9,14%, baisse qui se réduit également. Elle reste toujours l'une des villes avec Agadir qui a connu la plus grande baisse de son prix au m2 au dernier trimestre de 2016. La tendance est relativement différente pour la plupart des quartiers dont le prix se stabilise comme pour l'Agdal (0,34%) mais aussi le quartier Hassan (0,19%). Le quartier Riad enregistre une petite hausse depuis le début de l'année avec un prix à la vente à 19.830 DH qui croît de 2,25%. Concernant la baisse annuelle par quartier, elle s'atténue avec une exception pour L'Océan où sur une année le prix a augmenté de presque un tiers (+32,58%). Tanger La ville méditerranéenne affiche une variation annuelle qui s'est atténuée par rapport à celle de janvier (6%) et pour un prix moyen au mètre carré à 12.225 DH. Tous les quartiers connaissent une baisse du prix mensuellement avec en particulier le quartier de Mghogha qui diminue à hauteur de 4,18% pour un mètre carré qui se négocie à la vente à 6.776 DH en février. En revanche, le quartier de Achakar voit son prix croître de 13% en un mois et de 6,34% par rapport à 2016 pour une valeur de 16.465 DH. La tendance est inversée pour les autres zones tangéroises qui sont en légère baisse par rapport à février à l'image des quartiers de Malabata et le centre dont le prix au mètre carré à la vente fléchit de 4,18% pour l'un (15.820 DH) et de 2,57% pour l'autre (12.198 DH). Marrakech Cette ville surfe toujours sur la réussite de la COP22. Depuis le dernier trimestre de 2016, Marrakech conserve toujours sa deuxième place de ville la plus chère au Maroc. Le prix au m2 se stabilise depuis janvier enregistrant une baisse de 0,28% par rapport à janvier pour une valeur moyenne de 15.588 DH. La variation annuelle pour la plupart des quartiers reste toujours positive, en particulier le quartier Mhamid qui atteind un sommet à 54,3% pour son prix au m2. Les quartiers de Majorelle et Guéliz affichent une progression autour des 2% mensuellement pour des prix respectivement à 17.004 DH et 15.180 DH. Le seul quartier qui fait faux-pas à cette croissance des prix sur la période 2016-2017 est celui d'Amelkis avec une chute de presque 32% pour un prix au mètre carré à la vente à 11.381 DH. Fès De la même façon que l'ensemble des principales villes du pays, Fès connaît toujours une baisse avec -3,28% mensuellement. L'écart continue de se creuser par rapport à l'année dernière avec une chute à -4,09%. La fluctuation du prix au mètre carré est assez contrastée entre les différents quartiers. En effet, le centre-ville connaît par exemple une croissance de 4,3% pour un prix qui se négocie à 6.452 DH. La hausse est beaucoup plus atténuée pour le quartier de Saâda qui est de 1,36%. Malgré une montée fulgurante du prix à la vente du mètre carré pour le quartier de Bensouda (+20,8%) sur un an, ce dernier enregistre une baisse de 4,41%. Agadir La capitale du Souss n'a toujours pas inversé la tendance de la dépréciation du prix de l'immobilier depuis décembre 2016 et qui a chuté de 7,36% en un an passant de 13.715 DH à 10.846 DH. Seuls deux quartiers sont épargnés : Hay Mohammadi (+8,61%) et Hay Dakhla (+3,24%) avec des variations mensuelles les plus hautes de la station balnéaire. Pour les autres quartiers, le prix au mètre carré baisse relativement. Haut Founty est le quartier dont la diminution du prix au mètre carré est la plus importante avec -12,44% sur un mois pour un prix affichant 10.428 DH et la variation continue sa chute à environ 48% sur un an. Hay Houda subit le même sort avec le prix du mètre carré qui a dégringolé de 21,07% depuis 1 an.