Dès l'ouverture du débat, les invités plantent le décor : «Faut-il dissocier l'élite politique de l'élite économique ? » Pour Mbarka Bouaida, ce sont là deux pôles « indissociables ». « Il faudrait créer un équilibre entre les deux à travers la formation de compétences ». Pour Adil Douiri, il est plutôt question de «notables» locaux qui, grâce à leurs moyens et leur charisme, se présentent aux élections deviennent députés, et constituent par là une élite politique sans en être réellement. De son côté, Mohamed Horani, l'élite économique renvoie à des hommes et à des femmes qui peuvent influencer l'économie. «Leur rôle consiste à la fois à créer de la richesse et à gérer l'espace économique ». Finalement, pour avoir une réelle élite économique, trois critères devraient être satisfaits « la citoyenneté (servir l'intérêt général), la compétence et le courage » conclu-t-il. «La compétence et la méritocratie ne garantissent pas une bonne élite, car ces hommes et ces femmes sont déjà présents dans les administrations, les institutions et les entreprises nationales... ce n'est pas pour autant que les choses changent de manière rapide et positive », ajoute quant à lui Karim El Aynaoui. Et d'ajouter que « le changement au niveau national, régional et mondial impose des défis à l'ensemble des marocains et par conséquent à ses élites ».