Les entreprises marocaines s'apprêtent à mener des missions de prospection en Afrique de l'Est et australe. Mais pour s'y faire une place, il leur faudra offrir des prestations de haute qualité. L'Afrique de l'Est est la nouvelle destination des entreprises marocaines. Suite aux tournées du roi Mohammed VI dans ces pays majoritairement anglophones, des missions d'affaires se préparent pour connecter les hommes d'affaires marocains à ceux de ces régions. C'est ainsi que BMCE Bank of Africa, en partenariat avec Maroc Export, annonce une caravane de prospection dans trois pays d'Afrique de l'Est et australe. Il s'agit du Rwanda, de la Tanzanie et de Madagascar. Cette «tournée business», prévue du 2 au 8 avril prochain, verra la participation d'une centaine d'entreprises, opérant dans plusieurs secteurs, notamment l'électricité, les BTP, le textile ou encore dans l'industrie pharmaceutique. Pour les participants, l'objectif est de découvrir ces marchés, et bien évidemment, saisir les opportunités d'affaires qui s'y offrent. Niveau élevé Ce type de missions, les entreprises marocaines en ont l'habitude, surtout dans les pays francophones d'Afrique de l'Ouest et centrale. En Afrique anglophone, où le dynamisme économique est plus réel, la donne sera peut-être assez différente. Contrairement à leur «zone de confort» où presque tout reste à faire, ces pays anglophones exigent un niveau de services plus élevé, avec des standards de travail plus ambitieux. Cela, d'autant plus que la proximité avec l'Asie, notamment le sous-continent indien, mais aussi le Moyen-Orient, avec des pôles économiques comme Dubaï, leur offre plus de choix pour s'approvisionner sur les marchés internationaux. Les opérateurs marocains devront donc jouer, encore une fois, sur la compétitivité de leur offre pour espérer y trouver une place. Logistique Dans la même logique, l'épineux problème de la logistique doit être résolu. Source d'importants retards et d'obstacles dans les échanges entre le Maroc et ses voisins proches d'Afrique de l'Ouest, la mauvaise connectivité logistique pourrait condamner toute ambition marocaine de percer ces lointaines régions. Il serait ainsi urgent de faire décoller les liaisons aériennes entre Casablanca et les principales capitales économiques de ces nouveaux pays-partenaires, surtout le fret aérien. À ce propos, l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX) rappelle qu'elle dispose d'une convention avec RAM, qui offre à ses adhérents des réductions pouvant atteindre 40% du tarif normal. Nourdine Chabani Ministre malgache de l'Industrie et du développement du secteur privé Il est temps pour le Maroc et Madagascar d'engager un partenariat économique win-win dans tous les domaines. Nous sommes déterminés à faciliter et à accompagner les démarches d'investissement des opérateurs marocains. Benjamin Gasamagera Président de la Fédération du secteur privé rwandais Les opérateurs marocains peuvent saisir les opportunités d'investissement au Rwanda, notamment dans le tourisme, le textile, l'agriculture et le secteur financier. Alioune Gueye PDG d'Afrique Challenge Ces pays anglophones ont une économie beaucoup plus diversifiée. De même, la gouvernance y est meilleure par rapport à l'Afrique francophone, car la dimension politique est moins marquée. Ces économies disposent également d'un vrai secteur privé. Des entreprises marocaines de plusieurs secteurs peuvent y trouver une place, notamment dans les banques, l'industrie pharmaceutique et l'immobilier. Un forum économique Maroc-Madagascar à Casablanca La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) accueille, ce 15 mars à Casablanca, la deuxième édition du Forum économique Maroc-Madagascar. Initié en partenariat avec le Groupement des entreprises de Madagascar (CGM), ce forum connaîtra la participation d'une importante délégation d'opérateurs économiques malgaches, conduite par Joséphine Noro Andriamamonjiarison, présidente du patronat malgache. Ce forum s'inscrit dans la continuité de la visite d'une délégation d'opérateurs économiques marocains à Antananarivo en novembre dernier, ainsi que la présentation du Plan national de développement de Madagascar à Paris en décembre 2016. Au menu des travaux, une présentation de l'économie marocaine et de l'environnement des affaires au Maroc, un exposé sur le climat des affaires et des opportunités à Madagascar, des témoignages des opérateurs économiques et des ateliers sectoriels sur l'agriculture et la pêche, le BTP-immobilier et l'industrie.