L'étude de marché du Technocentre d'Abidjan sera bientôt lancée. Les initiateurs des deux joint-ventures associant Involys et S2M n'ont pas encore arrêté le montage financier des opérations annoncées en Côte d'Ivoire. La coopération numérique maroco-ivoirienne franchit un nouveau pas avec la signature de trois accords stratégiques dans le domaine des technologies d'information et de communication, et ce en marge de la visite récente du roi à Abidjan. Joint-venture Associant deux partenaires privés, le premier accord portant sur la création d'une joint-venture signée par les fournisseurs de logiciels et de solutions informatiques, Involys (Maroc) et Inova (Côte d'Ivoire), peut être considéré comme le couronnement de la stratégie de l'entreprise marocaine, davantage orientée vers les marchés de l'export, notamment en Afrique. Seule, l'Afrique génère en moyenne environ 50% du chiffre d'affaires d'Involys. «La Côte d'Ivoire est l'un des pays dans lesquels nous nous sommes investis depuis de longues années. Notre premier contrat significatif, signé avec le ministère ivoirien des Finances et celui de la Construction, de l'urbanisme et de l'habitat, remonte à fin 2007», nous rappelle Bachir Rachdi, président fondateur d'Involys. Il portait sur la gestion du patrimoine immobilier de l'Etat ivoirien. Celui conclu le 27 février dernier en présence des chefs d'Etat des deux pays viendra donc renforcer les liens d'Involys avec un partenaire qui ne lui est pas étranger. «Nous travaillons avec Inova depuis quelques années. Il nous a paru utile d'aller un peu plus loin en créant ensemble une joint-venture avec l'idée d'assurer une présence plus forte au niveau de la sous-région», explique Brahim Rachdi. Il s'agit donc d'installer une filiale commune au cœur battant de la région CEDEAO dotée d'une équipe formée et de compétences élargies aux domaines d'expertise de la firme marocaine: montage budgétaire, gestion des achats, ressources humaines, appels d'offres, gestions immobilière, etc. Le savoir-faire acquis par Involys dans ces métiers lui procure une place de choix auprès des grands groupes et des administrations publiques basées dans une région à fort potentiel. Complémentarité Ce même groupe ivoirien (Inova), on le retrouve dans le tour de table d'une deuxième joint-venture, dont le contrat a été signé en marge de la visite royale à Abidjan, cette fois-ci avec le spécialiste marocain de la transaction électronique sécurisée S2M. En vertu des clauses de cet accord, les deux parties se sont engagées à unir leurs forces pour servir ensemble à la fois le marché ivoirien et régional. À travers leur nouveau centre commun de traitement informatique, les deux partenaires vont devoir mettre à la disposition des clients de la sous-région leurs solutions complémentaires en mode cloud (ITO). L'occasion également de proposer des prestations de traitements back-office (BPO) pour l'exploitation desdites solutions, souligne S2M dans un communiqué. À rappeler enfin que les associés des deux filiales communes installées par Involys et S2M à Abidjan n'ont pas encore arrêté le montage financier de ces opérations, y compris le montant des capitaux engagés. Un Technocentre inspiré du modèle du Technopark de Casablanca L'expérience du Technopark de Casablanca sera bientôt dupliquée à Abidjan. Ce partage d'expérience a fait l'objet d'une convention signée lors de la visite royale. L'objectif est de donner aux start-up ivoiriennes la capacité de répondre aux besoins de solutions et de contenu développés au niveau local, pour adresser tous les grands chantiers numériques de la Côte d'Ivoire. L'idée, nous rappelle Saloua Karkri Belkeziz, présidente de la Fédération marocaine des technologies de l'information, des télécommunications et de l'offshoring (signataire de ladite convention), a été discutée en septembre 2016 lors de la première édition de l'Aitex Africa IT Expo (dont la Côte d'Ivoire était l'invité d'honneur). Le choix, apprend-on, a été arrêté sur l'un des quatre sites mis à notre disposition par les mairies d'Abidjan pour l'implantation du Technocentre qui servira aussi de point de repère et d'accueil pour les opérateurs marocains. «Nous allons lancer incessamment l'étude de marché pour délimiter les services à proposer aux start-up ivoiriennes. Il s'agit aussi de définir un coût raisonnablement adapté au niveau de vie en Côte d'Ivoire», précise Saloua Belkeziz.